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18 octobre 2019 5 18 /10 /octobre /2019 15:28

                                                               

       

 

                   Déni de fuite                                                              

 

                                                                             

 

 

                                                                       Scopie 

                                                              ---------------------------

 

 

 

 

"Ich sing ihn in der Weite,

Auf Eises Läng' und Breite,

Da blüht der Winter schön !" 

                                            Johann Wolfang von Goethe (1749-1832)

 

 

"Je n'connais rien d'plus beau qu'la musique militaire.

Au moins ça, c'est viril, c'est bon pour nos p'tits gars !

Quand sonnent les tambours, tout l'monde est solidaire,

Le rythme vous entraîne, on y va d'un seul pas !" 

                                              Bernard Dimey (1931-1981)

 

 

                                                                      

                                                                            Prologue

 

 

Au cours d'un après-midi gris et froid, il avait emmené sa soeur par les rues du centre de Paris pour lui montrer ce qu'il disait être le plus beau monument de la capitale, le plus original aussi, bref un exemple d'architecture que beaucoup de gens, fussent-ils touristes ou parisiens, ne s'attendraient pas à trouver là. Il n'avait pas assez de qualificatifs élogieux pour faire que sa soeur acceptât de le suivre jusqu'à ce lieu insolite. Il l'avait emmenée jusqu'à cet endroit ? Il l'y avait traînée, devrait-on dire. Après avoir traversé la place des Victoires, ils s'étaient engagés dans la rue La Feuillade et étaient arrivés au coin de la rue Radziwill, une des plus courtes de Paris avec ses vingt-huit petits mètres de longueur. Un peu plus loin, ils avaient poussé la porte d'un immeuble de la fin du 18ème siècle qui s'élevait sur huit étages. Point de digicode ou d'interphone à cette époque pour contrecarrer toute soif de découverte ou d'intrusion saine ou malsaine. Et là, il lui avait montré la "merveille" : un escalier à double révolution comme on en voit que dans les châteaux de la Renaissance, un escalier dont les points de départ n'étaient éloignés que de quelques mètres, un escalier où celui qui le monte ne rencontre pas celui qui le descend. Elle n'était pas plus étonnée que cela ; lui était admiratif. Elle était fatiguée d'avoir marché jusque là alors que lui n'avait envie que de gravir toutes les marches, toutes jusqu'à la dernière. 

- Montons seulement quelques marches si tu veux bien ; jusqu'au premier étage. Allez, seulement quelques marches jusqu'au premier, dit-il à sa soeur en voyant la moue qu'elle faisait devant un escalier banal à ses yeux, qu'il lui demandait d'escalader. 

Seulement quelques marches. Bon ! Ils choisirent chacun leur révolution, montèrent et descendirent les marches de cet escalier unique à Paris et bien sûr, sans surprise, à la montée comme à la descente, ils se voyaient sans se croiser. 

Au sortir de l'immeuble de la fin du 18ème siècle qui s'élevait sur huit étages, il ramassa sur le trottoir gris et froid un portefeuille qui contenait une carte SN (Service National) au nom de Lucien Brain. Sous son patronyme et ses prénoms, sous sa date de naissance et son numéro I.N.S.E.E., un portrait en noir et blanc montrait le dit Lucien, col d'une chemise grise serré par un noeud de cravate sombre, veste noire sur les épaules sous un visage sans sourire, sans expression particulière, le regard fixant seulement le petit oiseau qui va sortir. La photo d'un garçon de vingt ans à qui l'on demandait qu'il prouvât sa force, sa virilité, son attachement à sa patrie en allant manier des armes à l'autre bout du pays, mais d'où se dégageaient l'abattement et la peur. Une photo comme il y en a tant dans des boîtes en fer ou en carton empilées derrière des portes de placards ou d'armoires fermées à double tour, des clichés que l'on emmagasine dorénavant dans des puces de téléphones mobiles et d'ordinateurs. Tous ceux qui se prennent en selfies se croient beaux, sociables, différents, uniques. Tous se ressemblent pourtant. Quand on feuillette un album de famille, on en feuillette mille à la fois, indifféremment. Il y avait là une tête comme des milliers d'autres têtes et là était la tête de celui qui passait ou avait passé un an, douze mois, trois cent soixante-cinq jours dans une caserne. Signé Le Chef de Service des Effectifs du tantième Régiment... Il partit porter le portefeuille au commissariat du 1er arrondissement.                 

 

 

                                                                         

 

                                                                               I

 

 

Jeudi 3 décembre 1981. La nuit était déjà tombée. Ils descendirent d'un train en provenance de Metz via Saarbrücken, Homburg, Kaiserslautern, Neustadt a. d. Weinstrasse, pour grimper dans des Berliet bâchés de couleur vert olive. Une fois les garçons à bord, les véhicules démarrèrent puis suivirent un itinéraire connu des seuls conducteurs qui le connaissaient par obligation, et que ceux qui étaient assis près de la ridelle arrière essayaient de repérer à travers une étroite ouverture là où la bâche avait été mal attachée. Etait-il assis près de la ridelle ? Essayait-il lui aussi de regarder par cette ouverture comme un auteur bourré de trac regarde entre les deux pans d'un rideau de scène pour voir si dans la salle le public est nombreux ? De toute façon, il ne connaissait pas cette ville, n'y était jamais venu, n'en avais peut-être même jamais entendu parler jusqu'à la réception par les P.T.T. d'une feuille de route lui indiquant qu'il passerait un an dans cette ville. Il n'en avait en effet jamais entendu parler. Pourtant, ce n'était pas la première fois qu'il venait en Allemagne. Il en avait visité des villes durant les trois étés précédents : en Bavière, sur les bords du Rhin, dans le nord du pays avant d'atteindre le Danemark. Mais en cette soirée du jeudi 3 décembre 1981, il savait que cette fois, il ne venait pas en Allemagne pour voir dans des musées des Dürer et autres Holbein. D'ailleurs y avait-il seulement un musée dans cette ville ? Pendant qu'il se livrait à toutes ces réflexions, les camions suivaient la route habituelle, celle qu'ils empruntaient tous les deux mois, en février, en avril, en juin, en août, en octobre, en décembre, pour aller chercher ceux de la 2, de la 4, de la 6, de la 8, de la 10, de la 12. Ceux de la 6 et de la 8 arrivaient certainement de jour dans cette ville, par une belle fin d'après-midi ensoleillé. Pour ceux-ci, ceux de ce soir, ceux de la 12, c'était la nuit, la neige, le froid qui leur souhaitaient la bienvenue. Après un laps de temps dont il ne s'est jamais demandé combien de (longues) minutes il avait duré, on les fit descendre des camions Berliet bâchés de couleur vert olive et on les mena vers un grand bâtiment de trois étages avec de longs couloirs qui desservaient des chambrées de douze lits chacune. Ainsi se terminait le voyage commencé douze heures plus tôt à Paris gare de l'Est. 

 

A Paris, en cet automne de l'année 1981, il avait fait beau. Comme il savait que son départ pour l'Allemagne était imminent, il avait profité de la capitale et de ses attractions pour passer du bon temps. La ville était tentaculaire pour les amateurs de sensations et tentations fortes  : cinémas, théâtres, mais aussi dancings, bars, lieux improbables dans des caves peu éclairées. Il y avait aussi le bowling du quartier Beaugrenelle où il rejoignait de temps en temps des amis pour des parties endiablées qui n'engendraient pas la mélancolie et au cours desquelles rapidement le nombre de quilles renversées ne comptait plus. Les garçons attablés près du bar après avoir lancé quelques boules furtives, fumaient en regardant les filles qui, elles, se prenaient au jeu et comptaient les points avec sérieux. Les garçons savaient qu'ils devraient bientôt partir pour de lointaines casernes ; alors ils se moquaient de tout, se laissaient vivre.

Mais durant cette année 1981, il n'avait pas fait que se promener et jouer au bowling. Dès le mois de mai, après une année universitaire peu laborieuse, il avait été employé dans une agence de voyages dont le siège se trouvait au 7 rue de la Banque. Le midi - enfin quand la tâche à accomplir ne l'empêchait pas de sortir pour déjeuner soit environ un midi sur trois -, il partait par la Galerie Vivienne, en sortait par la rue de Richelieu, passait devant l'hôtel Tubeuf (ancien ministère du Trésor où fut signée en 1803 la vente par la France de la Louisiane aux Etats-Unis d'Amérique) et allait marcher dans les jardins du Palais-Royal sur les pas de Colette de Cocteau et de Morand. Quand il n'avait pas le temps de déjeuner, il confectionnait encore et encore des carnets de voyages, envoyait des télex vers des hôtels de Hammamet, Al Hoceima et Can Pastilla (destinations qui à l'époque étaient très prisées et se vendaient comme des petits pains) en indiquant le nom des clients à accueillir, puis "grattait" - jargon du métier -  des billets d'avion à faire parvenir aux futurs heureux vacanciers. Lui, on l'a bien compris, n'était pas là pour faire du tourisme. L'agence en question s'appelait "Jeunes sans Frontière" que ses amis, par méconnaissance du monde des loisirs et aussi, peut-être, pour le taquiner, confondaient souvent avec "Nouvelles frontières". Mais peu importe car de toute façon la société n'existe plus depuis longtemps. Elle a été reprise au mitan des années 1980 par une compagnie de wagons-lits. L'agence du 5 rue de la Banque qui accueillait les clients qui pouvaient y trouver la brochure qui détaillait les voyages et séjours proposés par le Tour Operator, brochure dont la couverture avait été illustrée par le dessinateur Reiser, est maintenant une extension de la brasserie "Le Bougainville" qui lui était contiguë. Bougainville, du nom du navigateur décédé dans cet immeuble en 1811 à l'âge de 82 ans. Le siège de "Jeunes sans Frontière" dont l'entrée se trouvait de l'autre côté de la galerie Vivienne (au numéro 7) est désormais un magasin de robes de mariées. Il entra un jour dans ce magasin. Pas avec une future épouse pour un quelconque essayage, ni avec sa soeur après avoir gravi les marches de l'escalier de la rue Radzivill. Non, seul avec ses souvenirs de voyages par procuration. Au fond du magasin, grande salle où ses collègues prenaient les réservations, casque sur la tête et doigts sautillant sur le clavier de leur ordinateur, c'est-à-dire à l'endroit même où il fallait dorénavant se faufiler entre des mannequins vêtus de tulle et de dentelle, il leva le rideau qui la séparait du réduit éclairé par un unique vasistas qui donnait sur une courette entre la rue de la Banque et la cage d'escalier d'un immeuble de la galerie Vivienne. Dans ce réduit, ils étaient quatre, lui et trois autres, Hubert, Typha et Vassilis, à oeuvrer toute la journée dans la lumière artificielle des lampes de bureau et dans le bruit des téléphones qui n'arrêtaient pas de sonner et de ce satané télex qui crachait ses missives et avalait goulûment les bandes perforées qu'on lui donnait à transmettre. Hubert, chef de service qui baissait toujours les yeux quand il regardait quelqu'un, qui aurait apprécié que le personnel fût payé au lance-pierre bien qu'effectuant un nombre d'heures supplémentaires sans limite et qui disait, quand il recevait un coup de fil, "ah ! justement j'allais t'appeler" ; Typha, qui s'occupait des réservations pour le Pérou et Vassilis qui passait le plus clair de son temps en coups de fil personnels et qui disait être le seul de la boîte à travailler comme un fou jusqu'à dix heures du soir. La Tunisie, le Maroc et les Baléares étaient loin désormais. Le réduit éclairé par un unique vasistas était à présent rempli de cartons vides, d'escabeaux branlants et d'étagères poussiéreuses. Sans signification, ni utilité. 

Le chef du personnel (on ne disait pas encore D.R.H.) l'aurait bien embauché pour un contrat à durée indéterminée mais le leitmotiv à l'époque, empêcheur d'embaucher pour de bon, était qu'il fallait être libéré des obligations militaires et revenez-nous-voir-après. Il fit savoir au cadre, à ce cadre qu'il ne reverrait plus jamais du fait du rachat de la boîte par une compagnie de wagons-lits, que les obligations militaires en question devaient commencer dès le 1er août. C'est vrai ce mensonge ? Il trouva un emploi mieux rémunéré pour un mois dans un hôpital du boulevard Ney. Il passa donc le mois d'août à Paris en attendant de pouvoir partir en vacances en septembre. A vrai dire, il n'était pas pressé de demander son incorporation dans l'armée. Un nouveau président de la République élu le 10 mai précédent avait, au cours de sa campagne, parlé de réduire la durée du service national à six mois. Il attendait donc que cette promesse - une parmi cent dix autres - fût tenue. En vain. Les promesses vous savez ! En conséquence, il partirait bel et bien pour douze mois sous les drapeaux.  Il ne fit pas de pot de départ, n'invita aucun ami. Qui aurait-il pu inviter ? Les garçons qu'il connaissait faisaient tout pour être réformés ou exemptés, soit en se faisant passer au mieux pour dépressifs, au pire pour incapables majeurs, et les filles, dont sa soeur, ne souhaitant pas voir leur flirt s'éloigner trop longtemps et qui plus est à l'autre bout du pays, disaient du service national que c'était un an de perdu, qu'il faudrait le supprimer. Au contraire, les anciens, dont ses grands-parents, répétaient à l'envi : "Tu verras. Un an ça passe vite." Il ne pourrait dire avec précision ce qu'il fit durant les quelques semaines qui s'écoulèrent avant ce départ. Mais comme il n'était pas question de se laisser aller à quelque pensée morose, il alla au cinéma la veille de prendre le train pour Metz et vit ce qui était alors le nouveau film de Jean-Charles Tacchella (sorti sur les écrans le 18 novembre), Croque la Vie avec Brigitte Fossey, Carole Laure et le regretté Bernard Giraudeau. Car la vie, il espérait bien la croquer à pleines dents, même en treillis. A vingt-et-un ans, comment pouvait-il en être autrement ?

 

On leur demanda de déposer leur bagage sur le lit et on leur remit à chacun un survêtement couleur bleu de France qu'ils enfilèrent à la hâte car il fallait les mener aux douches qui se trouvaient au sous-sol. Un homme du rang, étudiant en sociologie dans le civil, caporal dans le viril, les accompagna. Puis ce même caporal les mena jusqu'à l'ordinaire. L'ordinaire, nom militaire qui désigne la cantine des hommes du rang, se trouvait à l'entresol d'un bâtiment sur quatre niveaux qui s'élevait au bord de la place d'Armes non loin de l'entrée de la caserne. Il devait être aux environs de 19 heures. Une file d'attente s'était formée dans l'escalier qui montait au réfectoire. Ceux de la 12, les nouveaux, les "bleus", les novices, comme il vous plaira de les appeler, suivirent le caporal et s'engagèrent dans le dit escalier. Il fallait monter huit marches, huit petites marches avant de pouvoir prendre un plateau et derrière les autres, choisir une entrée, un plat, un dessert dans un brouhaha qui tranchait avec le silence qui régnait dans les Berliet bâchés de couleur vert olive deux heures plus tôt. Là, dans cet escalier, sur la première marche de cet escalier, il entendit le caporal discuter avec un de la 12, un qui, comme lui, venait de s'échouer dans cette caserne. Ce dernier lui demanda : "C'est quand la quille ?" Le caporal répondit d'une façon lapidaire : "Dans un an !" Après le repas, comme les autres, ces autres qui n'étaient encore que de vagues visages sur lesquels il ne mettait pas encore de noms, il regagna sa chambrée. Là, le caporal remit à chaque nouveau bidasse un exemplaire du Règlement de discipline générale dans les armées, opuscule de cinquante-huit pages illustrés de dessins de PIEM (à la demande du ministre de la Défense), histoire de faire comprendre à chacun que la caserne, ce n'est pas le Club Med (expression souvent employée par les sous-officiers) et histoire aussi de se coucher moins bête avant l'extinction des feux prévue pour vingt-deux heures. Il savait que le lendemain matin, le même caporal viendrait les réveiller à cinq heures trente précises. Ce qu'il fit bien sûr malgré la désapprobation de quelques-uns qui n'étaient pas matinaux du tout et qui geignirent quand il leur fallut se mettre au garde-à-vous devant leur lit respectif.      

 

             

Huit marches pour accéder à l'ordinaire

Huit marches pour accéder à l'ordinaire

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14 octobre 2019 1 14 /10 /octobre /2019 16:06

Le centre d'art contemporain "àcentmètresducentredumonde" (3 avenue de Grande-Bretagne, Perpignan) propose jusqu'au 22 décembre 2019 deux expositions, l'une d'oeuvres de Marcos Carrasquer intitulée "Jours de folie" (au rez-de-chaussée), l'autre de Rosa Loy, "Préservation du temple" (à l'étage).

 

Sitôt avoir franchi la porte du centre d'art, on entre sans préliminaires dans le monde farceur et fantasque de Marcos Carrasquer. Si d'aventure, on n'a rien entendu et rien lu sur ce que nous propose l'artiste, si vraiment on n'a aucune idée de ce que l'on va voir, on est d'emblée amusé, choqué, heurté, et catapulté vers un monde que l'on pense ne pas connaitre ou que l'on voudrait préférer ignorer mais qui existe certainement à deux pas de chez nous, c'est-à-dire à une distance beaucoup plus courte que celle qui sépare le centre d'art du Centre du Monde. Les toiles, haut en couleur (même s'il y a des dessins en noir et blanc), nous montrent un intérieur qui n'est pourtant pas si éloigné de nous-mêmes. Ces toiles, c'est de la bande dessinée ? Avec une telle précision dans le détail, je ne suis pas sûr que ça en est. Car des détails, il y en a jusque dans le moindre détail. Et des personnages, il y en a beaucoup aussi. Marcos Carrasquer ne fait pas dans la dentelle. Impudiques et impudents, ces personnages sont tels qu'ils sont que nous sommes. De tableau en tableau (en général d'un à deux mètres de côté) des fils conducteurs nous mènent dans son monde qui est aussi le nôtre. Marcos Carrasquer aurait-il des lubies ? Ou serait-ce nous qui aurions des monomanies ! Je lis que "d'une toile à l'autre, des dénominateurs communs se distinguent :  l'horloge, le nazi, la maladresse, la laideur, l'argent, le téléphone portable ou le livre". Des livres, il y en des bibliothèques entières mais certains ne servent que de boîtes à kleenex ; des téléphones portables, il y en a à foison sans parler des chargeurs qui traînent sur le sol, sol qui peut être quelquefois le parquet d'un terrain de basket-ball ; une horloge nous apprend qu'un couple s'apprête à faire ses petites affaires sado-maso à - exactement - 11h57 alors que par terre ont été jetés quelques billets verts (vous savez ces $ dont la composition est 75% coton, 25% lin) ainsi que la pochette d'un 45 tours des Carpenters (vous saurez quoi écouter la prochaine fois !) alors qu'un autre couple se soumet à des ébats devant une télé qui retransmet un match de foot où le Barça mène 9 à 1. On rit devant ces personnages dont on se demande ce que certains sont venus faire dans cette galère, présents mais absents durant une réunion de travail tandis que l'un d'entre eux se fait livrer une pizza et qu'au premier plan, un chien qui a brisé sa chaîne vient bouffer les quelques cookies qui traînent devant une machine à café, et on rit aussi devant ce brave type qui vit chichement et qui se fait griller un poisson - qu'il a sans doute pêché lui-même - sur un fer à repasser retourné, Et sur tout ce petit monde, plane l'épouvantail de l'actuel président des Etats-Unis.      

Mais qui peut bien être l'auteur d'une telle farce burlesque ? Le panneau explicatif à l'entrée de l'exposition est peu loquace sur la biographie de l'artiste. On y apprend seulement que "peintre d'origine espagnole, né en 1959 aux Pays-Bas, Marcos Carrasquer vit et travaille à Paris". Quelques sites internet précisent qu'il est né aux Pays-Bas parce que ses parents ont fui le franquisme, qu'il expose régulièrement à la galerie Polaris située dans le 3ème arrondissement de Paris et qu'il a déjà exposé àcentmètresducentredumonde en juin 2015 au cours d'une exposition collective intitulée "Who's afraid of picture(s) ?" qui réunissait pas moins de vingt-deux artistes. Pour plus de renseignements, il faudra improviser. Marcos Carrasquer nous montre le monde tel qu'il est, tel qu'il a toujours été. L'être humain reste l'être humain ; seuls les moyens de communication ont changé. Il y a dorénavant des téléphones portables, des GPS, des écrans petits ou grands qui nous connectent à des utilités, des futilités et des abus de toute sorte mais l'hypocrisie, la trahison, la jalousie, la raison d'Etat, etc, restent les grands fondements de l'intériorité humaine. Comme le dit le texte de présentation de l'exposition (signé par Anne-Laure Peressin), "nous sommes ces êtres devenus uniformément beaux mais emplis de défauts innombrablement laids." 

 

Quelques mots pour finir cet article sur l'exposition de Rosa Loy "Préservation du temple" : l'artiste est née à Zwickau (ex-RDA) en 1958 et vit et travaille à Leipzig. Comme le dit Karin Pernegger, "ses thèmes principaux parlent du mystère féminin, nouvelle féminité, et du nouveau romantisme, qui, en rétrospective, a joué un rôle primordial dans la peinture saxonne".

 

Ces deux expositions sont à voir jusqu'au 22 décembre 2019.

Le centre d'art est ouvert du mardi au dimanche de 14 heures à 18 heures.

Entrée : 5 €

Téléphone : 04 68 34 14 35

Site internet : acentmetresducentredumonde.com                    

Deux expos "àcentmètresducentredumonde" (Perpignan) jusqu'au 22 décembre 2019

Deux expos "àcentmètresducentredumonde" (Perpignan) jusqu'au 22 décembre 2019

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4 octobre 2019 5 04 /10 /octobre /2019 15:00

Le 12 novembre 2019 à 18h30, le Trio Crescendo composé de Martin Brunschwig (violon), Christine Brunschwig (violoncelle) et Marie-Christine Guichot (piano) donnera à l'Auditorium du Conservatoire à Rayonnement régional (CRR) Montserrat Caballé de Perpignan un concert où seront joués le trio en do mineur, op 1 n°3 de Ludwig van Beethoven et le trio en sol mineur, op 3 d'Ernest Chausson.

 

A travers ces deux chefs-d'oeuvre, les musiciens du Trio Crescendo illustreront deux tournants majeurs de l'histoire de la musique. D'abord avec le jeune Beethoven, héritier de Haydn et Mozart, qui franchit les rives du romantisme, empruntant ce nouveau chemin qui explore les tourments de l'âme humaine. Cette recherche d'expressivité culminera, entre autres, dans sa 5ème symphonie et fera de Beethoven une des plus grandes gloires de la musique. A l'autre extrémité de la période romantique, Chausson fait partie de ces compositeurs qui, encore profondément influencés par ce courant vont également ouvrir la porte à un nouveau monde musical, celui du modernisme parachevé ensuite par Debussy et Ravel.*

 

En 2020, sera commémoré le 250è anniversaire de la naissance de Ludwig van Beethoven, dont le nom, selon le musicologue Emile Vuillermoz, domine tout le XIXème siècle.

Beethoven est né le 17 décembre 1770 à Bonn en Allemagne. Issu d'une famille originaire de Malines (ville située entre Bruxelles et Anvers), le jeune Ludwig apprend le piano dès l'âge de quatre ans et à huit ans, il fait ses débuts à Cologne. Son père voulant faire de lui un virtuose précoce le rajeunit de deux ans auprès de ses auditeurs et on raconte que durant toute sa vie, Beethoven ignorera son âge véritable. En 1787, il séjourne pour la première fois à Vienne pour prendre des leçons auprès de Mozart. Mais le décès de sa mère en juillet de la même année puis celui de Mozart en 1791 l'empêcheront de recevoir tout enseignement du compositeur de Cosi fan Tutte. C'est donc Haydn qui se chargera de le faire travailler. En préambule, Beethoven lui jouera la cantate funèbre qu'il a composée à l'occasion de la mort de l'empereur d'Autriche Joseph II, frère aîné de Marie-Antoinette, et Haydn sera impressionné par son talent. Grâce au compositeur viennois, Beethoven tirera un grand profit de cette formation technique. Plus tard, il sera aussi pris en main par Antonio Salieri. C'est en 1792  qu'il s'installe définitivement à Vienne, rejoint par ses frères cadets, Karl (né en 1774) et Johann (né en 1776) qui fuient leur ville natale occupée par les Français. On dit que Beethoven aurait déménagé une quarantaine de fois. Deux des appartements qu'il a occupés à Vienne peuvent être visités : la Maison Pasqualati (Mölker Bastei, 8) du nom de son propriétaire, dont les fenêtres donnent sur le Ring et l'Université et où il composa son unique opéra Fidelio ainsi que trois symphonies, et le Musée Beethoven (Probusgasse, 6) où, en 1802, alors en proie à un profond désespoir dû à la progression de ses troubles auditifs, il rédigea un testament, le "Heiligenstädter testament", qui sera découvert vingt-cinq après sa mort. Il tentera dans les années 1822-1823 de vivre dans une maison attenante à celle de son frère Johann - avec qui il s'entend difficilement -, mais ce voisinage sera source de conflits. Perdant totalement l'ouïe en 1819, Beethoven cessera son activité publique et tout dialogue devra désormais se faire par écrit. Entre 1822 et 1824, il compose sa 9ème symphonie qui est créée en mai 1824 lors d'un concert Beethoven à Vienne. Il décédera trois ans plus tard et sera inhumé au cimetière Währing de Vienne. Sa maison natale, menacée de démolition en 1889 et sauvée grâce à l'intervention entre autres de Clara Schumann, Brahms et Verdi, sera entièrement remise en état en 1970 pour le 100è anniversaire de sa naissance, puis en 2019 en prévision des festivités du 250è anniversaire. Le violoncelliste Pablo Casals a joué dans cette maison afin de rendre hommage au compositeur. 

 

Quant à Ernest Chausson (1855-1899), il fut licencié en droit, puis l'élève de César Franck avant de composer des poèmes, un trio, une symphonie, etc et de mourir à l'âge de quarante-quatre ans des suites d'un accident de bicyclette. Il était le beau-frère du peintre Henry Lerolle. 

 

Renseignements concernant le concert du 12 novembre : https://crr.perpignanmediterraneemetropole.fr

Entrée : 5 €              

 

* D'après le texte du programme 2019/2020 du Conservatoire de Perpignan (page 34)   

Façade de la maison natale de Ludwig van Beethoven à Bonn (Allemagne)

Façade de la maison natale de Ludwig van Beethoven à Bonn (Allemagne)

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23 septembre 2019 1 23 /09 /septembre /2019 16:45

 

Jusqu'au 3 novembre 2019, le musée d'art Hyacinthe Rigaud de Perpignan propose une exposition intitulée Rodin-Maillol, face à face qui montre comment travaillaient les deux sculpteurs les plus célèbres de la fin du 19ème siècle et du début du siècle suivant avec leurs méthodes souvent radicalement opposées, en proposant au public de participer pour la première fois à un dialogue entre ces deux fortes personnalités qui se sont fréquentées et réciproquement admirées.

 

 

Auguste Rodin et Aristide Maillol, le scorpion et le sagittaire, le parisien et le banyulenc, ont peut-être fait connaissance en 1902 chez le marchand d'art Ambroise Vollard. Quoi qu'il en fût, Rodin s'enthousiasma tout de suite pour le travail de Maillol et tenta en 1903 - toutefois sans succès -, avec Octave Mirbeau de lui faire obtenir la commande d'un monument à Emile Zola et en faisant l'acquisition d'une Baigneuse exposée chez ce même Vollard en 1904. A cette époque, Maillol avait définitivement abandonné la peinture pour la sculpture, ceci pour différentes raisons. Le catalogue de l'exposition de Perpignan explique que Maillol se serait orienté vers la sculpture à la suite d'une maladie des yeux qui aurait duré plusieurs mois. Pour Vollard, la raison est bien différente : "Comme ses ressources ne lui permettaient pas d'acheter des toiles et des couleurs, il s'était mis à la sculpture. Il commença par sculpter des statuettes en bois parce que cette matière ne coûte pas grand chose." (1) Et c'est très bien comme ça parce que Rodin comme Maillol, en ce début de 20ème siècle, font l'objet d'articles dithyrambiques de la part de critiques d'art. En Allemagne, où Maillol est connu puisque le musée de Hagen (dans la Ruhr) est le premier au monde à avoir acquis une oeuvre du sculpteur de Banyuls, Julius Meier-Graefe consacre, en 1904, un chapitre à Rodin et Maillol dans son Histoire de l'évolution de l'art moderne et à Paris, André Gide, à la suite du Salon d'automne de 1905, établit une comparaison entre la sculpture de Rodin et celle de Maillol dans La Gazette des Beaux-Arts. Gide, pour qui "Maillol parle avec verve, gentillesse et innocence" (2) dira, après la rédaction de son article, avoir "réfléchi surabondamment à ce que peut être (et à ce que ne peut pas être) la "critique d'art". (2) Le comte Harry Kessler qui était le directeur du musée Grand-ducal d'art et d'arts appliqués de Weimar s'était pris lui aussi de passion pour le travail des deux sculpteurs. Peut-être trop ? L'exposition de dessins de Rodin qu'il organisa dans son musée en 1906 provoqua un tel scandale qu'elle lui fit perdre son poste. L'amateur d'art se consolera en emmenant Maillol en Grèce au printemps 1908, cette Grèce qui rappelle tant à ce dernier la Côte Vermeille entre Port-Vendres et son Banyuls natal. Le 8 mai, Maillol envoie à Rodin une carte postale du Péloponnèse  : "Cher maître, je vous envoie un bon souvenir des ruines de Delphes..." Rodin lui n'ira jamais en Grèce se "contentant" de collectionner vases antiques et fragments de sculptures glanés chez les antiquaires et autres ventes publiques.

Mais alors, auprès de qui et de quoi nos deux sculpteurs trouvaient-ils l'inspiration ? L'exposition de Perpignan fait une large place au modèle féminin mais aussi masculin car si la femme a été au coeur du travail des deux sculpteurs, Rodin comme Maillol ont fait place dans leur oeuvre au modèle masculin. Rodin qui avait une admiration infinie pour le nu, fait appel à des modèles dont le corps de certain(e)s lui inspireront ses oeuvres les plus célèbres : un soldat posera pour L'Age d'airain, un athlète de foire pour Adam, etc. Quant à Maillol, il dit ne pas avoir besoin de modèle : "Nathanson me rapporte ces phrases de Maillol : "Le modèle ! Le modèle ; qu'est-ce que je m'en vais fiche d'un modèle ? Quand j'ai besoin d'un renseignement, je vais trouver ma femme à la cuisine ; je lève un pan de la chemise ; et j'ai le marbre." (2) Cependant, Maillol invitera des modèles pour sculpter Le Cycliste et le personnage masculin du Désir (le jeune cycliste Gaston Colin alors âgé de seize ans), et Melle Grinbert pour le personnage féminin du Désir. Il est à noter que Le Désir comme Le Baiser sont les deux rares représentations de couples homme-femme chez Rodin et Maillol. Maillol a-t-il eu besoin d'un modèle pour sculpter L'Action enchaînée ou monument à Auguste Blanqui ? A la demande de Georges Clemenceau : "Comment voyez-vous le monument ?", Maillol aurait répondu : "Je vous ferai un beau cul de femme..." Mais Maillol dira plus tard : "Je n'ai jamais dit cela. (...) J'ai répondu : "Eh bien, je ferai une statue !" (1)

Ces deux-là s'appréciaient vraiment. Sur Le Cycliste, Rodin dira à Maillol : "Je ne vous aurais pas cru capable de faire cela." De Londres où il séjourne en 1904, Maillol écrit à Rodin : "Je suis à Londres et je ne puis m'empêcher de vous écrire pour vous dire combien je suis heureux d'avoir vu à Calais vos Bourgeois." Rodin dira à Mirbeau : "Maillol a le génie de la sculpture. (...) Ce qu'il y a d'admirable en Maillol (...) c'est la pureté, la clarté, la limpidité de son métier et de sa pensée." Un soir que Rodin soupait avec quelques convives dans la cave de la galerie de Vollard rue Laffitte (Paris 9ème), où, parmi quelques oeuvres était une statuette de Maillol, la conversation glissa progressivement sur la sculpture :

" - Si nous ne vous avions pas, Maître, fit quelqu'un, la sculpture aujourd'hui...

- Et celui-là donc ? riposta Rodin en montrant le Maillol." (1)

 

 

Les commissaires de l'exposition du musée d'art Hyacinthe Rigaud sont la commissaire générale Claire Muchir, conservatrice du patrimoine et directrice du dit musée ainsi que les commissaires Antoinette Le Normand-Romain, conservatrice honoraire du musée Rodin et Alex Susanna, poète, traducteur et critique d'art.

 

 

Il est à noter qu'une exposition sur Dina Vierny par Pierre Jamet se tient actuellement et jusqu'au 31 octobre 2019 au Centre International du Photojournalisme, 24 rue Rabelais (Perpignan) du lundi au vendredi de 10h à midi et de 14 heures à 17 heures.

 

Au musée d'art Hyacinthe Rigaud, 21 rue Mailly (Perpignan) l'exposition Rodin-Maillol, face à face est visible du mardi au dimanche de 11 heures à 17h30.                   

 

(1) Souvenirs d'un marchand de tableaux par Ambroise Vollard (Editions Albin Michel et Les Libraires Associés, Paris 1957)   

(2) Journal d'André Gide (15 juillet, 17 novembre et Jour de Noël 1905), Editions Gallimard, 1951

 

 

 

Aristide Maillol, peintre et sculpteur, au musée d'art Hyacinthe Rigaud (Perpignan)

Aristide Maillol, peintre et sculpteur, au musée d'art Hyacinthe Rigaud (Perpignan)

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9 juillet 2019 2 09 /07 /juillet /2019 15:03

Le musée d'Art Hyacinthe Rigaud de Perpignan (Pyrénées-Orientales) présente jusqu'au 3 novembre 2019 une exposition intitulée Rodin-Maillol Face à face conçue comme un dialogue entre ces deux sculpteurs qui ont marqué l'art moderne au 20ème siècle. C'est la troisième grande exposition estivale, après Picasso, le cercle de l'intime 1953-1955 en 2017 et Dufy, les ateliers de Perpignan 1940-1950 en 2018, depuis la réouverture du musée le 23 juin 2017 après plus de deux ans de travaux.

 

Le musée des Beaux-Arts de Perpignan a ouvert pour la première fois ses portes au public en 1833 dans le bâtiment de l'ancienne université construit dans les années 1760. Ce bâtiment construit en brique rouge et pierre de taille a l'apparence d'un hôtel classique français avec une touche roussillonnaise par le choix des matériaux qui ont été utilisés pour son édification. A l'aube des années 1970, la Ville de Perpignan fait l'acquisition de l'hôtel de la famille de Lazerme pour y installer les collections du musée des Beaux-Arts. Hôtel de Blanes jusqu'à la Révolution française, le bâtiment passe de main en main jusqu'à ce qu'en 1827, il est acheté par Joseph de Lazerme, conseiller général des Pyrénées-Orientales et député légitimiste. Après la Première guerre mondiale, Carlos de Lazerme, écrivain - il a publié en 1927 Bucoliques et Almanach, livre illustré de dessins de Pierre Brune - et ami d'artistes fait de son hôtel particulier un lieu de rencontre artistique. Son fils Jacques, avec son épouse Paule, marchera dans les pas de son père. Pablo Picasso y sera reçu trois années de suite, en 1953, 1954 et 1955, et avec lui des artistes qui ont pour nom Edouard Pignon, Manolo Hugué, Jean Cocteau. C'est au cours d'un de ces séjours que le Maître de Malaga réalisera trois portraits de Mme de Lazerme vêtue du costume traditionnel catalan qui seront offerts au musée.

 

Le musée des Beaux-Arts prend en 1959 le nom de Hyacinthe Rigaud à l'occasion du tricentenaire de la naissance du peintre natif de Perpignan. Né Espagnol quatre mois avant la signature du traité des Pyrénées, Hyacinthe Rigaud grandira Français et se fixera à Paris en 1681 où il deviendra le portraitiste attitré de Louis XIV. Les cours européennes, l'aristocratie et la grande bourgeoisie se le disputeront. Il fera le portrait du prince Antoine Ier de Monaco (tableau exposé au Palais princier) et celui du prince Josef Wenzel de Liechtenstein en tenue de l'Ordre de la Toison d'Or (exposé dans les collections du prince de Liechtenstein). Le portrait du cardinal de Bouillon commencé en 1707 et achevé en 1741 après bien des péripéties, est un des joyaux du musée. De tous les portraits d'ecclésiastiques exécutés par Rigaud, celui-ci est l'un des plus impressionnants par l'ampleur inégalée de la composition et la personnalité du modèle représenté, cardinal libre et indépendant tombé en disgrâce sur ordre du Roi Soleil. 

Après quelques années de travaux d'aménagement, le musée Rigaud quitte le bâtiment de l'ancienne université qui sera alors affecté aux archives communales, et est inauguré dans l'hôtel de Lazerme (16 rue de l'Ange) le 9 juillet 1979, par Mme Valéry Giscard d'Estaing, épouse du président de la République, Monsieur Paul Alduy, député-maire de Perpignan et l'adjoint chargé des Affaires culturelles, le Docteur Bernard Nicolau. En 2001, le musée s'agrandira avec l'installation au 2ème étage d'oeuvres de Pierre Daura, peintre né à Minorque en 1896 et décédé à Rockbridge (USA) en 1976 et qui a longtemps vécu à St-Cirq-Lapopie dans le département du Lot. Mais afin de permettre  l'exposition d'oeuvres trop souvent reléguées dans les réserves et l'organisation d'expositions temporaires de grande qualité, le musée devait aller au-delà des murs de l'hôtel de Lazerme et trouver dans un bâtiment contigu la possibilité d'un véritable agrandissement. 

 

Le musée d'Art Hyacinthe Rigaud est donc désormais installé dans deux hôtels particuliers : l'hôtel de Lazerme et l'hôtel de Mailly. Il présente des collections exceptionnelles allant du 14ème siècle au siècle actuel. Le musée est divisé en plusieurs départements : Perpignan gothique où l'on peut admirer le Retable de la Trinité (1489) dont la prédelle représente la Loge de Mer de Perpignan construite en 1397 dont le rez-de-chaussée percé de grandes arcades sert de Bourse et dont le premier étage est occupé par le tribunal de Commerce et la partie haute du retable qui représente la Trinité dans une mandorle éclatante avec autour douze personnages bibliques ; Perpignan baroque avec les oeuvres de Hyacinthe Rigaud ; Perpignan moderne avec des peintures et sculptures de Maillol, de George-Daniel de Monfreid, de Raoul Dufy, de Gustave Violet...

 

Le musée d'Art Hyacinthe Rigaud, 21 rue Mailly, Perpignan, est ouvert cet été tous les jours de 10h30 à 19 heures. Entrée : 10 euro ; tarif réduit 8 euro. 

Les 40 ans du musée Rigaud de Perpignan
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8 juillet 2019 1 08 /07 /juillet /2019 08:36

Cela fait 9 ans que je vis à Perpignan et je dois dire pêle-mêle que - quitte à affoler les algorithmes de Facebook et consorts - je :

 

 

- ne me passionne pas pour le rugby ni pour aucun autre sport;

- fustige les touristes qui ne s'intéressent pas à l'histoire locale et qui croient que Maillol est un plongeur en apnée et Terrus une boisson chaude moscovite; 

- n'entre dans les édifices religieux que pour écouter des concerts;

- crois que les Orgues d'Ille ne font entendre ni Bach ni Franck;

- suis prêt à me relever la nuit pour écouter des sardanes;

- regrette que les enseignes des magasins ne soient pas écrites en catalan comme en Catalogne-Sud;

- vais à La Jonquera non pour chercher alcool et tabac mais pour acheter Pronto (la revista mas vendida de España);

- préfère Port-Vendres à Collioure (pour y déjeuner);

- ne vais jamais dans les cafés et seulement parfois chez le coiffeur;

- ne comprends pas pourquoi les Catalans veulent vivre en république alors qu'en France on n'arrête pas d'entendre des gens dire qu'ils sont les oubliés de la République;

- suis allé à tous les meetings lors de la campagne des municipales de 2014 mais je doute que je ferai de même en 2020;

- n'ai pas la Pujolmania contrairement à ce qui est écrit sur la devanture d'un magasin de Figueres;

- ne bois que des vins du Roussillon (de l'eau aussi);

- remercie Charles Quint qui dans sa bonté à Llivia la France a évité;

- regarde passer les Géants qui me rappellent ceux de Bruxelles et monter les "castells" qui ne me rappellent rien du tout;

- sais que la "butifarra" n'est pas Le Phare du bout du monde;

- ne vais jamais aux fêtes dites américaines d'Argelès ou de St-Cyprien parce qu'il n'y a pas de stand de la NRA;

- ne bois pas, ne fume pas, ne cause pas, mais...;

- déplore qu'au musée Rigaud il n'y ait pas d'indication concernant la salle à manger où Picasso s'est régalé de la paella cuisinée par Balbino Giner;

- ne peux m'empêcher de penser à Bourvil lorsque je passe devant l'hôtel sur la gauche en quittant Cerbère;

- ricane de certains slogans : dans catalan il y a talent, dans ariégeois il y a café liégeois...

 

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1 juillet 2019 1 01 /07 /juillet /2019 15:48

Cette rencontre décisive entre Marc et Macke sera suivie d'une autre tout aussi importante, lorsqu'en 1911, Franz Marc fait la connaissance de Wassily Kandinsky qui se passionne pour les cavaliers et pour Saint-Georges terrassant le dragon ainsi que pour la musique d'Arnold Schönberg, maître de l'atonalité qui va bouleverser toute la syntaxe musicale en usage jusqu'à présent. Sa "musique agit directement sur nos nerfs et fait constamment appel à notre sensibilité auriculaire." (1) Kandinsky est si enthousiaste lorsqu'il parle de la musique de Schönberg que, le lendemain de leur rencontre, Marc et Kandinsky assistent à un concert du compositeur viennois. Arnold Schönberg (décédé en 1951) mettra quatre années pour composer les trois mouvements de son concerto pour violon op. 36. Il sera joué pour la première fois à Philadelphie en 1940. Ce concerto d'une extrême difficulté ne sera joué à Paris qu'en 1976, une première fois en avril par l'Orchestre National de France avec Zvi Zeitlin au violon, une seconde fois aux Concerts Colonne avec Miyoko Sato en soliste sous la direction de Pierre Dervaux. "Ainsi, il aura fallu attendre 40 ans pour que les Parisiens puissent réellement faire connaissance avec cette oeuvre dodécaphonique et sérielle du plus grand intérêt. Schönberg donne ici la preuve de la façon souveraine dont il maîtrise la composition, oeuvre sans compromis dont Schönberg a dit : "C'est avec délice que j'ajoute au répertoire encore une oeuvre injouable. Je tiens à ce que ce concerto soit difficile et je veux que le petit doigt s'allonge. Je peux attendre !" (2) Franz Marc éprouve donc de l'intérêt pour ce compositeur dont les théories de musique atonale sont en relation avec les idées de Kandinsky sur la dissonance visuelle dans la peinture abstraite. Par un bel après-midi de printemps, alors que Kandinsky prend le café chez Marc à Sindelsdorf, le nom du mouvement pictural est trouvé. Avec le cavalier, figure tutélaire pour Kandinsky, et la couleur bleue, couleur fétiche pour Marc, naît le Cavalier bleu en 1911 dans le but d'organiser des expositions - la première aura lieu en décembre 1911 à Munich - et de publier un almanach annuel où ils présenteraient leurs oeuvres ainsi que celles d'artistes dans toutes les disciplines. A cause de la guerre, une seule édition de l'Almanach paraîtra en 1912.

C'est l'époque du chassé-croisé entre les artistes allemands et français : En 1910, Henri Matisse se rend à Munich et passe du bon temps avec les peintres Hans Purrmann et Albert Weisgerber. Hans Purrmann est à Collioure en septembre 1911 et Matisse le présente à Etienne Terrus. Franz Marc et August Macke rendent visite à Robert Delaunay, dans son atelier du 3 de la rue des Grands-Augustins à Paris. Des toiles de Marc refléteront à partir de cette époque l'influence des Fenêtres de Delaunay. Guillaume Apollinaire et Robert Delaunay rendent visite à August Macke à Bonn en janvier 1913. Robert Delaunay expose les Fenêtres au Gereonsklub à Cologne en mars 1913.

En avril et mai 1914, August Macke est en voyage en Tunisie avec les peintres suisses Paul Klee et Louis Moilliet : Tunis, Sidi Bou Saïd, Hammamet, Kairouan. Les toiles de Macke refléteront aussi l'influence de Delaunay accompagnée de motifs décoratifs d'Afrique du Nord. August Macke se laisse prendre en photo alors qu'il fait une promenade sur un âne. August Macke est porté disparu à la bataille de Perthes-les-Hurlus en Champagne le 12 octobre 1914. En regardant cette photo alors qu'il vient d'apprendre la mort de Macke, Franz Marc écrira : "J'aime beaucoup cette photo. Le voir ainsi radieux et heureux sur cet âne ! Le souvenir posthume de sa joie de vivre me remplit de peine. Son triste départ du fait d'une balle ennemie - on serait presque tenté de parler de balle amie, après tout, il s'agissait d'une balle française - ne me paraît pas plus absurde que le décès de la femme de Moilliet dans des circonstances "naturelles". Même la guerre est naturelle. Il n'est pas vrai de dire, comme beaucoup le font, que la guerre est un phénomène anormal." Franz Marc mourra à la bataille de Verdun en 1916. Ainsi disparaissent les chevauchées du Cavalier bleu. Dans la poussière des champs de bataille. Un nouveau mouvement pictural - mais pas que pictural - verra le jour en 1916 : DADA.    

 

La toile de Franz Marc Der Wasserfall (1912) a été adjugée £5 061 500 chez Christie's Londres le 17 octobre 1999.

La toile d'August Macke Markt in Tunis (1914) a été adjugée £2 863 750 chez Christie's Londres le 17 octobre 2000. 

La toile d'August Macke Zwei Frauen vor dem Hutladen (1913) a été adjugée 4 406 650 € chez Sotheby's Londres le 8 octobre 2002, ce qui constituait un record mondial puisque le prix final était le triple de l'estimation initiale.

 

(1) Histoire de la musique par Emile Vuillermoz (F. Brouty, J. Fayard et Cie, 1949)

(2) Extrait du programme du concert donné par l'orchestre des Concerts Colonne au théâtre du Châtelet (Paris) le 12 décembre 1976. 

Immeuble du Gereonsklub, Cologne (Allemagne)

Immeuble du Gereonsklub, Cologne (Allemagne)

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27 juin 2019 4 27 /06 /juin /2019 07:50

Le musée Paul Valéry de Sète (Hérault) propose, jusqu'au 3 novembre 2019, une exposition de 80 oeuvres du peintre Albert Marquet, l'artiste voyageur tombé amoureux de la Méditerranée d'une rive à l'autre. 

Natif de Bordeaux, Albert Marquet (1875-1947) séjourne avec ses parents à Collioure quand il est encore enfant. A partir de 1905, il ne cessera de découvrir et de peindre les rives de la Mare Nostrum. Cette année-là, il rend visite à Henri Manguin qui séjourne à Saint-Tropez et demande à Charles Camoin de venir le rejoindre. Ensemble, ils peignent les mêmes motifs notamment le port de Saint-Tropez. Puis Marquet part pour Nice et Menton. Au printemps 1908, il est en Italie avec Manguin. En août 1912, alors qu'il est depuis quelques semaines à Rouen, il est sollicité par Camoin à aller le rejoindre à Collioure. Marquet ne se fait pas prier. Dans les Pyrénées-Orientales, il retrouve Etienne Terrus qu'il a rencontré quelques années plus tôt à Paris lors d'un salon des Indépendants. Mais désireux de voir ce qui se passe sur la rive opposée, Marquet prend un bateau pour Tanger. Etienne Terrus, depuis son atelier d'Elne à quelques kilomètres d'Argelès, lui envoie une carte postale : "Avez-vous toujours l'intention de visiter le Maroc ? Cela est-il possible sans trop de danger ? J'espère que vous en reviendrez sain et sauf." Non seulement, il en reviendra sain et sauf, mais cela lui donnera envie de découvrir d'autres contrées autour de la Méditerranée. Durant l'été 1913, il séjourne à l'hôtel du Port à Toulon. En septembre 1914, il est à Collioure avec Matisse et son épouse Amélie. Ils y côtoient Juan Gris qui vit dans la misère. Alors que Matisse rentre seul à Paris en octobre, il écrit à Amélie : "Embrassades à vous tous et amitiés à Marquet et à ce pauvre Terrus avec qui je pensais passer l'hiver." Réformé, Albert Marquet passera tous les hivers à Marseille et il peindra à l'Estaque, la côte avec au loin les contours de la cité phocéenne et des scènes de fin d'après-midi depuis des terrasses de demeures dont les fenêtres donnent sur des ciels qui se reflètent dans la grande bleue. A partir de 1920, il reprend son bagage. C'est la période des grands voyages : Tunisie, Egypte, Espagne, Maroc, Italie. Alors qu'il séjourne en Algérie, il rencontre Marcelle qu'il épousera bientôt. En 1924, il est avec Manguin à Sète. Subjugué par la configuration de la ville, il peint les canaux alors qu'il séjourne au Grand-Hôtel. 

 

L'exposition du musée Paul Valéry de Sète propose de voir des toiles provenant de musées français et européens mais aussi de collections particulières.

Elle est ouverte tous les jours de 9h30 à 19 heures. 

Adresse : rue François Desnoyer, Sète     

L'Estaque

L'Estaque

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25 juin 2019 2 25 /06 /juin /2019 09:34

 

En mars 1907, Franz Marc est à Paris. Les impressionnistes qui l'avaient tant subjugué au cours de son précédent séjour dans la capitale française ne lui faisaient maintenant plus le même effet. Le temps avait passé et une nouvelle génération de peintres nés dans les années 1880 (Picasso, Derain, Braque, Delaunay, Gris) avait créé d'autres formes, avaient mélangé d'autres couleurs sur leur palette, avaient changé la façon de peindre. Les mouvements picturaux comme le fauvisme (1905) et le cubisme (1907) avec leur lot de réprobation et de scandales allaient porter un autre regard sur la peinture. Par contre, Marc s'enthousiasma pour une exposition consacrée à Gauguin et Van Gogh. "Hier, été voir de la peinture avec Rouart. Très beaux Gauguin, Van Gogh, Cézanne", écrit André Gide dans son Journal* à la date du 12 février 1907. Franz Marc puise alors son inspiration chez Van Gogh lorsqu'il peint Femme sous le vent au bord de la mer (1907), Cavalier sur la plage (1907) et Jeune mélèze (1908). A son retour de France, après quelques visites au parc zoologique de Berlin et quelques promenades dans la campagne bavaroise, il se met à dessiner des animaux. Le monde animal deviendra son sujet de prédilection qui ne le quittera plus désormais, parce que l'animal est, selon lui, plus beau et plus pur que l'être humain, prévoyant - peut-être déjà ? - l'abîme dans lequel l'humanité allait se jeter en 1914. Tandis qu'il sera au front, Franz Marc écrira : "La plus importante leçon et ironie de la guerre est que précisément l'immense triomphe de notre "guerre technique" nous a fait reculer dans le plus primitif âge de l'homme des cavernes." En dessinant des singes, des chevreuils, des chevaux, des belettes, des chiens, des chats, Franz Marc n'est pas qu'un simple peintre animalier parce qu'en les représentant il se plonge dans l'âme des animaux. Il se refuse à peindre les animaux comme nous les voyons mais les peint selon leur vision du monde à eux.

 

Alors que Franz Marc quitte Paris, August Macke y arrive pour la première fois. A quelques années d'intervalle, le voilà subjugué par les impressionnistes et surtout par le premier d'entre eux, Paul Cézanne. August Macke s'en inspirera dans Portrait avec pommes (1909) et dans Cruche blanche avec fleurs et fruits (1910). Ces deux toiles ne sont pourtant pas qu'une pâle imitation de celles du Maître d'Aix-en-Provence. car si la construction du sujet semble similaire, Macke y met ces couleurs chaudes qui caractériseront sa peinture à partir de 1910. (On ne peut pas associer Cézanne aux pommes, car cela signifierait qu'il n'aurait peint que des tableaux représentant ces fruits. Il faut se rappeler ses superbes toiles représentant la montagne Ste-Victoire ainsi que ses grandes baigneuses, il a aussi peint grandiosement à l'Estaque en 1878.)  

 

Alors que Marc et Macke vivent à quelques kilomètres l'un de l'autre dans le sud de la Bavière sans s'être toutefois jamais croisés, l'un vivant à Sindelsdorf, l'autre à Tegernsee, c'est à Munich, en janvier 1910 que Macke va faire la connaissance de Marc, non par une rencontre physique sinon picturale. Alors que Macke est à la galerie Brakl (Brakls Moderne Kunsthandlung, Goethestrasse, 64), il remarque une lithographie en couleurs sur papier intitulée Chevaux dans le soleil. Il s'enthousiasme pour cette oeuvre et demande au galeriste l'adresse de l'artiste qui l'a exécutée. Sitôt écrite sur un petit carnet, Macke se rend immédiatement dans l'atelier de Marc. Une solide amitié mêlée d'admiration et de complicité naîtra dès ce jour. Marc rendant la politesse à Macke, il lui rend visite quelques jours plus tard à Tegernseee. Les deux peintres se portraitureront l'un l'autre. Seul le portrait de Marc par Macke est encore visible (l'autre ayant disparu) dans un musée de Berlin. Mais c'est la rencontre avec Wassily Kandinsky et celle ensuite avec Robert Delaunay qui vont changer la façon de peindre des deux protagonistes qui vont alors se rendre célèbres dans la création d'un nouveau mouvement artistique : Le Cavalier bleu, un des courants de l'expressionnisme. 

 

August Macke, son épouse Elisabeth et leur fils Walter - né en 1910, ce dernier mourra à l'âge de 17 ans -, quittent Tegernsee pour Bonn sur les bords du Rhin. L'ancienne capitale de la République Fédérale d'Allemagne entre 1949 et 1991, qui compte aujourd'hui environ 300 000 habitants, fut autrefois une ville fortifiée et la capitale de l'archevêché de Cologne. Les archevêques-électeurs n'auront de cesse au cours des siècles d'embellir leur ville malgré les sièges dont elle a eu à souffrir notamment ceux de 1689 et 1703. La belle-famille de Macke offre au couple une maison dans la Bornheimerstrasse, située à l'époque dans les faubourgs de la ville, à côté de l'usine du beau-père et non loin de l'église Ste-Marie que Macke a peint depuis l'atelier qu'il avait aménagé au dernier étage. C'est aussi dans cet atelier qu'il a peint ses plus célèbres toiles et façonné quelques sculptures. Là, Macke et Marc ont peint de concert Paradis (en 1912), huile sur crépi de 4 mètres sur 2 exposée dans un musée de Münster. La maison où vécut August Macke entre 1910 et 1914, est ouverte au public depuis 1991. Après rénovation et agrandissement, elle a rouvert en décembre 2017. Elisabeth Gerhardt, la veuve de Macke, remariée avec Lothar Erdmann en 1916, y a vécu jusqu'en 1975 et son départ définitif pour Berlin où elle mourra trois ans plus tard dans sa quatre-vingt-dixième année. Le second fils de Macke et d'Elisabeth, né en 1913, est lui décédé en 1975. Bonn reste une ville active puisqu'elle abrite encore des ministères et des sièges sociaux de grands groupes. Les touristes y vont pour visiter, outre la August-Macke-Haus, la maison natale de Ludwig van Beethoven (dont on célébrera l'année prochaine le 250è anniversaire de la naissance) et le Kunstmuseum Bonn consacré à l'art allemand du 20ème siècle et qui abrite quelques toiles de Macke.                  

 

Journal d'André Gide (Editions Gallimard, 1951)      

August-Macke-Haus à Bonn (Allemagne)

August-Macke-Haus à Bonn (Allemagne)

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24 juin 2019 1 24 /06 /juin /2019 08:25

Le duo Alter Ego composé des frères Félix et Lucien Lacquement (guitare classique et clarinette) donnera le dimanche 30 juin 2019 à 17 heures en l'église Notre-Dame-des-Flots, avenue du Canigou à Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales) un concert de musiques savantes et populaires. Au programme : Gismonti, Villa-Lobos, Piazzola, des traditionnels d'Amérique du Sud ainsi que des compositions et arrangements des deux jeunes musiciens élèves du Conservatoire à Rayonnement Régional de Perpignan. Un concert rafraîchissant, dont l'entrée sera libre, à ne pas manquer, pour une fin d'après-midi estivale et musicale.

 

Félix Lacquement est né en 1999 à Perpignan. Il commence la guitare classique à l'âge de 9ans au conservatoire de Perpignan dans la classe de Patrick Rabarivello avec lequel il poursuit actuellement ses études en cycle spécialisé. Il suit également le cours de guitare d'accompagnement de Marie-Isabelle Bagnouls et Pierre-André de Vera et a débuté un cursus pianistique dans la classe de Clarisse Varihl. Il entre en 2013 dans la classe de composition et de création sonore de Jonathan Prager, Denis Dufour puis Lucie Prod'homme. Il réalise en mai 2015 sa première création "A singing comet" dans le cadre du festival Syntax au conservatoire de Perpignan. D'autres créations ont suivi par la suite comme, en 2016, le quatuor pour saxophones "Et d'étranges méduses jonchaient les plages de Méditerranée", création dirigée par Radek Knop, saxophoniste et compositeur. Il a également suivi les enseignements de Roland Dyens, Pierre Milan, Jacques di Danetto, Bruno Chevillon, Simon Goubert et Laurent Dehors lors de stages et masterclasses. Eclectique, il a rejoint depuis 2014 le groupe de musiques et danses catalano-aragonaises de la Compagnie Maribel (guitare, requinto).

Il fonde en janvier 2016 le groupe Liquid Tension Jazz Experiment (LTJE), cocon d'expérimentations mélodiques, rythmiques et sonores autour de compositions personnelles. Le groupe participe a des tremplins et des concerts à Perpignan et ses environs. Félix joue également en duo avec son frère Lucien lors de divers événements dans la région. 

 

 

Né en 2003 à Perpignan, Lucien Lacquement suit l'ensemble de son cursus musical au Conservatoire à Rayonnement Régional (CRR) de Perpignan en clarinette classique en jazz et improvisation. En 2016, il valide son DEM de clarinette, mention très bien à l'unanimité. Au cours de stages ou de masterclasses, il a suivi les enseignements de Laurent Dehors, Simon Goubert, Jacques di Donatto, Florent Pujuila ou encore David Krakauer.

Lauréat du concours des Petites Mains Symphoniques (Paris 2012), il décroche en 2013 et en 2019 le premier prix et en 2013 le prix spécial du concours de Lempdes. Il remporte en 2014 et 2019 le premier prix du concours Music for ever. En 2016, il obtient le prix d'interprétation délivré par Tito Puentes lors du tremplin jazz et musiques actuelles de Narbonne avec la formation créée par son frère, le LTJE. Grâce au soutien du festival Jazzèbre et de l'association Strass, le LTJE a enregistré 2 CD et s'est produit au cours des saisons 2017 et 2018 de Jazzèbre.

Seconde clarinette dans l'orchestre des Petites Mains Symphoniques entre 2012 et 2014, il participe à divers projets au sein de l'orchestre Perpignan Méditerranée dirigé par Daniel Tosi et du Big Jazz Band du CRR de Perpignan. Il joue également en duo avec son frère lors de divers événements : Nuit des Musées, accompagnement de lectures de poésies... Il a participé au XXIè festival de musique Jeunes interprètes du Boulou en tant que soliste au festival "Musique au pays de Gabriel Fauré" à Pamiers, à des sessions d'orchestre La Chambre Symphonique (Lyon), Harmonia (Narbonne)...  

Félix et Lucien Lacquement en concert à Canet le 30 juin 2019
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