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20 novembre 2023 1 20 /11 /novembre /2023 10:03

 

 

 

Le dimanche 26 novembre 2023, en ouverture de la "Ballade" du Temps de Noël de Canticel, la direction de l'admirable Château-Musée de Bélesta (département des Pyrénées-Orientales) vous invite à un passionnant après-midi mêlant musique et découverte des trésors de ce lieu exceptionnel. 

 

A 14 heures 30, une visite commentée des collections permanentes - datant du Néolithique - uniques en France par leur richesse et leur qualité, vous sera proposée ainsi que la visite de l'exposition temporaire. 

 

A 16 heures, l'église du château de Bélesta servira d'écrin au concert de l'Avent et de Noël de Canticel. La voix profonde et rare de Catherine Dagois, contralto, se mêlera aux sonorités de l'orgue de Edgar Teufel dans un répertoire composé de chants traditionnels occitans et catalans ainsi que de célèbres airs de musique sacrée.

 

Entrée avec libre participation.

 

Plus d'informations au 04 68 84 55 55  et/ou sur le site internet de Canticel.

 

 

Concert suivant : le dimanche 3 décembre à 16 heures en l'église Saint-Michel de Saint-Hippolyte (Pyrénées-Orientales) avec un concert de la Saint-Nicolas.

 

 

Le duo Canticel : Catherine Dagois, contralto et Edgar Teufel, organiste.

Le duo Canticel : Catherine Dagois, contralto et Edgar Teufel, organiste.

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15 novembre 2023 3 15 /11 /novembre /2023 11:25

 

 

 

Le lundi 20 novembre 2023 à 18 heures 30 sera donnée, au Théâtre de l'Etang de Saint-Estève (Pyrénées-Orientales), une conférence par Marc Latham sur le peintre George-Daniel de Monfreid (1856-1929).

 

George-Daniel de Monfreid fut un artiste amoureux de la terre catalane. Il a longtemps vécu au Château de Saint-Clément à Corneilla-de-Conflent (entre Villefranche-de-Conflent et Vernet-les-Bains dans le département des Pyrénées-Orientales) et s'est inspiré des paysages catalans depuis les plages jusqu'aux montagnes. Mais il n'a pas peint que des paysages. Il fut aussi le portraitiste de sa famille et de ses amis qu'on retrouve également dans des toiles représentant son atelier ou sa demeure. Il fréquenta un cercle artistique catalan important composé de Aristide Maillol, Eugène Terrus, Louis Bausil, Déodat de Séverac et Gustave Violet. Proche aussi de Henri Matisse, il fut surtout très lié avec Paul Gauguin dont il fut le confident et nombre des toiles de Monfreid comportent des allusions - oeuvres et objets - au peintre des Marquises. George-Daniel de Monfreid reste l'une des figures incontournables du mouvement post-impressionniste.

 

La conférence sera animée par Marc Latham, ingénieur agronome, docteur ès-sciences en géologie qui est aussi l'arrière-petit-fils de George-Daniel de Monfreid et le petit-fils de l'écrivain et voyageur Henry de Monfreid. Il a avec sa fille Laure écrit une biographie sur George-Daniel de Monfreid.

 

Entrée libre et gratuite.

 

Plus de renseignements sur le site

www.rdvse.fr

et/ou au 06 81 37 71 58

 

   

George-Daniel de Monfreid et Paul Gauguin (Musée Hyacinthe Rigaud, Perpignan)

George-Daniel de Monfreid et Paul Gauguin (Musée Hyacinthe Rigaud, Perpignan)

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8 novembre 2023 3 08 /11 /novembre /2023 10:33

 

 

Amitiés d'outre-Rhin ? Pas pour tout le monde !

 

Nous avons choisi de consacrer ce 13ème chapitre aux mauvaises nouvelles☹ En préambule à cette série d'articles sur les relations et amitiés entre peintres français et allemands de la fin du 19ème siècle à 1914, nous avons dit que les artistes travaillaient loin des préoccupations politiques et militaires et avaient de part et d'autre du Rhin de bonnes relations avec leurs collègues qu'ils fussent français ou allemands. Cependant, nous ne pouvons oublier que dans les palais, les ministères et les ambassades, les journées ne se passaient pas comme dans les musées, les ateliers, les académies, et que les couleurs choisies ou imposées pour représenter le ciel étaient bien souvent sombres.

 

Retour sur la période 1871-1914 avec un cours d'histoire de classe de première : 

 

Les relations internationales entre 1871 et 1914 :

 

1) Tableau général :

de 1871 à 1890 : Equilibre bismarckien fondé sur des craintes : sur l'entente entre l'Allemagne, la Russie et l'Autriche ; sur l'antagonisme colonial entre la France et l'Angleterre. 

Conséquences : prépondérance allemande en Europe continentale. Isolement de la France.

Pendant cette période, pas de danger de guerre en Europe.

de 1890 à 1904 : Le départ de Bismarck permet le rapprochement entre la France et la Russie ; la France réalise l'encerclement diplomatique de l'Allemagne = grave danger de guerre.

de 1904 à 1912 : l'Allemagne essaie de rompre cet encerclement diplomatique sans succès. Période d'attente. L'Allemagne ne se risque pas à déclarer la guerre. La Russie est repliée sur elle-même.

de 1912 à 1914 : Course vers la guerre. Réveil de la Russie qui va essayer de sortir des ses difficultés intérieures en risquant un conflit à l'extérieur.

 

2) Alliance des empereurs :

La Russie : Bismarck n'est pas pro-russe mais il veut éviter un conflit. Il réussit une entente avec l'Autriche car Vienne a peur d'une entente entre l'Allemagne et la Russie sur son dos. Bismarck va exploiter l'antagonisme outre-mer franco-anglais. C'est ainsi qu'il assure la prépondérance allemande.

Cependant cette période ne va pas sans crises. Crise dans les Balkans entre 1875 et 1878. La raison : révolte en Bosnie-Herzégovine. La Serbie prend fait et cause pour ce territoire et intervient militairement. Les Turcs sortent victorieux. Au nom de son autonomie, la Serbie en appelle aux grandes puissances. Son protecteur est la Russie qui avant d'intervenir, consulte Londres et Vienne. Les Russes lancent un ultimatum aux Turcs qui le rejettent = guerre qui durera un an (1877/78). Les Russes vont jusqu'en mer de Marmara ; les Anglais y envoient une flotte. Traité de San Stefano (3 mars 1878) qui crée une grande Bulgarie avec un débouché sur la mer Egée (port de Kavalla). Bismarck offre ses bons offices en organisant un congrès à Berlin (juin-juillet 1878). Les Clauses : La grande Bulgarie créée par les Russes à San Stefano est réduite et subdivisée en deux provinces : la principauté de Bulgarie, vassale de la Turquie et la Roumélie orientale (qui s'unira à la Bulgarie en 1885). La Serbie devenue indépendante est agrandie au sud ; la Grèce est agrandie au nord (Thessalie). La Bosnie-Herzégovine passe sous administration autrichienne. Mais ce traité mécontente la Russie. Bismarck regrettera d'être intervenu. Malgré ce mécontentement de la Russie, Bismarck maintient la Triple alliance. L'Angleterre s'installe à Chypre (1878). Si la Turquie pense s'en tirer à bon compte, elle a perdu son protecteur : l'Angleterre.

Autres crises : crise franco-anglaise ; crise entre la Russie et l'Angleterre en Afghanistan. En Asie, les intérêts anglais et les intérêts russes s'opposent.

 

3) 1890/1914.

Le renversement des alliances aboutit à l'isolement de l'Allemagne.

1890 : départ de Bismarck = rapprochement franco-russe de 1893. Les flottes de guerre se rendent visite : la flotte française est bien accueillie à Cronstadt sur la mer Baltique au large de Saint-Pétersbourg ; la flotte russe est bien accueillie à Toulon. Négociations secrètes entre les deux pays : convention militaire de 1893 qui établit une alliance purement défensive. La dite convention ayant un caractère secret, le gouvernement français n'a pas à en débattre devant le Parlement. La France sort de son isolement.

Crise franco-anglaise à propos du Soudan égyptien (1898/99) : les Anglais qui se sont installés en Egypte en 1882 veulent s'approprier le Soudan égyptien. Les Français envoient du Tchad une colonne légère jusqu'à Fachoda (1898/99). Jamais la tension entre Londres et Paris n'a été si grave. Le conflit est évité. Les Français se replient. Le ministre français des Affaires étrangères Delcassé profite de cette concession pour se rapprocher de Londres : Entente cordiale de 1904. La France accepte de se désintéresser de l'Egypte et l'Angleterre du Maroc. La France se rapproche aussi de l'Italie (1900/02) : accords secrets stipulant notamment que Rome ne mettra pas d'obstacle à une action française au Maroc.   

Rivalité anglo-allemande en Afrique du Sud : de 1899 à 1902, dans le Transvaal, les Hollandais (Boers) se battent contre les Anglais. Guillaume II aide les Boers mais à cause de son instabilité, il abandonne. Antagonisme sur mer : pour Guillaume II, l'avenir de l'Allemagne est sur mer. Le développement de la flotte allemande inquiète Londres.

1905 : Guillaume II débarque à Tanger lors d'une croisière qu'il fait en Méditerranée. Berlin tente d'amener la France dans son orbite et de rompre la toute fraîche Entente cordiale. Berlin obtient la démission de Delcassé. 

1911 : Afin de protéger ses ressortissants au Maroc, l'Allemagne envoie un navire de guerre au large d'Agadir. L'Allemagne négocie son désintéressement pour le Maroc en exigeant de la France qu'elle lui cède une grande partie du Congo. Graves tensions entre la France et l'Allemagne.     

 

Cette période, comme on le voit, ne fut pas un long fleuve tranquille. Il y eut d'autres conflits : en Asie, entre Russes et Japonais (1905) ; en Europe, dans les Balkans, dans les années 1912/13, des guerres qui aboutiront à l'agrandissement de la Grèce avec l'Epire du sud et la Macédoine et de la Serbie qui elle-même entrera en guerre contre l'Autriche-Hongrie après l'attentat de Sarajevo du 28 juin 1914.

 

30 juillet 1914 : mobilisation générale en Russie.

1er août : mobilisation générale en France ; déclaration de guerre de l'Allemagne à la Russie.

3 août : déclaration de guerre de l'Allemagne à la France.     

   

 

   

Monument aux morts 1914-1918 par Aristide Maillol (Céret, Pyrénées-Orientales)

Monument aux morts 1914-1918 par Aristide Maillol (Céret, Pyrénées-Orientales)

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3 novembre 2023 5 03 /11 /novembre /2023 15:15

 

 

"La Moselle et le Rhin se joignent en silence

C'est l'Europe qui prie nuit et jour à Coblence.

 

Ces deux vers de Guillaume Apollinaire nous rappellent que le poète français, né en Italie d'une mère native d'Helsinki et d'un père italien, a passé une année en Allemagne, de l'été 1901 à la fin de celui de 1902. Employé comme précepteur de la fille d'une vicomtesse d'origine allemande, française par son mariage, Apollinaire, qui selon sa carte d'identité est un sujet russe qui répond encore au nom de Guillaume Kostrowitzky, part, en août 1901, pour les bords du Rhin. Accompagnant la vicomtesse et sa dame anglaise de compagnie - dont le poète tombera amoureux -, il fait un périple à travers l'Allemagne entre février et mai 1902 : Cologne, Hanovre, Berlin, Dresde, Munich, Stuttgart, Darmstadt, Francfort, Trèves.  Au cours de ces douze mois passés outre-Rhin, Apollinaire ne se contente pas de jouer le parfait touriste, déambulant dans les rues, un guide Baedeker* à la main. Il s'imprègne de ce qu'il voit et de ce qu'il entend pour écrire par la suite de nombreux poèmes ainsi que des articles qu'il envoie, en France, à différentes gazettes et revues. Apollinaire a gardé des rudiments d'allemand appris au collège de Monaco où il a effectué une partie de sa scolarité. Apollinaire a aussi beaucoup voyagé durant son enfance.

 

Guillaume Kostrowitzky Apollinaire, toujours d'après cette carte d'identité établie à Paris le 20 août 1901, est né à Rome le 26 août 1880. Est-il né piazza Mastai** comme l'affirme une plaque apposée sur la façade d'un immeuble ou via del Babuino à deux pas de la piazza del Popolo ? Le saurons-nous un jour ? Ce secret aurait-t-il pu être percé lors de la grande exposition de 1960 au palazzo Barberini (Rome) qui lui rendait hommage et dont la préface du catalogue a été signée par Marie-Jeanne Duruy (1901-1980), agrégée de grammaire et professeure dans les années 1920 au lycée français de Rome ? Quoi qu'il en soit, Jean Cocteau - lors de son séjour à Rome avec Picasso en 1917 -, a écrit à Apollinaire une lettre dans laquelle il dit que "nous habitons la belle rue du Singe, où vous êtes né", preuve que l'information provenait d'Apollinaire lui-même. Mais le petit Guillaume ne reste pas longtemps à Rome. Avec sa mère et son demi-frère, il séjourne à Bologne puis arrive à Monaco en 1887 où il étudie au collège Saint-Charles. La principauté est gouvernée par Charles III puis après la mort de ce dernier en 1889 par le prince et navigateur Albert Ier (1848-1922) qui inaugurera le Musée océanographique en 1910. C'est l'époque où l'actrice Sarah Bernhardt triomphe à l'Opéra de Monte-Carlo (dirigé par Raoul Gunsbourg à partir de 1891) dans Fédora de Victorien Sardou et dans La Dame aux camélias de Alexandre Dumas fils. En 1898, Sarah Bernhardt triomphera, toujours dans cette même Salle Garnier de Monte-Carlo dans La Tosca de Sardou, Phèdre de Racine et Froufrou, comédie en cinq actes de Meilhac et Halévy. Mais Guillaume aura déjà quitté la principauté pour Cannes puis pour Nice avant de s'installer à Paris (1899) via Lyon. 

 

"Je suis Guillaume Apollinaire

Dit d'un nom slave pour vrai nom

Ma vie est triste tout entière

Un écho répond toujours non

Lorsque je dis une prière."

 

A Cologne, Apollinaire remonte la rue Haute (§ le poème d'Apollinaire intitulé Marizibill) qui mène au parvis de la cathédrale. Sur les bords du Rhin, à deux pas de la gare centrale, la cathédrale, dont la construction a duré plus de six cents ans, "est une basilique à cinq nefs avec un transept à trois vaisseaux" et un choeur "entouré d'une couronne de sept absidioles. (...) La patronne de la ville, sainte Ursule, et ses jeunes compagnes parent l'élégant autel de la Vierge construit par Stefan Lochner" (1), artiste natif de Meersburg, mort en 1451, chef de l'école de Cologne.   

"Ton dernier architecte ô Dôme devint fou

Ça prouve clairement que le bon Dieu se fout

De ceux qui travaillent à sa plus grande gloire.

 

Apollinaire descend le Rhin jusqu'à Bonn. "Néanmoins je préfère Bonn à Cologne", écrira-t-il. Puis plus au sud jusqu'à Coblence au confluent de la Moselle et du Rhin. Jusqu'à Bingen, Apollinaire se replonge dans les récits - souvent des légendes - rapportés par des chevaliers et des créatures imaginaires peuplant les nombreux châteaux qui bordent le fleuve, l'un des plus longs d'Europe avec ses 1 320 kilomètres. 

"Sur le chemin du bord du fleuve lentement

Un ours un singe un chien menés par des tziganes

Suivaient une roulotte traînée par un âne

Tandis que s'éloignait dans les vignes rhénanes

Sur un fifre lointain un air de régiment.

Le château de Marksburg domine le fleuve à partir duquel ce dernier se perd dans des méandres dont celui de Boppard, ancienne ville impériale, Les ruines des châteaux de Sterrenberg et de Liebenstein précèdent ceux encore solides du Katz (Chat) et de Maus (Souris). Se dresse alors du haut de ses 132 mètres, le rocher de la Loreley cité dans bien des poèmes de la littérature allemande. 

"O belle Loreley aux yeux pleins de pierreries

De quel magicien tiens-tu ta sorcellerie"

Bacharach, plus au sud, village entouré de vignes, aime exhiber ses maisons à pans de bois.

"A Bacharach il y avait une sorcière blonde

Qui laissait mourir d'amour tous les hommes à la ronde"

Sur une île, le château de Pfalz, ancien octroi, tel un navire, s'élève au milieu du Rhin. Jusqu'à Bingen, forteresses et châteaux reconstruits ou simplement restaurés se succèdent. 

"Le mai le joli mai a paré les ruines

De lierre de vigne et de rosiers

Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers

Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes"  

 

Apollinaire admire la culture allemande, ses artistes, ses poètes ; il déteste l'empereur, l'empire, l'impérialisme.

 

A Munich, Apollinaire fréquente le cabaret Die Elf Scharfrichter (Les Onze Bourreaux) qui entre 1901 et 1904 attire de nombreux curieux et dont l'animation est assurée par onze chansonniers, chanteurs et autres plaisantins dont deux Français, Marc Henry, chansonnier né à Paris en 1873 et la chanteuse Marya Delvard née en France en 1874 et décédée près de Munich en 1965. Une des affiches publicitaires en a été dessinée par Thomas Theodor Heine (1867-1948), peintre et dessinateur originaire d'une famille d'industriels de Leipzig. Apollinaire s'inspire pour son poème La Maison des morts de l'exposition des défunts dans la vitrine de l'obituaire qui l'impressionne beaucoup. 

"Nous avons tant pleuré aujourd'hui

Avec ces morts leurs enfants et les vieilles femmes

Sous le ciel sans soleil

Au cimetière plein de flammes

 

A son retour en France, Apollinaire fonde Le Festin d'Esope - Revue des belles lettres qui paraît entre novembre 1902 et août 1904. C'est dans cette revue qu'il fait connaître la première version de L'Enchanteur pourrissant dont la version définitive sortira en novembre 1909 avec des illustrations de André Derain. A son retour d'Allemagne, Apollinaire gardera, jusqu'en 1914, des relations avec le pays, notamment avec ses avant-gardes.                 

 

 

* Les guides allemands de tourisme Baedeker ont été créés en 1843,  concurrencés par les guides anglais Murray et les Guides français Joanne qui en 1910 deviendront les Guides Bleus.

** La piazza Mastai a été peinte en 1877 par Alessandro Mantovani, huile sur toile exposée au Museo di Roma (piazza Navona 2) dont les riches collections évoquent l'histoire de la Ville éternelle du Moyen-Âge à nos jours. Quant à la via del Babuino qui va de la piazza di Spagna à celle del Popolo, on peut y visiter le musée-atelier du sculpteur Antonio Canova (au numéro 150) et à quelques pas de là une église anglicane construite dans les années 1880. 

 

(1) Les plus belles cathédrales - 100 chefs-d'oeuvre d'artchitecture, ouvrage traduit de l'allemand par Suzanne R. Planeix (1991 by I.P. Verlaggesellschaft Interational Publishing GmbH, Munich).

 

 

Sources :

 

Passion Apollinaire - La poésie à perte de vue par Laurence Campa et Michel Décaudin (Les Editions Textuel, 2004).

Les extraits des poèmes - en italique - de Guillaume Apollinaire cités ci-dessus ont été tirés de l'ouvrage Alcools (Editions Gallimard, 1944).  

 

           

Cologne (Allemagne)

Cologne (Allemagne)

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31 octobre 2023 2 31 /10 /octobre /2023 16:42

 

 

Revenons dans le département des Pyrénées-Orientales, plus précisément à Banyuls-sur-Mer (en catalan, Banyuls de la Marenda). Banyuls est connu pour sa plage, pour ses vins et pour son Observatoire Océanologique (Laboratoire Arago) créé en 1881 par le professeur et académicien Henri de Lacaze-Duthiers. Dans son testament, l'éminent professeur a écrit : "J'ai beaucoup aimé Banyuls et c'est pour cela que j'ai acquis le haut du promontoire pour reposer là, tout près de mon laboratoire." Autre personnalité à avoir apprécié les charmes du port catalan, fut l'auteure-compositrice-interprète et écrivaine Teresa Rebull, femme libre et engagée qui est décédée à Banyuls en 2015. Outre les nombreux chais, on peut visiter la vieille église de la Rectorie (excentrée) entourée d'un cimetière où est inhumé le poète Louis Baills (décédé en 2021), l'église Saint-Jean Baptiste située en coeur de ville - dans l'hypercentre comme on dit maintenant - reconstruite aux débuts des années 1970 et les expositions artistiques dans la salle du rez-de-chaussée de l'hôtel de ville. A deux pas de là, entre la place du général Bassères et la rue Jean Bart via la rue Camille Pelletan, quinze panneaux "Dans les pas d'Aristide" nous informent sur la vie et la carrière d'un illustre Banyulenc : le sculpteur et peintre Aristide Maillol. Mais, me direz-vous après avoir lu cette description digne d'un guide touristique, quel rapport y a-t-il entre Banyuls-sur-Mer, Aristide Maillol et l'Allemagne du début du 20ème siècle ? C'est Maillol lui-même qui l'explique le mieux dans une lettre à un ami peintre : "Je suis surtout acheté en Allemagne, en France on n'achète rien", ainsi que dans une lettre adressée à son principal mécène : "Depuis que j'ai fait votre connaissance, il me vient beaucoup de sympathie de l'Allemagne". (1) 

 

Aristide Maillol est né à Banyuls dans une maison - qui ne se visite pas - située avenue du Puig del Mas. Seule une plaque sur la façade indique que le sculpteur y a vu le jour en 1861. Après une scolarité compliquée à Perpignan, le jeune Aristide rentre à Banyuls puis à l'âge de 21 ans (1882) suit des cours à l'Ecole des beaux-arts de Paris, étudie la peinture et la sculpture. Car, avant d'être le grand sculpteur que l'on connaît, Maillol a d'abord été peintre (il a exposé à Paris au début des années 1890) avant de se tourner vers la tapisserie à partir de 1893. L'année suivante, exposant une tapisserie lors d'une exposition de La Libre Esthétique à Bruxelles (Belgique), Paul Gauguin le félicite : "Maillol expose une tapisserie qu'on ne saurait trop louer", écrit-il en avril 1894. (2) A Paris cependant, il connaît la misère pendant vingt ans, jusqu'en 1902, année durant laquelle le marchand d'art Ambroise Vollard l'expose dans sa galerie du 6 de la rue Laffitte (Paris 9ème) : tapisseries et statuettes et parmi elles Léda dont une version en bronze est immédiatement acquise par le romancier et critique d'art Octave Mirbeau. Le panneau numéro 7 du circuit "Dans les pas d'Aristide" rappelle que "parti du mythe de Léda, reine de Sparte, séduite par Zeus métamorphosé en cygne, Maillol supprime l'anecdote de l'enlacement avec l'oiseau et ne garde que la femme nue et son geste pur et pudique de la main". Autre visiteur à avoir été attiré par les oeuvres exposées chez Vollard est le comte Harry Kessler qui partage son temps entre Berlin, Weimar, Paris et Londres. La rencontre entre l'érudit et amateur d'art allemand et le sculpteur va changer irrémédiablement la vie de ce dernier. La période des vaches maigres est enfin révolue. "Si les aînés éprouvaient tant de difficultés à percer, que dire des jeunes comme Bonnard, Vuillard, Roussel, Denis, Aristide Maillol", écrira le galeriste quelques années plus tard. (3) 

 

En août 1904, Kessler se rend pour la première fois chez Maillol qui, quand il n'est pas à Banyuls, vit et travaille dans sa maison de Marly-le-Roi. Le mécène lui commande une sculpture d'abord intitulée Statue pour un parc tranquille qui dans les années 1920 sera rebaptisée Méditerranée. Maillol en fait plusieurs versions dont une première en bronze qu'il offre à la Ville de Perpignan et qui se trouve dans le patio de l'hôtel de ville. Cette sculpture qui sera présentée au Salon d'automne* de 1905 suscite dans la presse d'élogieux commentaires dont celui de André Gide pour la Gazette des Beaux-Arts. Dès 1905, des musées allemands, publics et privés (Berlin, Hagen, Brême, Francfort, Mannheim) acquièrent des oeuvres de Maillol. En 1906, Kessler enjoint Maillol à exposer à la Sécession de Berlin. Il va sans dire que l'appartement de Kessler à Weimar sur la Cranachstraße est à ce moment-là un "musée" dédié à Maillol, tout comme à Maurice Denis.

 

Aristide Maillol est grec par son art. Comme l'a écrit Kessler dans son Journal (en 1904), Maillol se tourne "de plus en plus vers les Grecs, et notamment les sculptures d'Olympie" préférant "l'art olympique de la haute Antiquité (...), c'est-à-dire l'art du Vème siècle av. J.-C." rejetant "les oeuvres plus élaborées de la basse Antiquité, réalisées à partir du IVème siècle". (1) Mainte et mainte fois repoussé, un voyage en Grèce avec Kessler a lieu entre avril et mai 1908. Rappelons en préambule qu'une exposition ayant pour titre Maillol i Grècia (Maillol et la Grèce) a eu lieu sur ce sujet au museu Frederic Marès de Barcelone du 27 avril 2015 au 31 janvier 2016.

Le 25 avril 1908, Maillol et Kessler embarquent à Marseille sur un paquebot à destination de Naples. Le comte Kessler espérait bien mener sur la route d'Olympie un aréopage de poètes, sculpteurs et peintres : outre Maillol, le poète autrichien Hugo von Hofmannsthal, l'architecte belge Henry van de Velde, le peintre français Maurice Denis et le peintre hongrois József Rippl-Rónai (ami de Maillol). Seul von Hofmannsthal accepta d'accompagner Maillol et Kessler dans le Péloponnèse. Après une visite de Pompéi et une navigation le long des côtes siciliennes, le comte et le "Grec" débarquent au Pirée, rejoints par von Hofmannsthal. Visite de l'Acropole et de son musée. Excursion à Eleusis  : entre Athènes et le sanctuaire empli de mystères (en fait des rites secrets pratiqués jusqu'au 4ème siècle de notre ère), Maillol compare la campagne grecque au paysage qu'il a vu entre Fitou (Aude) et Salses (Pyrénées-Orientales). Puis le trio visite le site de Delphes après avoir débarqué au port d'Itéa que Maillol compare à Banyuls : "A Itéa, on se croyait à Banyuls. C'est le même pays, mais sans maisons, désert." (1) Quatre heures et dix-sept kilomètres plus tard, le trio arrive enfin à Delphes. Visite du site archéologique : "Les ruines de Delphes ont été rendues au jour grâce aux fouilles systématiques de l'Ecole française d'Athènes qui débutèrent en 1892 sous la direction pendant les premières années, de Théophile Homolle." (4) Quand Maillol et Kessler visitent le site de Delphes, celui-ci est encore en train d'être fouillé. Jusqu'en 1902, on a procédé au dégagement du temple d'Apollon et du théâtre et plus bas sur le site, près de la Tholos (édifice circulaire), le nouveau temple d'Athéna, élevé vers 500 avant notre ère, récemment mis au jour, fut endommagé par un violent orage en mars 1905. A partir de 1903 jusqu'en 1906, fut relevé par anastylose (reconstruction d'un monument à partir d'éléments d'origine) l'édifice de style dorique appelé le Trésor des Athéniens construit vers 490 avant notre ère. Maillol compare le site de Delphes et les montagnes qui l'entourent à Banyuls bordé par le massif des Albères.    

Un différend ayant opposé Kessler à von Hofmannsthal, ce dernier décide de quitter précipitamment la Grèce. Le 15 avril, Maillol et Kessler embarquent à Itéa pour Patras. De là, ils gagnent Olympie.

 

Suite de ce séjour en Grèce dans un prochain chapitre...                     

 

 

* Rappelons que le Salon d'automne a été créé en 1903 par l'architecte et écrivain Frantz Jourdain qui, à la demande de nombreux artistes, souhaitait un salon sans jury ni récompense. Les vice-présidents du premier Salon d'automne étaient Georges Desvallières et Yvanhoé Rambosson, la présidence d'honneur étant confiée aux peintres Albert Besnard et Eugène Carrière. (Source : Matisse-Sembat - Correspondance - Une amitié artistique et politique, 1904-1922, textes rassemblés et transcrits par Christian Phéline et Marc Baréty, La Bibliothèque des Arts, Lausanne, 2004)            

 

 

(1) Catalogue de l'exposition Aristide Maillol organisée par le Georg-Kolbe Museum de Berlin et le musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, présentée à Berlin, Lausanne, Brême et Mannheim entre janvier 1996 et mars 1997. 

(2) Catalogue de l'exposition Gauguin - Les XX et la Libre Esthétique organisée salle Saint-Georges du 21 octobre 1194 au 15 janvier 1995 par le Musée d'Art moderne et d'Art contemporain de la Ville de Liège (Belgique). 

(3) Souvenirs d'un marchand de tableaux par Ambroise Vollard (Editions Albin Michel et Les Libraires Associés, Paris 1957). 

(4) Delphes par Basile Pétrakos, directeur des Antiquités (Editions Clio, 1977). Basile Pétrakos a été Ephore (directeur d'un établissement d'enseignement supérieur) des Antiquités de Delphes avant d'être Ephore des Antiquités de l'Attique et de mener des fouilles systématiques à Rhamnonte au nord-est d'Athènes face à l'île d'Eubée. Quant à l'archéologie français Théophile Homolle, il est né à Paris en 1848 et est décédé en 1925.

 

       

Aphrodite de Rhodes (Musée archéologique de Rhodes, Grèce)

Aphrodite de Rhodes (Musée archéologique de Rhodes, Grèce)

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31 octobre 2023 2 31 /10 /octobre /2023 15:00

 

 

Canticel, c'est la sonorité rare et profonde de la voix de la contralto Catherine Dagois et de celle de l'orgue joué par le virtuose Edgar Teufel. En duo, ils ont, à ce jour, joué et chanté dans les plus grandes salles de vingt-cinq pays sur quatre continents. La musique est leur vie. Ensemble, intensément, pour les fêtes de fin d'année et dans l'esprit de la crèche vivante, Canticel nous racontera, à partir du 12 novembre, avec mise en lumière et en espace, l'histoire mystérieuse et magique de Noël, dans plusieurs lieux des Pyrénées-Orientales, à travers de célèbres oeuvres de musique sacrée, de chants d'Occitanie et de Catalogne parmi les plus beaux ainsi qu'un florilège de chants de Noël créés par Edgar Teufel. 

 

Le dimanche 12 novembre 2023 à 16 heures, le duo Canticel vous proposera un récital intitulé Douce Lumière en l'église de Canohès (Pyrénées-Orientales).

Entrée : libre participation à tous les concerts.

Plus d'informations sur le site internet de Canticel et au 04 68 81 36 71.

 

Concert suivant le dimanche 26 novembre 2023 à 16 heures en l'église de Bélesta (Pyrénées-Orientales).

 

  

Le duo Canticel : Catherine Dagois et Edgar Teufel

Le duo Canticel : Catherine Dagois et Edgar Teufel

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29 octobre 2023 7 29 /10 /octobre /2023 15:11

 

 

 

Il y a 100 ans : 1923

 

 

1er janvier 1923 : Bonne année, bonne santé ! Le président de la République Alexandre Millerand retire sa Légion d'honneur à l'écrivain Victor Margueritte (neveu du poète Stéphane Mallarmé) qui a publié l'année précédente un roman qui a fait jaser dans les chaumières (et ailleurs) : La Garçonne. Au début de cette année 1923, paraît le roman de Joseph Delteil intitulé Sur le fleuve Amour, ouvrage qui enthousiasme Louis Aragon et André Breton mais qui mènera son auteur devant les tribunaux pour outrage aux bonnes moeurs.

 

2 et 3 janvier - Conférence de Paris : Raymond Poincaré, président du Conseil, ayant fait constater par la Commission des réparations que l'Allemagne ne respectait pas les livraisons en nature de bois et de charbon promises au titre des réparations, est prêt à faire occuper la Ruhr par l'armée française pour "faire payer l'Allemagne". Lors de cette Conférence de Paris, Le Premier ministre britannique Bonar Law propose un plan pour éviter cela mais Poincaré le repousse comme il avait déjà repoussé les suggestions émises par le secrétaire d'Etat américain Charles Hughes en décembre 1922.  

11 janvier - Les troupes françaises pénètrent dans la Ruhr. Le même jour, Léon Blum qui est contre cette intervention "qui ne peut, selon lui, que conduire à la renaissance du militarisme allemand et à l'isolement de la France dont les alliés condamnent cette politique" (1), monte à la tribune de la Chambre des députés où pendant son discours il est insulté et rabaissé par des députés du Bloc national. Le gouvernement allemand réplique en organisant la défense (ou résistance) passive c'est-à-dire la grève générale de millions de travailleurs. L'aide financière que le gouvernement leur apporte provoque l'effondrement du mark. (2)

       

16 janvier - André Gide écrit dans son Journal qu'il est allé voir, la veille, Antigone de Jean Cocteau, avec Génica Athanasiou, Charles Dullin et Antonin Artaud. Cette pièce, créée le 20 décembre 1922, est jouée sur une scénographie de Pablo Picasso, avec des costumes de Coco Chanel et sur une musique de Arthur Honegger.

22 janvier - Le rédacteur de L'Action française, Marius Plateau, est tué par une militante anarchiste, Germaine Berton, de plusieurs coups de revolver.

22 janvier-3 février - Exposition à la galerie Paul Guillaume (rue La Boétie) des acquisitions récentes de la Barnes Foundation. "Quand Barnes rencontre-t-il précisément Paul Guillaume, on ne sait, mais probablement pas avant le premier voyage à Paris après la guerre de l'amateur américain, en 1921. En revanche, leurs relations sont bien établies lorsqu'en janvier 1923, Paul Guillaume présente, dans sa galerie, une cinquantaine de toiles et de sculptures acquises récemment par le docteur Barnes, avant leur départ pour les Etats-Unis où leur exposition à Philadelphie va soulever un véritable tollé", précise le catalogue de l'exposition De Cézanne à Matisse. Chefs-d'oeuvre de la Fondation Barnes au musée d'Orsay (Paris) du 6 septembre 1993 au 2 janvier 1994.   

 

Janvier - 1 dollar = 15 francs français.

 

21 février - Décès de Théophile Delcassé qui fut ministre des Affaires étrangères de 1898 à 1905. 

    

Février - A propos du Salon des Indépendants qui a récemment ouvert ses portes, Francis Picabia publie, dans la revue La Vie moderne datée du 11 février, un article où il considère que Braque, Matisse, Gleizes, Léger, Picasso sont dépassés. Il conclue son papier par : "La meilleure toile du Grand-Palais, mais c'est la mienne, ne cherchez plus !" Cette superbe, magnifique et inoubliable toile, c'est Volucelles.

18 mars - Dans la revue La Vie moderne, Louis Aragon s'en prend violemment à Edmond Jaloux dans une Lettre ouverte à monsieur Trouduq à la suite d'un article du romancier sur Emile Zola dans Les Nouvelles littéraires

25 mars-21 avril - André Gide est au Maroc (Tanger, Marrakech) avec quelques compagnons sur l'invitation du général Lyautey.  

26 mars - Décès de l'actrice et sculptrice Sarah Bernhardt.

31 mars - Le romancier Henri Béraud, récipiendaire l'année précédente du prix Goncourt, s'en prend à André Gide dans Les Nouvelles littéraires

Mars - Retour à Paris de Joan Miró en provenance de Barcelone. Il se rend souvent dans l'atelier de André Masson (45 rue Blomet) comme de nombreux écrivains et poètes (Paul Eluard, Michel Leiris, Tristan Tzara, Robert Desnos...). Joan Miró écrira plus tard : "La rue Blomet, (...) c'est un moment décisif pour moi. (...) Au 45, une fois passé un couloir et la loge de la concierge, on débouchait dans une cour où se dressaient un lilas et quelques ateliers modestes. (...) La rue Blomet, c'était avant tout l'amitié, l'échange et la découverte exaltée à travers un groupe d'amis merveilleux." (3)

Jacques Hébertot confie à Louis Aragon la responsabilité de Paris-Journal, périodique consacré à l'actualité théâtrale. Aragon est la cible de ceux - dont bon nombre de ses amis - qui rejettent toute compromission avec le journalisme.  

Toujours en mars 1923, parution aux Editions de la Pléiade, J. Schiffrin & Cie de La Dame de pique de Alexandre Pouchkine dans une nouvelle traduction de Jacques Schiffrin, Boris de Schloezer (beau-frère du compositeur russe Alexandre-Nicolaiewitch Scriabine) et André Gide, histoire d'une femme qui, dans le Paris de Richelieu, regagne de façon mystérieuse une fortune perdue au jeu.       

16 avril-11 mai - Rétrospective de Paul Gauguin à la galerie L. Dru, 11 avenue Montaigne : peintures, bois, céramiques, gravures, dessins.

28 avril - Création par les Concerts Colonne du ballet de Gabriel Pierné (1863-1937), Cydalise et le Chèvre-pied, sous la direction de l'auteur. 

3 mai - Jean Cocteau prononce au Collège de France une conférence intitulée D'un ordre considéré comme une anarchie : "Après le Coq et l'Arlequin, nous courûmes le risque d'être pris au sérieux, ce qui est le commencement de la mort. Un matin que j'étais chagrin, Darius Milhaud me dit : 'Veux-tu que je te donne un bar ?' C'était le bar Gaya, rue Duphot. Il était toujours vide. Jean Wiener, camarade de conservatoire de Darius, y jouait prestigieusement la musique américaine. Il avait prié Darius de me faire adopter ce bar comme QG. Je n'ai pas hésité une minute." [Le Coq et l'Arlequin écrit par Cocteau en 1918, est un manifeste en faveur de la jeune musique - représentée par Georges Auric, Erik Satie, Francis Poulenc, contre Wagner, Debussy, Stravinski -, de la jeune peinture - Picasso -, de la jeune poésie.]

7 et 8 mai - Dernière vente Kahnweiler à Drouot. Des oeuvres de Picasso et Braque partent à vil prix.   

Printemps 1923 - Afin de fuir les critiques, Louis Aragon trouve refuge à Giverny (Eure) avec le soutien financier du couturier et collectionneur Jacques Doucet et grâce à Malcolm Cowley, un Américain qui vit en France depuis juillet 1921. Ami de Matthew Josephson, autre Américain attiré par la France des années 1920, Cowley reçoit chez lui Edward Estlin Cummings, John Dos Passos et Tristan Tzara (ce dernier étant brouillé avec Aragon depuis l'échec du Congrès de Paris en février 1922). Aragon a cédé à Jacques Doucet des lettres qu'il avait reçues de Cocteau, Gide, Paulhan - entre autres -, sans doute en compensation de l'aide financière qui lui a permis d'aller se mettre au vert à Giverny où Breton, Eluard, Ernst et Desnos lui rendent visite. 

 

29 mai - Le dollar américain fait à la Bourse de Berlin un nouveau bond et s'échange contre 64 000 marks. De son côté, le franc français a dépassé 4 000 marks, peut-on lire dans l'édition du soir du journal La France.

Mai - Le député des Pyrénées-Orientales Emmanuel Brousse (Gauche républicaine démocratique) est expulsé de Barcelone par le gouvernement espagnol. Quelques jours plus tard, l'Espagne exprime ses regrets. Le président du Conseil et ministre des Affaires étrangères français transmet à Brousse une lettre de l'ambassadeur d'Espagne à Paris, Quinones de Leon, dans laquelle le gouvernement espagnol se dit étranger à la mesure prise contre le député français, dit regretter vivement l'incident qui s'est produit et affirme qu'il adressera des observations aux fonctionnaires locaux pour l'erreur commise. Raymond Poincaré, président du Conseil, lui répond : "Il m'a été agréable d'apprendre que cette mesure n'avait pas été prise sur l'ordre du Cabinet de Madrid et qu'elle était le résultat d'une erreur locale. J'apprécie vivement la pensée amicale dans laquelle le gouvernement espagnol vous a chargé de me faire sa communication et je vous prie de lui confirmer la cordialité de nos propres sentiments." Emmanuel Brousse informe alors Poincaré qu'il se déclare satisfait et qu'il considère l'incident comme clos. Emmanuel Brousse, au cours de la mandature 1919-1924, a souvent interpeller le Gouvernement sur les négociations franco-espagnoles et sur les mesures à prendre pour "sauvegarder du désastre les grands vins de France" et pour "mettre un terme aux fraudes et aux campagnes entreprises contre la viticulture". Durant l'année 1923, il interpelle souvent le Gouvernement sur les mesures à prendre contre "les perturbateurs de l'ordre public et sur la hausse constante du prix de la vie". 

 

30 mai - Décès du compositeur et chef d'orchestre Camille Chevillard. Il a composé, entre autres, une Ballade symphonique, une Fantaisie symphonique et des Variations pour piano.       

10 juin - Décès à Hendaye de l'écrivain et voyageur Julien Viaud alias Pierre Loti de l'Académie française. Auteur de Pêcheur d'Islande, de Aziyadé et de Madame Chrysanthème, il a voyagé au Maroc, en Palestine, en Orient et aux Etats-Unis et a décoré sa maison de Rochefort d'un salon arabe, d'une mosquée et d'une pagode japonaise.     

30 juin - Décès du compositeur Claude Terrasse.

6 juillet - Soirée du Coeur à barbe. Tristan Tzara et ses amis dadaïstes organisent une soirée au Théâtre Michel à Paris. Celle-ci marquera la rupture entre Tzara et ceux de la revue Littérature, André Breton, Paul Eluard, Robert Desnos entre autres. Cette soirée est une usine à gaz. En effet, les membres de Littérature ne supportent pas que Tzara entretienne avec Cocteau de bonnes relations. Tzara demande ce soir-là à Marcel Herrand de lire des textes de son choix. L'acteur lit des poèmes de Cocteau et quelques textes de Tzara et d'Eluard. Ce dernier n'admet pas que son nom soit mêlé à celui de Cocteau. La pièce de Tzara Le Coeur à gaz, créée deux ans plus tôt, y est jouée. Les costumes sont de Sonia Delaunay et Victor Barthe. La soirée se termine en pugilat : bagarre, gifles, coups de poing. Quelques jours plus tard, Cocteau écrira à Max Jacob : "Jamais je n'ai vu haine plus sotte et plus étroite sur des visages. (...) Oui, Breton est un crétin." (4)

7 juillet - L'écrivain Henri Brémond de l'Académie française (qui, en cette année 1923, a publié un ouvrage intitulé Pour le romantisme) prêche un sermon En prière avec Pascal en la cathédrale de Clermont-Ferrand.       

13 juillet - Décès du compositeur Louis Ganne.

 

2 août - Décès du président des Etats-Unis en fonction le républicain Warren G. Harding. Le vice-président Calvin Coolidge devient le 30ème président des Etats-Unis.  

27 août - Cinq membres italiens de la Commission interalliée chargés de délimiter les frontières entre la Grèce et l'Albanie trouvent la mort dans une embuscade. Mussolini fait immédiatement occuper l'île de Corfou. Un entretien entre ambassadeurs réunis à la hâte permet de dénouer le conflit.

 

Juillet-août - André Gide est sur la Côte d'Azur (Nice, Hyères) puis en Corse (Ajaccio, Corte) avec Elisabeth Van Rysselberghe et André Allégret avant un retour à Paris via Marseille et Carcassonne.

Août - Picasso est au Cap d'Antibes avec Olga et leur fils.

Eté 1923 - Le couple de collectionneurs américains Duncan et Marjorie Phillips en séjour à Paris acquièrent chez Durand-Ruel, Le Déjeuner des canotiers, tableau représentant des jeunes gens et des jeunes filles après un déjeuner sur le balcon de la Maison Fournaise à Chatou, oeuvre de Auguste Renoir peinte en 1881.   

 

Août - 1 dollar = 18 francs français ; 1 dollar = 4 620 455 marks.

 

26 septembre - L'ambassadeur d'Allemagne à Paris vient annoncer au président du Conseil Raymond Poincaré la fin de la résistance passive. 

14 octobre - Le président de la République prononce à Evreux un discours par lequel il défend l'action menée par le Bloc national depuis 1919. Il critique ses adversaires radicaux et socialistes. Il exprime son souhait de voir réduit le rôle du Parlement. 

26 octobre - Poincaré envisage une révision du traité sur les réparations. Il accepte une suggestion de Calvin Coolidge, président des Etats-Unis, et la tenue d'une réunion (qui aura lieu en avril 1924) pour estimer la capacité de paiement de l'Allemagne.

30 octobre - Décès du Premier ministre anglais Andrew Bonar Law.

 

24 novembre - Philippe Daudet, fils de Léon Daudet, se suicide (?) à Paris dans un taxi. Il avait 16 ans.   

Novembre 1923-janvier 1924 - Exposition d'art indigène des colonies françaises au musée des Arts décoratifs.   

4 décembre - Mort de l'écrivain et homme politique Maurice Barrès. 

10 décembre - Le prix Nobel de Littérature est attribué au poète irlandais William Butler Yeats. 

10 décembre - Marguerite, fille du peintre Henri Matisse, épouse le critique et historien d'art Georges Duthuit (1891-1973). Ce dernier a consacré une grande partie de sa vie à des écrits sur Matisse qu'il avait rencontré en 1910. Collaborateur aux Cahiers d'art pour une enquête publiée entre 1929 et 1931 sur le fauvisme, il se rapprochera de Joan Miró dont il publiera une interview dans la dite revue en 1936. 

12 décembre - Décès de Raymond Radiguet qui a écrit le Diable au corps et le Bal du comte d'Orgel. Jean Cocteau dira : "Il avait quatorze ans quand je l'ai connu. Je l'ai connu par Max Jacob. (...) Nous avons écrit [en 1923], lui Orgel et moi Thomas l'imposteur, à Pramousquier - Pramousquier était près du cap Nègre - à la pension Bessier, où nous étions avec Georges Auric." (5)  

13 décembre - Décès du peintre de Montmartre et des chats Théophile-Alexandre Steinlen. Né à Lausanne, Steinlen (1859-1923) s'était installé chez un oncle à Mulhouse (alors ville allemande) pour se former au dessin industriel chez un imprimeur sur étoffes puis s'était installé à Paris en 1881. Il y avait fait la connaissance de Rodolphe Salis qui venait d'ouvrir son cabaret Le Chat noir. Deux expositions sont consacrées à Steinlen en 2023 : l'une au musée Montmartre de la rue Cortot (Paris) jusqu'au 11 février 2024 ; l'autre à Lausanne (Suisse), est intitulée Coups de griffe et patte de velours au Musée Cantonal jusqu'au 18 février 2024. 

27 décembre - Décès de Gustave Eiffel.

 

Décembre - 1 dollar = 20 francs français ; 1 dollar = 4 trillions 200 milliards de marks.

 

En cette année 1923, Jean Cocteau a publié Dessins, album de dessins représentant Picasso, Auric, Poulenc, Radiguet, Diaghilev, Bakst, Nijinski, Misia Sert mais aussi des anonymes dans des bars (danseurs, buveurs, hâbleurs) et des mauvais lieux, dans des collages rassemblant images scolaires et bouts de cartes postales. Durant cette même année, Cocteau a publié Thomas l'imposteur et a prononcé au Collège de France une conférence intitulée D'un ordre considéré comme une anarchie.   

 

 

(1) Léon Blum par Jean Lacouture (Editions du Seuil, 1977)

(2) Source : La fin d'un monde 1914-1929 par Philippe Bernard (Editions du Seuil, 1975)

(3) Catalogue de l'exposition Joan Miró 1917-1934 au Centre Georges Pompidou (Paris) du 3 mars au 28 juin 2004.

(4) Catalogue de l'exposition Jean Cocteau, sur le fil du siècle au Centre Georges Pompidou (Paris) du 25 septembre 2003 au 5 janvier 2004 puis au musée des Beaux-Arts de Montréal (Canada) du 6 mai au 29 août 2004.

(5) Jean Cocteau, entretien avec Roger Stéphane (RTF et Librairie Jules Tallandier, 1964) 

 

 

L'Apothéose des chats à Montmartre, huile sur toile de Th.-Alex. Steinlen (1885))

L'Apothéose des chats à Montmartre, huile sur toile de Th.-Alex. Steinlen (1885))

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28 octobre 2023 6 28 /10 /octobre /2023 16:50

 

 

Belle Epoque début de siècle...

 

La dernière année du 19ème siècle est une année importante pour Paris. La capitale française compte en 1900 environ 2,7 millions d'habitants (tout comme Berlin).

Le 14 avril a lieu l'ouverture de l'Exposition universelle qui, jusqu'au 12 novembre, enchantera des millions de visiteurs français et internationaux. Plusieurs nouvelles constructions sont inaugurées pour cet événement. Le Grand-Palais et le Petit-Palais sont édifiés en lieu et place du Palais de l'Industrie construit dans les années 1850 et utilisé pour des expositions multiples et variées ainsi que pour des fêtes et cérémonies publiques. Le Grand-Palais, monumentale construction avec sa façade à colonnes ioniques de 240 mètres de long, servira, après l'Exposition universelle de 1900, à accueillir de nombreuses manifestations comme le premier Salon de l'automobile et de l'aéronautique. Le Petit-Palais, aux dimensions plus modestes avec sa façade de 130 mètres de long, est désormais le musée des beaux-arts de la Ville de Paris connu sous le nom de musée du Petit-Palais. L'avenue qui passe devant ces deux bâtiments s'appelait à l'époque avenue Alexandre III (actuelle avenue Winston Churchill). A deux pas de là fut jeté un nouveau pont sur la Seine afin de relier cet espace nouveau conçu pour l'Exposition Universelle à l'esplanade des Invalides. Long de 160 mètres et large de 40 avec une seule arche de 107 mètres, sa première pierre fut posée en 1896 par le tsar Nicolas II et le président de la République Félix Faure. Quatre ans de travaux furent nécessaires avant son inauguration. Un mois après l'inauguration de l'Exposition universelle s'ouvraient les deuxièmes Jeux Olympiques de l'ère moderne après ceux d'Athènes quatre ans auparavant. Le 14 juillet 1900 était inaugurée la gare d'Orléans (actuel Musée d'Orsay) édifiée sur les ruines du palais d'Orsay construit entre 1810 et 1838 et incendié lors de la Commune de Paris en 1871, et son hôtel Terminus qui comptait 300 chambres. Le 19 juillet, était inaugurée la première ligne du métropolitain entre la Porte de Vincennes et la Porte Maillot. 

Eté 1900 : André Derain et Maurice de Vlaminck se rencontraient dans le train de Chatou. Ils louaient ensuite un atelier non loin de la maison Fournaise et peignaient ensemble en plein air le long de la Seine.

Automne 1900, Carles Casagemas se rendait à Paris où l'une de ses toiles aavait été sélectionnée pour être exposée à l'Exposition universelle. Il était accompagné par son ami Pablo Picasso qui profitait de ce premier séjour parisien pour faire le tour des galeries.

1900 est l'année où Paula Becker séjourna pour la première fois à Paris, étudiant à l'académie Colarossi. Elle rencontrait dans la capitale française Emil Nolde (admirateur de Paul Signac) qui lui étudiait à l'académie Julian.   

Pendant ce temps en Allemagne, Max Beckmann étudiait à l'Ecole des Beaux-Arts de Weimar, Wassily Kandinski s'inscrivait à celle de Munich, Franz Marc aussi, tandis que Max Pechstein étudiait à l'Ecole des Arts et Métiers de Dresde.

                

 

Exposition "Franz Marc/August Macke. L'aventure du Cavalier bleu", Paris, musée de l'Orangerie, 2019

Exposition "Franz Marc/August Macke. L'aventure du Cavalier bleu", Paris, musée de l'Orangerie, 2019

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26 octobre 2023 4 26 /10 /octobre /2023 10:30

 

 

Belle Epoque fin de siècle :

 

1883 : Une exposition de peintres impressionnistes français est organisée dans la galerie de Fritz Gurlitt à Berlin. Trois ans après, Paul Durand-Ruel organise au même endroit une autre exposition impressionniste. 

C'est à ce moment-là que Lovis Corinth (né en Prusse orientale en 1858) étudie, entre 1884 et 1886, à Anvers puis à Paris, à l'académie Julian, et expose au Salon de 1885. Rentré en Allemagne, il s'installe à Berlin et à Munich, devient membre fondateur de la Sécession de Munich en 1892 puis expose régulièrement avec la Sécession de Berlin fondée en 1899. Les peintres, comme lui, qui ont fait "sécession" l'ont fait en réaction à l'académisme cher au clan conservateur allant de la bourgeoisie au cercle des intimes de l'empereur et jusqu'à Guillaume II lui-même qui comme on l'a vu dans un précédent chapitre, détestait les impressionnistes comme toute innovation en matière artistique que ce soit en peinture ou en architecture. Mais la goutte, comme on dit trivialement, qui fit déborder le vase fut versée en novembre 1892, lorsqu'une exposition personnelle du peintre norvégien Edvard Munch fut organisée à Berlin au Verein Berliner Künstler. Parce que le public se dit choqué à la vue d'oeuvres jugées "anarchistes", on ferma définitivement l'exposition quelques jours seulement après son inauguration. Afin de protester contre cette censure, des peintres se réunirent pour créer, à Berlin, le Gruppe XI composé de Ludwig von Hofmann, Max Liebermann, Curt Herrmann, Walter Leistokow. 

Max Liebermann est né à Berlin en 1847. Son père possède une maison sur la Pariser Platz, place qui doit son nom au traité de Paris de 1814 célébrant la victoire prussienne et contraignant Napoléon Ier à un exil définitif sur l'île d'Elbe. Cette place se situe devant la Porte de Brandebourg édifiée en 1789 sur le modèle des Propylées de l'Acropole d'Athènes. Après avoir voyagé à Paris et en Hollande, il s'installe à Munich puis à Berlin. A la fin des années 1890, il s'intéresse à l'Impressionnisme français (que Guillaume II déteste) et devient l'un des membres fondateurs de la Sécession de Berlin en 1899 avec Lovis Corinth et Max Slevogt. La deuxième goutte à avoir fait déborder le vase fut versée quand Guillaume II refusa l'acquisition par la Nationalgalerie de Berlin de quatre tableaux, l'empereur étant l'unique décisionnaire pour tout ce qui pouvait être acheté ou pas par les collections publiques allemandes. 

Curt Herrmann (1854-1929), membre fondateur de la Sécession de Berlin a présenté ses oeuvres lors de la première exposition de la dite Sécession en 1899. Il vécut un temps à Paris (1902) où il rencontra Paul Signac. 

Ludwig von Hofmann (1861-1941) est né à Darmstadt, a étudié à Paris en 1889/90 à l'académie Julian et a été très influencé par Pierre Puvis de Chavannes et Albert Besnard. Rentré en Allemagne en 1890, il créa avec Liebermann, Herrmann et Leistikow le Gruppe XI  en protestation, comme on l'a vu plus haut, à la fermeture de l'exposition berlinoise de Munch. 

 

C'est l'époque où Berlin se pare de nouveaux bâtiments. Entre 1884 et 1894 est construit dans le style néo-classique le Reichstag sur des plans de l'architecte allemand d'origine huguenote Paul Wallot. Quelques jours après la révocation de l'Edit de Nantes par Louis XIV (remplacé par l'Edit de Fontainebleau de 1685 qui supprime les privilèges accordés aux protestants par le roi Henri IV), le Grand Electeur du Brandebourg promulgue l'Edit de Potsdam qui a fait venir de France environ vingt mille protestants. Une façon pour le Grand Electeur d'attirer à Berlin les meilleurs artisans français (modistes, bonnetiers, gantiers, relieurs) tout comme savants et médecins. Un autre allemand connu d'origine huguenote est l'écrivain Théodor Fontane (1819-1898) qui a, en 1888, écrit un roman intitulé Dédales. L'immigration huguenote, les réfugiés royalistes de 1789 et l'occupation napoléonienne ont contribué à l'émergence de vocables français dans le dialecte berlinois. Au 18ème siècle, Frédéric II de Prusse, francophile, avait imposé la langue française à la cour. En 1744, il avait présidé à la séance inaugurale de l'Académie royale des Sciences et belles-lettres (en français dans le texte) créée par Wilhelm Leibniz et dirigée par le géophysicien français Pierre-Louis de Maupertuis. A Berlin, près de la Französische strasse, sur le Gendarmenmarkt, s'élève l'église française (1705) qui abrite un musée consacré aux Huguenots, le Huguenottenmuseum. 

Autre monument qui date de l'époque de la construction du Reichstag est la cathédrale protestante (Berliner Dom) édifiée entre 1894 et 1905. Le musée Bode de style néo-baroque est lui construit en 1905. 

 

1898 : En novembre est organisée à la galerie Keller & Reiner à Berlin une exposition de peintres néo-impressionnistes. 

 

Fin de siècle...                             

 

  

La Tour Eiffel inaugurée lors de l'Exposition universelle de 1889

La Tour Eiffel inaugurée lors de l'Exposition universelle de 1889

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25 octobre 2023 3 25 /10 /octobre /2023 15:37

 

 

Située à l'intérieur des remparts et reconnaissable de loin grâce à son imposant clocher, l'église Notre-Dame del Prat d'Argelès-sur-Mer (département des Pyrénées-Orientales) a été construite aux 13è et 14è siècles. Elle est curieusement orientée à l'envers par rapport aux autres églises : son choeur est orienté à l'ouest. Cette "anomalie" a pour cause un remaniement que l'édifice a subi au 17ème siècle à la suite d'un tremblement de terre qui a fait effondrer le choeur originel. Son clocher, classé aux Monuments Historiques, est le plus haut clocher d'église du département avec ses 34 mètres de hauteur. 

 

Les Amis de l'Orchestre de Catalogne (AOC) et l'Association Les Amis d'Alain Marinaro (AAM) proposent conjointement, ce dimanche 29 octobre 2023 à 17 heures, un concert en cette église Notre-Dame del Prat d'Argelès-sur-Mer. Un quatuor à cordes composé de brillants musiciens de l'Orchestre du Capitole de Toulouse (solistes de l'Orchestre de Catalogne), Fabien Mastrentonio (1er violon), Haruka Katayama (2ème violon), Vincent Cazenave (alto) et Vincent Pouchet (violoncelle) interpréteront les plus célèbres pages du répertoire classique à savoir La Jeune fille et la Mort de Franz Schubert (1797-1828) et le Quatuor Américain d'Anton Dvorak (1841-1904).

 

Plus d'informations et réservations au :

06 18 12 33 84 pour l'association AOC

et/ou

07 49 77 00 56 pour l'association AAM

 

Le traditionnel gâteau de Mr. Jean-Yves Marinaro sera proposé au public après le concert.

 

Entrée : 15€ ; 12€ pour les adhérents des deux associations ; gratuit pour les moins de 18 ans.

 

     

Retable de l'église Notre-Dame del Prat d'Argelès-sur-Mer

Retable de l'église Notre-Dame del Prat d'Argelès-sur-Mer

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