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13 août 2012 1 13 /08 /août /2012 08:26

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Revenons sur notre article du 30 juillet dernier et roulons sur l'Interstate 10, long ruban d'asphalte qui court de la Floride à la Californie et qui dessert en Louisiane, dans le pays cajun, les villes de Lafayette, Crowley, Jennings et Lake Charles.

 

- Crowley est le chef-lieu de la paroisse (*) Acadia. La ville a été fondée en 1887. "Dans la région la riziculture est fort importante. Ainsi Crowley est fier de s'appeler la "Capitale mondiale du riz" !" (1) L'Etat de Louisiane, pays de marais, pays traversé par le Mississippi et par des dizaines de bayous, "ces fausses rivières et bras peu profonds, à faible courant (de sorte que leur eau semble toujours dormir), voire carrément stagnants, et qui sont des bras secondaires de rivières, des méandres abandonnés par un fleuve capricieux". (2) Le riz, que l'on cultive à Crowley depuis 1718, est un élément important dans la cuisine louisianaise et on le retrouve dans de nombreux plats comme le jambalaya, "paella créole à base de riz, de crabes, de crevettes, de jambon, de chourice et de piment". (2) Le riz a son musée, le musée du Riz et de l'Industrie pétrolifère. A Crowley, Belizaire's, restaurant cajun, vous attend avec ses musiciens qui vous inciteront à suivre les autres danseurs sur la piste pour un "two step" et dont vous repartirez avec le sourire et la satisfaction d'un bon repas, d'emporter une bonne part de la culture cajun et l'envie d'y revenir pour rendre visite à vos vieux amis. Puis, les rizières font place à des prairies où vivent des cheveux et des troupeaux. On atteint alors la ville de Jennings.

 

- Jennings est le chef-lieu de la paroisse Jefferson-Davis. Cette paroisse porte le nom de celui qui fut à la tête de Confédération (Sécession sudiste) lors de la guerre civile qui eut lieu dans les années 1860. Arrêté par les Nordistes en 1865, il fut emprisonné pendant deux ans à Fort Monroe mais ne fut jamais jugé. En revanche, il fut déchu de sa nationalité américaine par Abraham Lincoln, nationalité que le président Jimmy Carter lui rendit par une loi, adoptée à l'unanimité par le Congrès le 17 octobre 1978. Jefferson Davis mourut à la Nouvelle-Orléans en 1889.

C'est à Jennings que furent découverts les premiers gisements de pétrole en Louisiane. Au nord de la ville, dans le Oiland Gas Park, on peut voir la reconstitution du premier puits de pétrole qui fut foré et exploité en 1901. Dans les années 20, le gouverneur de l'Etat de Louisiane, Huey Long, voulut mettre en place une taxe "sur les profits provenant de l'exploitation des ressources naturelles, minérales ou autres, extraites du sous-sol". (3) Cette taxe ne pouvait pas être mise en place sans un vote de la législature que le gouverneur convoqua en mars 1929. "Mais, dès qu'il avait officiellement déposé le projet visant à taxer la Standard Oil of Louisiana (°), les conservateurs, dûment prévenus par les agents de la compagnie, s'étaient insurgés contre cette ponction dans les profits de la plus importante entreprise industrielle de l'Etat. La Standard Oil of Louisiana employait en effet directement huit mille ouvriers ou employés et faisait travailler, indirectement, par ses sous-traitances, dix-huit mille autres personnes." (3) La compagnie, fidèle à la théorie de philanthropie chère aux Rockfeller, subventionnait des associations culturelles et sportives, distribuait des bourses aux étudiants, construisait des dispensaires et des logements. De plus, un chantage à la fermeture de la plus grande raffinerie du Sud des Etats-Unis (construite en 1909) acheva de convaincre les Représentants de voter contre cette ponction fiscale par 36 voix contre 14. 

Une visite à Jennings peut se terminer par une promenade en bateau sur la Lac Arthur (au sud de la ville), ensemble de plans d'eau et de forêts inondées. Ensuite, l'Intersate 10 nous mène dans la paroisse de Calcasieu (mot indien qui singnifie "aigle criant") dont le chef-lieu est Lake Charles, ville jumelée avec Perpignan (Pyrénées-Orientales, France) depuis 1991. Pour plus de détails sur ce jumelage et la ville de Lake Charles, voir nos articles des 10, 16, 18, 23 et 27 juin 2011.

 

 

 

 

 

(1) Guide Acadie - acadie louisianaise, édité par l'Institut des Etudes Françaises (1979) 

(2) Jeanne Castille, Moi, Jeanne Castille, de Louisiane (Luneau Ascot Editeurs, 1982)

(3) Maurice Denuzière, l'Adieu au Sud (Denoël, 1987)  

 

(*) Rappelons que l'Etat de Louisiane est subdivisé en "paroisses" et pas en "comtés" comme les autres Etats des Etats-Unis.

(°) La Standard Oil of Louisiana avait en Louisiane le monopole pour le raffinage du brut.

 

Photo, sur une route "scénique" en Louisiane.

 

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10 août 2012 5 10 /08 /août /2012 08:11

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"Une pirogue parut sur le fleuve le 26 mars. Comme le chevalier de Tonty lui donnait la chasse et allait la prendre, une centaine de sauvages surgirent sur la rive, l'arc bandé. Cavelier de La Salle accourait à la rescousse, mousquets en joue. Le calumet de la paix évita la bagarre... (...) Tel fut le premier contact des Français avec les Natchez, une tribu qui, sur vingt lieues à la ronde, pouvait mettre trois mille hommes sous les armes." (1)

Cavelier de La Salle vient d'atteindre le pays des Natchez, le paradis de l'Amérique, sur les bords du Mississippi.

"Les deux rives du Meschacebé présentent le tableau le plus exctraordinaire. Sur le bord occidental, des savanes se déroulent à perte de vue ; leurs flots de verdure, en s'éloignant, semblent monter dans l'azur du ciel où ils s'évanouissent. On voit dans ces prairies sans bornes errer à l'aventure des troupeaux de trois ou quatre mille buffles sauvages. Quelquefois un bison chargé d'années, fendant les flots à la nage, se vient coucher, parmi les hautes herbes, dans une île du Meschacebé. A son front orné de deux croissants, à sa barbe antique et limoneuse, vous le prendriez pour le dieu du fleuve, qui jette un oeil satisfait sur la grandeur de ses ondes et la sauvage abondance de ses rives.

Telle est la scène sur le bord occidental ; mais elle change sur le bord opposé, et forme avec la première un admirable contraste. Suspendus sur le cours des eaux, groupés sur les rochers er sur les montagnes, dispersés dans les vallées, des arbres de toutes les formes, de toutes les couleurs, de tous les parfums, se mêlent, croissent ensemble, montent dans les airs à des hauteurs qui fatiguent les regards. Les vignes sauvages, les bignonias, les coloquintes, s'entrelacent au pied des arbres, escaladent leurs rameaux, grimpent à l'extrémité des branches, s'élancent de l'érable au tulipier, du tulipier à l'alcée, en formant mille grottes, mille voûtes, mille portiques. Souvent égarées d'arbre en arbre, ces lianes traversent des bras de rivières, sur lesquels elles jettent des ponts de fleurs. Du sein de ces massifs, le magnolia élève son cône immobile ; surmonté de ses larges roses blanches, il domine toute la forêt, et n'a d'autre rival que le palmier, qui balance légèrement auprès de lui ses éventails de verdure." (2)

Natchez et ses environs (de nos jours dans l'Etat du Mississippi), enchantent ceux qui les découvrent. "Le village des Natchez est le plus beau que l'on puisse trouver en Louisiane, ecrivait une vingtaine d'années plus tard Pénicaut. A une lieue du Mississipi, il est embelli par de très belles promenades, que la nature y a formées sans artifice : ce sont des prairies à l'entour, garnies de fleurs, entrecoupées de petits costeaux, sur lesquels sont des bosquets de toutes sortes d'arbres odoriférants. On trouve dans ce village tout l'agrément possible pour la société avec cette nation qui n'a point les moeurs farouches des autres sauvages." (1)

"C'est le 6 avril 1682 que l'expédition arrive en vue de la mer. Le 9 avril, près de l'endroit nommé aujourd'hui Venice, Cavelier de La Salle, revêtu d'un manteau écarlate à bordure d'or et en présence d'un notaire qui prend acte, fait ériger une croix puis une colonne portant les armes de Sa Majesté Très Chrétienne." (3) Il nomme toutes les terres explorées qui s'étendent de la Nouvelle-France au golfe du Mexique du nom de Louisiane et l'honneur du roi Louis XIV. "Manquant de vivres, vue d'un mauvais oeil par les Indiens de la région, l'expédition commence dès le lendemain la remontée du fleuve." (3) Cavelier de La Salle rentre à Montréal et apprend que son gouverneur n'est plus Frontenac mais La Barre. "En outre, il apprend qu'il est désavoué par le roi. Ce dernier apprenant la fondation de la Louisiane, a écrit au gouverneur de La Barre : 'La découverte du sieur de La Salle est fort inutile et il faut dans la suite empêcher de pareilles entreprises.' Cavelier de La Salle n'était pas homme à se laisser démonter par de pareils propos. Au cours d'un nouveau voyage en France, il réussit à convaincre Seignelay (Colbert est mort en 1683) de la justesse de ses vues : l'Espagne ayant déclaré la guerre à la France le 23 octobre 1683, il importe de lui barrer la route en Amérique." (3) L'année suivante (1684), La Salle fraîchement nommé gouverneur de tous les teritoires qui se trouvent entre Saint-Louis des Illinois et la Nouvelle-Biscaye, embarque à La Rochelle et retourne en Amérique. En 1685, il tente de retrouver l'embouchure du Mississippi par la mer mais accoste plus à l'ouest. Après deux ans de recherches infructueuses (l'Interstate 10 n'existait pas encore), ses hommes se mutinent et l'assassinent le 19 mars 1687 (dans l'actuel Texas) en s'emparant du manteau écarlate que le découvreur portait lors de la cérémonie de baptême des terres que Bonaparte vendra aux Etats-Unis en 1803.

Ainsi commençait l'histoire de la Louisiane, terre tout à tour française, puis espagnole, de nouveau française et définitivement rattachée sous la bannière étoilée, devenant ainsi le 18ème Etat de l'Union le 30 avril 1812.

 

 

 

 

(1) Charles de la Roncière, Le Père de la Louisiane - Cavelier de La Salle.

(2) Atala, Chateaubriand.

(3) Robert Cornevin, La France et les Français outre-mer.

 

Référence de ces ouvrages dans le premier article de cette série sur Cavelier de La Salle, lundi 6 août 2012.

 

Photo, la Nouvelle-Orléans, première capitale de la Louisiane, créée en 1717, trente-cinq ans après la descente du Mississippi par Cavelier de La Salle.

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9 août 2012 4 09 /08 /août /2012 07:37

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René-Robert Cavelier, sieur de La Salle (1643-1687) quitte le village de Lachine (aujourd'hui près de Montréal) en 1669 et part à la recherche de la route du Sud qui pourrait le mener en Asie. Après avoir vogué sur le lac Ontario et le lac Erié (voir notre article du 8 août 2012), il s'aventure dans un pays redoutable, domaine de la race la plus cruelle du Nouvau Monde : le pays des Iroquois. Mais en 1669, les Iroquois sont-ils toujours aussi sauvages et cruels que La Salle veut bien le dire ? En fait, les Iroquois se sont soumis dès 1667 et ils coopèrent désormais avec les expéditions françaises, ce qui permet l'essor de la Nouvelle-France. La Salle invente-t-il des histoires pour impressionner son auditoire ? "Cavelier de La Salle, avec la fougue d'un jeune homme qui avait tourné casaque, ne mettait aucun frein à son animosité contre ses maîtres : il était atteint de fabulation." (1) Charles de la Roncière ajoute que La Salle "assaisonna son réquisitoire de détails ridicules, qui dénotent chez lui la maladie de la persécution." La mise au pas quelques années plus tôt des Iroquois demande que l'on y apporte quelques explications : "Louis XIV et Colbert avaient compris que la première chose à faire était de mettre à la raison les Iroquois, tâche confiée au régiment d'élite de Carignan-Salières (dont les douze cents hommes s'étaient distingués dans les combats contre les Turcs). (...) Deux expéditions furent nécessaires : la première, dirigée par le gouverneur de Courcelle, dans l'hiver 1665-1666 ; la seconde conduite par le marquis de Tracy, lieutenant général du roi pour toutes les possessions françaises d'Amérique, à l'automne de 1666. L'année suivante, les Iroquois se soumettaient : la paix allait durer dix-sept ans et permettre l'essor de la Nouvelle-France, essor auquel devait puissamment contribuer Jean Talon, intendant de 1665 à 1668 et de 1670 à 1672." (2)

Quoi qu'il en soit, et après deux tentatives infructueuses, Cavelier de La Salle et ses compagnons partent durant l'hiver 1682 à la recherche de l'embouchure du grand fleuve qui les mènera en Chine, ce "Père des eaux", ce boulevard des Amériques, long de 3 778 kilomètres et dont le bassin (Mississippi et affluents) couvre une superficie de 3 328 000 km2.

"Le trajet jusqu'au fort Saint-Louis des Illinois est accompli sur des traîneaux ; puis c'est la descente de l'Illinois en canots, jusqu'à son confluent avec le Mississippi atteint le 6 février 1682. Les glaces viennent de fondre et la descente du grand fleuve est dès lors un véritable enchantement pour ces hommes venant du rude hiver canadien." (2) Le Mississippi est une belle et large rivière, d'une navigation facile. "Le Mississippi s'était grossi de la rivière des Osages, aux eaux limoneuses, coupées, par les castors, d'une infinité de chaussées. A quatre journées de là, la petite expédition rencontrait le confluent de l'Oubache qui venait de l'Est et servait aux Iroquois pour descendre, en assaillants, chez les nations du Sud." (1) Durant ce long voyage, il faut bien se nourrir. Une tribu offre de quoi faire un repas pour La Salle et ses compagnons : "Ils tuèrent leurs chiens pour en faire un festin, puis deux ours, trois chevreuils et deux poules d'Inde, ce qui mit fin à une famine, où Cavelier de La Salle et ses gens n'avaient eu que des peaux de bison comme aliment. Puis ce fut le tour d'un crocodile." (1)

 

 

(1) Charles de la Roncière, Le Père de la Louisiane - Cavelier de la Salle.

(2) Robert Cornevin, La France et les Français outre-mer.

 

Les références de ces livres figurent dans le premier épisode de cette série d'articles sur Robert Cavelier de La Salle.

 

 

Photo, élevage d'alligators en Louisiane : nourriture de La Salle et de ses compagnons. 

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8 août 2012 3 08 /08 /août /2012 08:23

 

 

 

 

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René-Robert Cavelier de La Salle, fraîchement arrivé à la Nouvelle-France où il a rejoint son frère Jean, est chargé de découvrir vers l'ouest "un chemin facile pour aller, par dedans ledit païs, au royaume de la Chine". (1) Au-delà les lacs Ontario et Erié, il faudra "découvrir l'Ohio, pour ne pas laisser à un autre l'honneur de trouver le chemin de la mer du Sud, et par elle celui de la Chine". (2)

 

"Parti le 6 juillet 1669 du village de la Chine, Robert Cavelier voguait sur le lac Ontario avec deux sulpiciens bretons, un ancien officier de cavalerie et un mathématicien, François Dollier de Casson et René Brehan de Gallinée." (1) "

Le lac Ontario est le plus oriental des Grands Lacs américains. Il a une superficie de 18 000 km2. Il sépare le Canada (Province de l'Ontario) des Etats-Unis (Etat de new York). Il communique avec le lac Erié par les chutes du Niagara.     

"Peut-être est-il bon de rappeler ici que si les cours d'eau qui vont se jeter sur la rive méridionale du lac Ontario sont en général étroits, paresseux et profonds, cette règle comporte des exceptions : plusieurs rivières possèdent en effet des rapides, et quelques-unes des chutes ; l'Oswego par exemple, qu'empruntaient les voyageurs, est formé par la jonction de l'Onéida et de l'Onondaga, deux cours d'eau issus des lacs, et il chemine à travers une région aux molles ondulations pendant huit ou dix miles, jusqu'à ce qu'il atteigne la bordure d'une sorte de terrasse naturelle, d'où il se précipite d'une hauteur de quatre ou cinq mètres pour couler ensuite ses eaux profondes et silencieuses vers le grand réservoir du lac Ontario." (3)

Après avoir navigué sur le lac Ontario, Cavelier de La Salle et ses compagnons parviennent au lac Erié le 14 octobre. Cette région, "Paradis terrestre du Canada" par ses vergers, ses arbres fruitiers, ses bocages, ses futaies, mais aussi Enfer car "domaine de la race la plus cruelle du Nouveau Monde : c'était le pays des Iroquois". (1) Cavelier de la Salle, guidé par un Iroquois, gagne l'Ohio et le descend sur une partie de son cours. Il se rend alors compte que ce fleuve se jette dans une rivière encore plus large, une rivière dont "son cours ordinaire va du Levant au Couchant. Il est probable qu'elle arrose ces terres fertiles en or et en argent qui sont vers la Nouvelle-Espagne". (1) L'Ohio se jette en effet dans le Mississippi à la limite actuelle des Etats du Kentucky et du Missouri. Cavelier de La Salle ne va pas plus loin et rentre à Québec. Le chemin est encore loin jusqu'au delta du Père des Eaux et celui-ci passe aussi par la France où Cavelier de La Salle se rend plusieurs fois. A Versailles, en 1675, le roi Louis XIV anoblit le "cher et bien-aimé Robert Cavelier, sieur de La Salle, pour les bonnes actions faites dans le pays de Canada". (1)  Robert Cornevin rappelle que "lors d'un deuxième voyage en France, en 1677, il reçoit l'autorisation de faire à ses frais 'deux établissements l'un à l'entrée du lac Erié, l'autre à la sortie de celui des Illinois (lac Michigan), premiers jalons posés sur la route du Mississippi". (2) A Paris, Cavelier de La Salle est interrrogé sur ses expéditions. "Parlez-nous des Sauvages ?" lui demande-t-on. Il parle de leurs croyances, de leur façon de faire la guerre, etc. "Enfin le 12 mai 1678, il obtient la permission de découvrir la partie Ouest de l'Amérique du Nord comprise entre la Nouvelle-France, la Floride et le Mexique." (2)    

 

 

(1) Charles de la Roncière, Le Père de la Louisiane - Cavelier de La Salle

(2) Robert Cornevin, La France et les Français outre-mer.

(3) James Fenimore Cooper (1789-1851), La légende de Bas-de-Cuir.

 

Les référence complètes des livres (1) et (2) se trouvent dans le premier article consacré à la vie de Cavelier de La Salle. 

 

Photo, sur le Mississippi.

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7 août 2012 2 07 /08 /août /2012 08:46

 

 

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"Après la découverte du Meschacebé par le père Marquette et l'infortuné La Salle, les premiers Français qui s'établirent au Biloxi et à la Nouvelle-Orléans firent alliance avec les Natchez, nation indienne dont la puissance était redoutable dans ces contrées." Atala, Chateaubriand.

 

Aux Etats-Unis, on se souvient et on honore la mémoire du père Marquette et celle de La Salle. Charles de la Roncière dit que  c'est l'ombre de La Salle qui l'accueillit lors de son premier voyage outre-Atlantique : "Outre-mer, on a le culte du souvenir : le devancier de l'explorateur, le Père Marquette, a sa statue dans le Capitole des Grands Hommes à Washington, où Cavelier de La Salle a aussi son médaillon." (1) René-Robert Cavelier de La Salle naît le 21 novembre 1643 à Rouen. "Il vint au monde en 1643, l'année où mourut Louis XIII, et fut baptisé le 22 novembre, en l'église Saint-Herblan. Son père, Jean Cavelier, mercier grossier - on dirait aujourd'hui grossiste en draps et tissus - figurait parmi les notables d'une cité prospère qui ne craignait que les épidémies et les bandes de va-nu-pieds qui organisaient parfois des razzias pour tromper leur misère." (2) L'oncle du nouveau-né, Henri Cavelier "avait été des Cent Associés qui avaient fondé, au Canada, la Nouvelle-France. Ainsi, dès le milieu familial, Robert se trouvait-il orienté vers le grand commerce et vers le Nouveau Monde." (1) Cet oncle "figurait en vingt-quatrième position sur la liste des actionnaires de la Compagnie des Cent-Associés. Cette compagnie, fondée en 1627 par Richelieu, et à laquelle avait adhéré Champlain, fondateur de Québec et défunt gouverneur du Canada, détenait le monopole du commerce de la fourrure..." (2) 

Après des études chez les Jésuites (aujourd'hui lycée Corneille de Rouen), Robert, dont le père vient de décéder, part pour le Nouveau-Monde rejoindre son frère aîné, Jean, missionnaire de l'Ordre de Saint-Sulpice et installé en Amérique depuis plusieurs années se dévouant "au salut des âmes des Huron." (2) Le 1er juillet 1666, il débarque à Ville-Marie, près de Québec, ville fondée par la Compagnie de Saint-Sulpice, qui possédait la Seigneurie de Montréal. L'aventure ne faisait que commencer, il fallait explorer ces terres immenses et chercher "un chemin facile pour aller, par dedans ledit païs, au royaume de la Chine". (1)    

 

(1) Charles de la Roncière, Le Père de la Louisiane - Cavelier de La Salle.

(2) Maurice Denuzière, Je te nomme Louisiane.

 

Photo, sur le Mississippi.

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6 août 2012 1 06 /08 /août /2012 09:58

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"La France possédait autrefois, dans l'Amérique septentrionale, un vaste empire, qui s'étendait depuis le Labrador jusqu'aux Florides, et depuis les rivages de l'Atlantique jusqu'aux lacs les plus reculés du haut Canada.

Quatre grands fleuves, ayant leurs sources dans les mêmes montagnes, divisaient ces régions immenses : le fleuve Saint-Laurent qui se perd à l'est dans le golfe de son nom, la rivière de l'Ouest qui porte ses eaux à des mers inconnues, le fleuve Bourbon qui se précipite du midi au nord dans la Baie d'Hudson, et le Meschacebé, qui tombe du nord au midi dans le golfe du Mexique.

Ce dernier fleuve, dans un cours de plus de mille lieues, arrose une délicieuse contrée que les habitants des Etats-Unis appellent le nouvel Eden, et à laquelle les Français ont laissé le doux nom de Louisiane." (1)

 

C'est ce dernier fleuve, aujourd'hui appelé le Mississippi, que René-Robert Cavelier, sieur de La Salle (1643-1687) va descendre jusqu'à son delta, et nommer le vaste territoire ainsi décrit par Chateaubriand dans Atala du beau nom de Louisiane en 1682. C'est la vie et la découverte de cette vaste étendue dont nous allons parler au cours des articles de cette semaine. Cavelier de La Salle, le Vauban de la Nouvelle-France, tour à tour en grâce et en disgrâce, a laissé son nom à une Paroisse en Louisiane, à un Comté au Texas, un autre dans l'Illinois et a apporté au Royaume de France, de vastes terres qui s'étendaient du golfe du Mexique à l'actuelle frontière avec le Canada et qui couvraient les Etats actuels du Middle West de la Louisiane au Dakota du Nord. Pour parler de René-Robert Cavelier de La Salle tout au long de cette semaine, nous ferons appel à trois éminents spécialistes qui en ont parlé dans leurs ouvrages : Charles de la Roncière (1870-1941) qui fut président de l'Académie de Marine et qui a publié dans les années 30 Le Père de la Louisiane - Cavelier de La Salle, Robert Cornevin (1919-1988), grand spécialiste de l'histoire de la colonisation en Afrique et qui a publié La France et les Français outre-mer - de la première croisade à la fin du Second Empire (Tallandier, 1990) et Maurice Denuzière (né en 1926), journaliste à France Soir puis au Monde et qui a publié une histoire de la Louisiane de 1830 à la Seconde guerre mondiale en 6 volumes et qui a aussi fait paraître Je te nomme Louisiane chez Denoël en 1990. Nos trois invités, par leurs écrits, parleront de l'arrivée de Cavelier de La Salle en Amérique en 1667 après ses études en France, de sa découverte du delta du Mississippi après moult péripéties en 1682 et de sa fin tragique dans l'actuel Etat du Texas en 1687. Aujourd'hui, pour résumer la vie de cet aventurier dans le sens noble du terme, nous dirons qu'il est est né à Rouen (France) le 21 novembre 1643, fils d'un marchand en gros, Jean Cavelier et de Catherine Gest, que son oncle, Henri Cavelier avait été l'un des Cent Associés qui avaient fondé, au Canada, la Nouvelle-France, Il entre très jeune dans l'Ordre des Jésuites avant d'être un de leurs novices en 1658, étudie les mathématiques et les sciences naturelles au collège Henri IV de La Flèche puis enseigne à Blois en 1666 où il commence sa théologie avant que sa vocation ne s'évanouisse et de démissionner de l'Ordre des Jésuites le 28 mars 1667. Son père étant décédé, il reçoit comme part d'héritage le capital d'une rente de 400 livres et quelques mois plus tard, il s'embarque pour le Canada afin de rejoindre son frère, l'abbé Jean Cavelier, prêtre dans la Compagnie de Saint-Sulpice à Montréal. Les Sulpiciens lui donnent un territoire connu encore de nos jours sous le nom de "Lachine" et entame une carrière dans le commerce de la fourrure. Il prend alors le nom de La Salle du nom de la propriété familiale à Rouen. Il retourne en France en 1674 où il est anobli et où on lui donne la seigneurie du Fort Frontenac sur le lac Ontario. Le 12 mai 1678, il reçoit du roi Louis XIV la permission d'explorer à ses frais la partie occidentale de la Nouvelle-France. Il commence alors la descente du Mississippi en février 1682 et atteint son delta en avril 1682. Toutes les terres irriguées par le "Père des eaux", ce "boulevard des Amériques" qu'est le Missisippi, sont baptisées du nom de Louisiane en l'honneur de Louis XIV et deviennent françaises le 9 avril 1682. Il retourne en France afin d'obtenir la permission d'établir un peuplement sur l'embouchure du fleuve. Par lettres patentes du 14 avril 1684, il reçoit le titre de gouverneur de toute la Louisiane. Il organise une expédition le 24 juillet 1684 afin de retrouver l'embouchure du Mississippi mais accoste plus à l'ouest dans ce qui est maintenant la baie de Matagorda (Texas) le 19 janvier 1685. Il recherche le fleuve pendant deux ans mais ses compagnons se mutinent et l'assassinent le 19 mars 1687 près de la rivière Brazos. Bien que gêné par ses défauts de caractère et son manque d'autorité, on peut dire que sa ténacité et son courage ont ouvert la voie à une grande part de l'empire colonial français en Amérique du Nord que d'autres par la suite ont poursuivie. (2) 

 

 

(1) Atala, Chateaubriand

(2) Ces quelques lignes sur la vie de Cavelier de La Salle ont été écrites grâce au dictionnaire des personnages louisianais célèbres édité par la Louisiana Historical Association que l'on peut consulter sur www.lahistory.org      

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3 août 2012 5 03 /08 /août /2012 10:59

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La Caixa Forum de Barcelone, lieu d'expositions temporaires de grande qualité, au pied de la colline de Montjuïc, propose en ce moment deux expositions :

 

- Jusqu'au 9 septembre 2012, Tours et gratte-ciel, de Babel à Dubaï : un parcours sur l'histoire des tours dont celle de Babel qui défiait déjà en son temps les lois naturelles et le pouvoir divin et qui a été une source d'inspiration inépuisable pour les peintres entre le 13ème et le 19ème siècle.

 

- Jusqu'au 28 octobre 2012, Angel Ferrant, Entre dessin et sculpture : 50 oeuvres réalisées en 1939 et 1958.

 

Entrée gratuite.

Caixa Forum : Av. de Francesc i Guàrdia, Barcelone.

Du lundi au vendredi : de 10 heures à 20 heures ; samedi, dimanche et fêtes : de 10 heures à 21 heures.

 

 

 

Photo, à Barcelone.

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2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 19:44

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Nous vous informons des prochains concerts qui auront lieu en début de semaine prochaine dans le cadre du festival AMusikenVignes et de la tournée dans les Pyrénées-Orientales du duo Canticel :

 

- Lundi 6 août :

 

A 18 heures, dans la station vitinicole du Roussillon à Tresserre : Duo piano - violon avec Nicolas Licciardi et Yoann Guérin.

Tous les billets sont à 5 euros. Le concert suivi d'une dégustation de vins de Tresserre (festival AMusikenVignes, les Amis d'Alain Marinaro). 

 

- Mardi 7 août :

 

A 18 heures, au château Lauriga à Thuir : Duo mandoline - guitare avec Florentino Calvo et Jean-Marc Zvellenreuther.

Tous les billets sont à 5 euros. Le concert sera suivi d'une dégustation de vins (festival AMusikenVignes). Renseignements à http://alainmarinaro.info

 

A 18 heures, à Monastir de Passa : Duo Canticel avec Catherine Dagois (chant) et Edgar Teufel (orgue). Au programme, chants de la Renaissance andalouse à Vivaldi. Renseignements à canticel.reservation@live.fr

et par téléphone au (33) (0) 4 68 81 36 71. 

 

 

Photo, le cloître de Monastir de Passa (Pyrénées-Orientales).

 

 

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25 juillet 2012 3 25 /07 /juillet /2012 08:41

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Pour cette 10ème édition, le Festival International de carillon de Perpignan (Pyrénées-Orientales) vous propose six concerts et un événementiel autour du film Un phare dans la ville réalisé par le vidéaste Olivier Moulaï. Tous les jeudis jusqu'au 15 septembre 2012, des carillonneurs venus de différents pays joueront à partir de 18 heures depuis la cathédrale Saint-Jean-Baptiste (lieu d'écoute conseillé : parvis de St-Jean-le-Vieux).

 

Avant d'être installé dans le clocher de l'église Saint-Jean-le-Vieux en 1885, le carillon de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Perpignan, oeuvre de la fonderie Amédée Bollée & Fils du Mans, a été présenté à l'Exposition Universelle de Paris en 1878. Jusqu'à l'électrification de 1956, tous les jours, le matin, à midi et le soir, les sacristains s'installeront devant le clavier manuel pour carillonner la prière de l'angélus. Quant aux quatre sonneurs, ils feront retentir la grande volée pour les sonneries cultuelles, festives et commémoratives.

En 1996, le carillon, propriété de l'Etat, a été restauré par l'entreprise France carillons d'Hérépian. Depuis, les carillonneurs, nommés par ordonnances épiscopales, sont chargés de mettre en valeur cet instrument, tant sur le plan cultuel que culturel.

Cet ensemble campanaire, classé monument historique en 1990, est un des rares exemplaires encore intact de la facture du 19ème siècle pour un carillon de quatre octave.

 

Durant ce festival, trois carillonneurs américains joueront entre le 26 juillet et le 23 août :

 

- Le jeudi 26 juillet 2012, John Gouwens, carillonneur de la Chapelle mémorial de l'Académie militaire de Culver : En plus de ses fonctions de carillonneur, il est organiste et compositeur. Ses oeuvres pour carillon, récompensées par de nombreux prix internationaux, ont fait l'objet de publications aux Etats-Unis et en Europe.

 

- Le jeudi 16 août, Margo Halsted de l'Université de Santa Barvara en Californie : Elle est une des rares femmes carilloneur à avoir les honneurs du Who's Who, preuve de sa notoriété dans le domaine campanaire. De ses nombreuses fonctions, on note ses charges de professeur et de consultante.

 

- Le jeudi 23 août, Steven Ball de l'Université du Michigan : Outres ses fonctions de carillonneur, de professeur et de conservateur d'instruments anciens, il est organiste au Théâtre du Michigan où il joue et improvise chaque semaine pendant des séances de film muet.

 

 

Le vendredi 14 septembre, durant les Journées du Patrimoine, sera projeté en avant-première à 19 heures, dans la Salle Oms de l'Institut Jean Vigo (rue Jean Vielledent, Perpignan), le film Un phare dans la ville du vidéaste Olivier Moulaï. Cette projection sera suivie d'un débat avec l'auteur et le producteur.

Le lendemain, samedi 15 septembre, ce film sera de nouveau projeté à 21 heures sur un écran géant placé sur la place Gambetta devant la cathédrale de Perpignan. Cette projection sera suivie d'un concert de carillon par Elisabeth Vitu et Laurent Pie. 

 

Toutes ces manifestations sont gratuites et libres d'accès.

 

 

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Photo, la place Gambetta et au fond, la façade de la cathédrale de Perpignan (Pyrénées-Orientales)

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24 juillet 2012 2 24 /07 /juillet /2012 16:31

 

 

L'association "Les Amis de l'Orchestre de Catalogne" présentent un concert spécial "Musiques de films célèbres" le samedi 28 juillet 2012 à 21 heures à la Salle des Fêtes de Sorède (Pyrénées-Orientales). Seront interprétées des musiques de Nino Rota, Vladimir Kosma, Astor Piazzolla et Ennio Morricone.

 

Places : 18 € / 15 € pour les adhérents à l'association 

 

Plus de renseignements : Office de Tourisme de Sorède au 04 68 89 31 17

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