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29 septembre 2023 5 29 /09 /septembre /2023 09:43

 

 

 

Un compositeur allemand né à Cologne en 1819 et naturalisé français grâce au duc de Morny, a enchanté et amusé le Second Empire avec ses opéras-bouffes : Jacques Offenbach. Son père était professeur de musique et arrivant en France avec lui, Jacques, âgé de 14 ans, était admis au Conservatoire de Paris. De lui, on connaît surtout Orphée aux Enfers (1858), La Belle Hélène (1864), La vie parisienne (1866) et La Grande Duchesse de Gerolstein (1867). "Offenbach doit beaucoup à Morny. (...) Morny le soutiendra tout au long de sa carrière. Il le fera décorer de la Légion d'honneur et l'aidera à créer son propre théâtre, les Bouffes-Parisiens, où seront joués ses triomphes : La Belle Hélène, La Périchole, La vie parisienne." (1) Ces oeuvres drôles et enlevées ont aussi fait la gloire de l'actrice Hortense Schneider.

 

Tandis que Jacques Offenbach né en Allemagne était la coqueluche du Tout-Paris et qu'un compositeur français, Hector Berlioz, jouait avec succès ses oeuvres en Allemagne (§ chapitre précédent), un compositeur d'opéras avait beaucoup de mal à se faire accepter en France : Richard Wagner. Né à Leipzig en 1813, Wagner séjourne une première fois dans la capitale française en 1839 où son opéra Le Vaisseau fantôme est refusé par l'Opéra de Paris. Wagner séjourne de nouveau à Paris entre octobre 1860 et juillet 1861 dans un appartement du 3 de la rue d'Aumale (9ème arrondissement). En mars 1861, est joué à l'Opéra de Paris son Tannhäuser (en présence de l'empereur, dans une version parisianisée rejetée par le compositeur lui-même) qui est retiré de l'affiche après trois représentations. Une rare célébrité française à défendre l'opéra en question est Charles Baudelaire qui écrira dans un ouvrage intitulé Richard Wagner et Tannhauser (E. Dentu, Editeur, 1861) : "Il me semblait que cette musique était la mienne." 

Auguste Renoir qui découvre le pourtour méditerranéen au cours de voyages effectués en 1881 et 1882, se rend d'abord en Algérie afin de marcher dans les pas de Delacroix, puis en Italie pour y voir les fresques de Raphaël et celles de Pompéi. Au début de l'année 1882, alors qu'il parcourt le sud de la péninsule italienne, il se rend à Palerme où séjourne Wagner. Le peintre insiste auprès du compositeur pour le rencontrer. Wagner finit par accepter. Renoir fait en trente-cinq minutes (temps imparti par le compositeur) le portrait de Wagner. Exposé chez Paul Durand-Ruel en 1883, il est actuellement au musée d'Orsay à Paris. En voyant le tableau, Wagner dit ressembler à un "prêtre protestant" (2). Wagner acceptant de se faire portraiturer par un peintre français n'en garde pas moins du ressentiment envers la France. De Palerme, il écrit en février 1882 : J'ai "pris la résolution de ne jamais - tant que j'aurai un droit de propriété sur mes oeuvres - laisser représenter un de mes opéras à Paris". (2)

Dans les années 1880, la tension entre la France et l'Allemagne est à son comble dans le domaine musical. En janvier 1886, Camille Saint-Saëns alors en tournée en Allemagne est sifflé et le mois suivant, on lui interdit de jouer ses oeuvres à Cassel. L'année suivante, entre avril et mai, le violoniste et chef d'orchestre Charles Lamoureux prépare dix représentations de Lohengrin (opéra créé à Weimar en 1850), à l'Eden-Théâtre. La première est prévue pour le 3 mai 1887. Rappelons que Wagner est décédé à Venise quatre ans plus tôt.  L'Eden-Théâtre se trouvait au 7 de la rue Boudreau (9ème arrondissement de Paris). Il avait été construit "en 1876, dans le style d'une pagode hindoue (...) salle de spectacles (...) où débutèrent deux soeurs, Cecile et Marie Seur, la première devait devenir la célèbre Cécile Sorel." Salle "démolie en 1895 et remplacée, en 1896, par le SQUARE DE L'OPERA (actuellement de l'Opéra-Louis-Jouvet)". (3) Quelques jours avant la première, un incident en Lorraine annexée mais très proche de la frontière franco-allemande met le feu aux poudres. Vers 20 heures, ce 3 mai 1887, six cents personnes manifestent devant le dit théâtre afin d'empêcher la représentation. "Vive la France ! Vivent les Alsaciens ! A bas la Prusse !", hurlent-ils. Les abords du théâtre sont étroitement surveillés par la police. Les personnes qui arrivent pour assister au spectacle sont copieusement huées. Des pierres sont jetées sur la façade du théâtre cassant quelques carreaux. Lamoureux est conspué et on chante la Marseillaise. Le surlendemain, une nouvelle manifestation a lieu devant le théâtre. Lamoureux, qui a reçu des lettres de menaces, décide de suspendre les représentations. "Charles Lamoureux ayant à monter Tristan et Yseult et Lohengrin" avait engagé Emmanuel Chabrier (1841-1894)] "wagnérien passionné comme chef de choeurs et secrétaire particulier." (4) 

Quelques années plus tard, le peintre français Charles Maurin (1856-1914) peindra Le Prélude de Lohengrin (musée Crozatier, Le Puy, France). Ce tableau peint en 1892 a été exposé lors d'une grande exposition sur les post-impressionnistes à Londres en 1980. Cette peinture fait partie d'un triptyque en l'honneur de Baudelaire, de Verlaine et de Wagner et constitue un hommage de Maurin aux hommes dont l'oeuvre a inspiré le mouvement symboliste en France. Le catalogue de l'exposition de Londres informe et/ou rappelle aux visiteurs qu' "après le four retentissant du Tannhäuser de Wagner à l'Opéra de Paris en 1861, il faut attendre les années 1880 pour que la musique de drame reçoive une plus grande écoute en France. Des représentations de musique de drame ont été données à partir de 1882 par les Concerts Lamoureux, puis en 1884 par les Concerts Colonne et les Concerts du Conservatoire. En 1887, une tentative pour monter Lohengrin à l'Eden-Théâtre se solda par un désastre alors que des hordes de manifestants protestaient dans la rue contre la représentation sur le sol français d'une oeuvre allemande contemporaine. Les écrits théoriques de Wagner ont été l'objet d'articles notamment dans les pages de la Revue wagnérienne, créée à Munich en 1884 par Edouard Dujardin, Houston Chamberlain et Théodor de Wyzéma et publiée en France entre 1885 et 1888. Si la Revue wagnérienne exactement contemporaine de ce que l'on appelle le symbolisme en littérature n'a pas réussi à soutenir et encourager la création des oeuvres de Wagner en France, pour les peintres et écrivains de cette époque, les aspects mystiques de la musique de drame de Wagner ont été une mine d'or dans le domaine du symbolisme et du surnaturel." (5) Il faudra attendre 1902 pour que les tensions s'apaisent avec la première représentation à Paris (le 17 mai) du Crépuscule des dieux de Wagner sous la direction d'Alfred Cortot.

 

Au vu de tous ces événements nationalistes, le journaliste et pamphlétaire Henri Rochefort dont Edouard Manet a fait le portrait en 1881 (Hamburger Kunsthalle, Hambourg, Allemagne) a écrit : "Nous ne comprenons qu'imparfaitement pourquoi cette antipathie pour les produits prussiens, saxons ou bavarois s'applique exclusivement à la musique et non à la littérature, à la cordonnerie*, ou même à la charcuterie." Rochefort en citant la littérature aurait pu ajouter la peinture...                      

 

 

* La société de fabrication de chaussures et de sacs à main Salamander a été créée en 1885.

 

 

(1) Morny. Un volupteux au pouvoir par Jean-Marie Rouart (Editions Gallimard, 1995). Le duc de Morny était le fils d'Hortense de Beauharnais (elle-même épouse de Louis Bonaparte, Roi de Hollande) et du comte de Flahaut et par conséquent le demi-frère de Napoléon III. 

(2) Extrait de l'article de Elisabeth Bernard intitulé Paris 1887 : Les aventures du chevalier Lohengrin paru dans la revue Romantisme en 1986.

(3) Dictionnaire historique des rues de Paris par Jacques Hillairet (Les Editions de Minuit, 1963)

(4) Histoire de la musique par Emile Vuillermoz (F. Brouty, J. Fayard et Cie, 1949) 

(5) Extrait du catalogue (en anglais) de l'exposition Post-Impressionism. Cross-Currents in European Paintings (novembre 1979-mars 1980) à la Royal Academy of Arts (Londres, Angleterre)

 

 

Passage Choiseul (Paris)

Passage Choiseul (Paris)

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25 septembre 2023 1 25 /09 /septembre /2023 09:56

 

 

 

De Johann Wolfgang von Goethe, nous connaissons surtout Les Souffrances du jeune Werther, ouvrage traduit en français vers 1776. Lors de la campagne d'Egypte (1798/99), Bonaparte, dit-on, a pris avec lui ce livre qu'il aurait lu sept fois. Devenu empereur sous le nom de Napoléon Ier, en guerre contre les Etats allemands, il fonde la Confédération du Rhin (12 juillet 1806), remporte les batailles d'Iéna et d'Auerstedt et entre à Berlin en octobre 1806. Deux ans plus tard, par décret impérial du 12 octobre 1808, Napoléon Ier, Empereur des Français, Roi d'Italie et Protecteur de la Confédération du Rhin accorde la croix de la Légion d'honneur* à Goethe. Napoléon demande à celui-ci de venir le rencontrer à Erfurt. Goethe rapporte dans ses Mémoires que l'empereur l'a accueilli par ces mots : "Voilà un homme !". Selon Goethe, étaient présents à cet entrevue, Berthier, Lannes, Daru et Talleyrand. 

 

Trois ans plus tôt, au début de l'année 1805, le compositeur Ludwig van Beethoven (1770-1827) créait sa symphonie numéro 3 dite "Héroïque". Composée au départ en hommage à Bonaparte, le compositeur biffa rageusement la dédicace quand il apprit que le général corse s'était fait sacrer empereur le 2 décembre 1804. Beethoven qui est né à Bonn en 1770, est "un nom - ne disons pas un homme ni une oeuvre - qui domine tout le XIXè siècle. (...) A vingt-six ans, les premiers symptômes de l'affection qui allait le priver du sens de l'ouïe commencent à altérer son caractère et à faire naître en lui une maussaderie et une misanthropie qui ne cesseront de se développer. (...) L'oeuvre de Beethoven révèle un tempérament foncièrement classique, progressivement troublé par les effluves du romantisme qui commencent à imprégner l'air qu'il respire." (1) Il a composé neuf symphonies, cinq concertos, un opéra (Fidelio), des musiques de scène, trente-deux sonates pour piano, dix pour violon, cinq pour violoncelle, etc. "Cherchant surtout, en composant ses premiers concertos, à s'imposer comme pianiste, Beethoven ne consacrait pas un long temps à leur élaboration. Toutefois, dans [le] Troisième Concerto, créé en 1803 avec Beethoven lui-même au piano, certains éléments du discours musical - non pas dans la partie de piano où le compositeur cherche surtout à mettre en évidence la virtuosité de l'interprète, mais dans le traitement des vents par exemple - annoncent déjà "l'immense Beethoven", ainsi que Berlioz le célébrera quelques années plus tard." (2) Le sculpteur français Antoine Bourdelle a, entre 1887 et son décès survenu en 1929, consacré plus de quatre-vingts oeuvres à Beethoven, preuve de la passion qu'il éprouvait pour le compositeur. Bourdelle a raconté s'être identifié au musicien après avoir, dans une échoppe de Montauban, sa ville natale, découvert un portrait de Beethoven coiffé d'une folle et abondante chevelure auquel il eut l'impression de ressembler. Ces sculptures, bustes et têtes de Beethoven, peuvent donc être considérées comme des autoportraits. 

 

Cité plus haut, le compositeur Hector Berlioz (1803-1869) fort de l'immense succès que connaissent ses oeuvres en France entame une carrière en Belgique et en Allemagne. Il triomphe à Berlin mais c'est dans la station thermale de Baden-Baden, où se presse toute l'aristocratie européenne, qu'il se rend le plus souvent pour y diriger ses compositions. Entre 1853 et 1863, Berlioz y séjourne neuf fois. En avril 1853, Jacques Bénazet, directeur du casino de la dite station, invite Berlioz à diriger la Damnation de Faust et Roméo et Juliette. A partir de 1856, Berlioz retourne chaque année à Baden-Baden, où il se sent chez lui, dans cette ville où l'on parle français et où le directeur du casino est un compatriote. Le 14 août 1856, est donné au Salon de Conversation un concert au profit des victimes des inondations qui, fin mai et début juin, ont gravement touché toutes les villes entre Lyon et Arles, le Rhône étant sorti de son lit à la suite de fortes pluies. (William Bouguereau peindra en 1857 L'Empereur visitant les inondés de Tarascon - Hôtel de ville de Tarascon.) Au cours de ce concert caritatif, différentes oeuvres de différents compositeurs sont interprétées dont certaines chantées par Pauline Viardot (1821-1910), soeur de la célèbre cantatrice Malibran et amie de George Sand et de Ivan Tourguéniev. En 1863, Berlioz se rend à Baden-Baden avec son fils Louis (1834-1866) pour jouer Béatrice et Bénédict (spectacle en français avec des chanteurs français) pour l'inauguration d'un nouveau théâtre dont la construction s'est achevée l'année précédente. Il est à noter que les concerts dirigés par Berlioz en 1853 puis entre 1856 et 1861 avaient eu lieu au Salon de Conversation, salle construite entre 1821 et 1824 sur les plans de l'architecte allemand Friedrich Weinbrenner. Une "semaine Berlioz" fut organisée par Franz Liszt à Weimar, ville où ce dernier s'était installé en 1848. Weimar, centre intellectuel et culturel, ville de Goethe, de Schiller, de Nietzsche, a vu, en 1860, la fondation d'une académie de peinture où enseignera, entre autres, Arnold Böcklin (1827-1901). Dans les années 1880, se développera une peinture de plein air réaliste tournée vers la représentation du paysage : l'école de Weimar.

 

Tandis que Berlioz interprétait ses oeuvres en Allemagne, un compositeur né à Cologne en 1819 faisait jouer ses opéras-bouffes à Paris : Jacques Offenbach.             

 

 

* La Légion d'honneur a été créée en 1802 afin de récompenser les bons serviteurs de l'Etat.

 

 

(1) Histoire de la musique par Emile Vuillermoz (F. Brouty, J. Fayard et Cie, 1949)

(2) Extrait du programme d'un concert donné par les Concerts Colonne au Théâtre du Châtelet (Paris) le 16 novembre 1975.

 

 

Sources :

 

Site internet www.hberlioz.com 

 

   

Maison natale de Beethoven à Bonn (Allemagne)

Maison natale de Beethoven à Bonn (Allemagne)

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23 septembre 2023 6 23 /09 /septembre /2023 15:15

 

 

 

Demain dimanche 24 septembre 2023 à 17 heures, en la superbe église romane St-Etienne de Ponteilla (Pyrénées-Orientales), le duo Canticel, composé de Catherine Dagois au chant (contralto) et de Edgar Teufel à l'orgue, donnera un concert exceptionnel en clôture de la Fête de la Paix et de sa saison estivale. Pour madame Chantal Banq, initiatrice du projet, "pour la première fois, le village de Ponteilla-Nyls mettra la Paix dans le monde à l'honneur. Cette fête, créée par l'ONU, était destinée à servir de trêve durant les combats, mais a été depuis longtemps oubliée. Eu égard à l'actualité, Ponteilla-Nyls la remet à l'ordre du jour".

La voix rare et profonde de contralto de Catherine Dagois et l'organiste Edgar Teufel vous offriront leur "Douce Lumière" de joie et d'espoir à travers de célèbres oeuvres de musique sacrée de Bach, Haendel, Rameau, Rossini. Tous deux, intensément, ils se sont déjà produits à ce jour dans 25 pays sur 4 continents.

 

Entrée avec libre participation.

 

Plus d'infos sur le site internet de Canticel ou au 04 68 81 36 71.   

Le duo Canticel : Catherine Dagois, chant (contralto) et Edgar Teufel, orgue

Le duo Canticel : Catherine Dagois, chant (contralto) et Edgar Teufel, orgue

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19 septembre 2023 2 19 /09 /septembre /2023 15:44

 

 

 

  Relations amicales et artistiques entre peintres français et allemands de la fin du 19ème siècle au déclenchement de la Première Guerre mondiale :

 

 

Après les expositions Paris-Berlin, 1900-1930 (Rapports et contrastes France-Allemagne, art, architecture, graphisme, littérature, objets industriels, cinéma, théâtre, musique) au Centre Georges Pompidou (Paris, France) du 12 juillet au 6 novembre 1978, The Fallen - An Exhibition of nine Artists who lost their lives in World War One* au Museum of Modern Art d'Oxford (Angleterre) du 5 novembre 1988 au 15 janvier 1989 et plus récemment Expressionismus in Deutschland und Frankreich - Von Matisse zum Blauen Reiter**, exposition itinérante, Zurich (Suisse), Los Angeles (Etats-Unis), Montréal (Canada) entre 2014 et 2015 et Collioure, Babel des arts au Musée d'Art Moderne de Collioure (France) du 11 juin au 2 octobre 2022, continuons de nous intéresser aux relations amicales et artistiques entre peintres français et allemands de la seconde moitié du 19ème siècle au début de la Première Guerre mondiale afin de se rendre compte que les frontières n'étaient pas fermées, que le dialogue n'était pas rompu, que des échanges et débats d'idées avaient lieu entre ces deux pays pourtant ennemis héréditaires. Pas d'affrontements violents sur des champs de bataille pour ces artistes qui ont pacifiquement oeuvré devant palettes, modèles et chevalets, contrairement aux gouvernants qui se recevaient mais s'observaient avec méfiance et condescendance, parlaient course aux armements, encerclement diplomatique jusqu'à la fatale mobilisation générale d'août 1914. Gouvernants pressés qu'ils étaient d'en découdre pour assurer leur prépondérance, leur mainmise, leur prestige sur les continents européen et africain. Seuls les chefs d'Etat ont le pouvoir de fermer les frontières ou d'en modifier les tracés ; l'art, comme les eaux, les traverse prestement en les ignorant dédaigneusement. Voltaire n'a-t-il pas écrit ? dans une lettre adressée de Berlin en 1750 : "Je vous écris (...) en jetant les yeux sur la rivière de la Sprée, parce que la Sprée tombe dans l'Elbe, l'Elbe dans la mer, et que la mer reçoit la Seine, et que notre maison de Paris est assez près de cette rivière de Seine." (1)

 

 

Pour débuter cette série d'articles sur les artistes français et allemands qui se rencontraient pour travailler, étudier, exposer ensemble, commençons étrangement par un détour par Rome. Alors que l'automne approche à grands pas, que les jours diminuent, que le soleil se fait moins ardent, que le mercure ne s'affole plus, le journal français Le Monde consacrait, en juillet dernier, des articles sur "une canicule inédite dans l'hémisphère Nord : plus de 35° en Italie..." (2) et parlait de ces "chaleurs extrêmes qui frappent l'Italie, ces derniers jours, [qui] ne font pas pour autant revenir la question écologique dans le débat public" (3). Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) a plusieurs fois séjourné à Rome dans les années 1780. Le 1er août 1787 il écrit : "Tout le jour j'ai travaillé et suis resté tranquille à cause de la chaleur. Ma meilleure joie par cette grande chaleur c'est la conviction que vous aussi devez avoir un bel été en Allemagne." (4) Quelques jours plus tard, le 11 août précisément, il écrit : "Nous avons un ciel tout à fait égal et serein, au plein milieu de la journée une chaleur épouvantable, à laquelle j'échappe assez dans ma salle fraîche." (4) Mais Goethe n'est pas à Rome pour rester seul, tranquillement entre ses quatre murs. Il fréquente ses compatriotes et visite avec eux les musées de la ville dite éternelle. Le 27 juin - nous sommes toujours en 1787 -, il écrit : "J'ai été avec Hackert à la galerie Colonna, où les oeuvres de Poussin, de Claude Gelée, de Salvator Rosa*** sont réunies. Il m'a dit beaucoup de bonnes choses profondément pensées à propos de ces tableaux. Il en a copié quelques-uns et a étudié les autres à fond." (4) La galerie Colonna (Galleria di Palazzo Colonna) qui se trouve à deux pas de la piazza Venezia, ne se visite que le samedi. Pour l'anecdote, c'est dans sa Sala Grande que fut tournée une scène du film Roman Holidays (Vacances romaines) de William Wyler (réalisateur américain d'origine allemande né à Mulhouse en 1902) avec Audrey Hepburn et Gregory Peck**** . La galerie Colonna est remarquable par sa Salle des Paysages ainsi appelée pour ses nombreuses fresques aux sujets champêtres (Paysage fluvial, Paysage Montagneux, Paysage Rocheux, Paysage aux Etangs, Paysage Vallonné) réalisées par le peintre français Gaspard Dughet, beau-frère de Nicolas Poussin.

Goethe déambulant dans les salles de la Galleria di Palazzo Colonna avec le peintre paysagiste Jacob Philipp Hackert (décédé près de Florence en 1807) admire les oeuvres de Nicolas Poussin (1594-1665), peintre classique (L'Enlèvement des Sabines - 1637 - musée du Louvre), peintre religieux (Les Israélites recueillant la manne dans le désert - 1639 -, musée du Louvre), peintre érotique (Pan et Syrinx - 1637 - Gemäldegalerie de Dresde), qui a passé la plus grande partie de sa vie à Rome où il s'est marié avec Anne-Marie, fille de son compatriote Jacques Dughet et soeur du peintre Gaspard Dughet et où il est inhumé en l'église San Lorenzo in Lucina (face aux jardins du Palazzo Ruspoli). Poussin et Claude Gellée dit Le Lorrain (1600-1682) ont peint tous deux des scènes mythologiques, antiques, religieuses ou autres dans des paysages idéaux et leurs tableaux sont des réflexions picturales sur les rapports entre l'homme et la nature. Ils ne peignaient pas la nature d'après une observation réaliste (contrairement aux peintres hollandais) mais la recréaient à travers des thèmes de l'Antiquité. Ses voyages en Italie et ses nombreux séjours à Rome furent pour Goethe les fondements de sa période dite classique. Dès le début du 19ème siècle, il se mit à défendre le patrimoine et la peinture classiques s'opposant ainsi au romantisme naissant incarné à ses débuts par le peintre allemand Caspar David Friedrich (1774-1840) surtout connu pour son tableau peint en 1818 et intitulé Le promeneur au-dessus d'une mer de nuages, personnage peint de dos, solitaire et en méditation. L'écrivain Henri Brémond a publié, en 1923, un ouvrage intitulé Pour le romantisme dans lequel il écrit : "Tout romantisme professe une certaine dévotion envers le passé, dévotion qui est souvent accompagnée d'une certaine défiance envers le présent. Mais tous les romantiques ne donnent pas à cette dévotion les mêmes raisons, les mêmes objets. (...) Aux uns, le passé n'est que décor ou bibelot ; aux autres, il est ruine et sainte poussière ; à d'autres enfin, clef de voûte et ciment. Il amuse ; il ravit et désespère ; il inspire et soutient. Les diverses attitudes romantiques envers le présent répètent les mêmes contrastes : ceux-ci le trouvent ennuyeux, ceux-là mauvais, les troisièmes bon, mais incomplet et ne se suffisant pas à soi-même." (5)

 

Mais revenons à Rome où Goethe et Poussin ont tous deux séjourné, le premier au 18ème siècle, le second cent cinquante ans plus tôt, entre 1624 et 1665, date de son décès (hormis une courte période - 1640.1642 - où il rentre en France appelé par Louis XIII). Entre 1630 et 1650, une épidémie de peste s'abat sur la péninsule italienne, d'abord en Lombardie, puis à Rome. Poussin peint en 1631 La Peste d'Asdod (musée du Louvre), toile qui témoigne de la connaissance du peintre sur les conditions de sa rapide contagion : sur la toile, plusieurs hommes se bouchent le nez, un autre empêche un nourrisson de s'approcher du sein de sa mère déjà emportée par la maladie, au fond, deux hommes emmènent un corps caché sous un linceul. Heureusement Goethe n'eut pas à subir de quelconque épidémie à Rome, ville qui depuis le 15ème siècle était un passage obligé pour les artistes originaires d'Europe du Nord et où, au 18ème siècle, vivait une importante colonie allemande attirée par son climat et sa lumière. Rappelons, avant de clore ce chapitre, qu'une exposition intitulée Poussin et l'amour a eu lieu au Musée des Beaux-Arts de Lyon (France) entre le 26 novembre 2022 et le 5 mars 2023. Poussin peintre classique, religieux et érotique dont certains de ses tableaux ont été jugés si licencieux qu'ils ont été mutilés, découpés voire détruits dès le 17ème siècle. Quant à Goethe, écrivain, dramaturge et collectionneur d'oeuvres d'art, il finira sa vie à Weimar où il mourra en 1832.          

 

                

 

 

* Ceux qui sont tombés. Exposition sur neuf artistes qui ont perdu la vie durant la Première Guerre mondiale.

** L'Expressionnisme en Allemagne et en France de Matisse au Cavalier Bleu.

*** Salvatore Rosa (Naples 1615 - Rome 1673) est un des plus grands peintres napolitains du 17ème siècle, à l'imagination riche et fantasque.

**** Le film Roman Holidays (Vacances romaines) de William Wyler a été tourné à Rome entre juin et octobre 1952.

 

 

(1) Voltaire, Oeuvres choisies par Louis Flandrin (Librairie A. Hatier, 1946) 

(2) Le Monde, 16 juillet 2023

(3) Le Monde, 19 juillet 2023

(4) Goethe : Voyage en Italie (Italienische Reise). Aubier, Editions Montaigne, Paris, 1961 (édition bilingue)

(5) Pour le romantisme par Henri Brémond de l'Académie française (Librairie Bloud & Gay, Paris, 1923) 

 

 

Sources :

 

Poussin, la grande leçon classique par Sylvie Girard-Lagorce (Géo Art, Prisma Media, 2019).

Histoire de la peinture allemande par Françoise Serodes (Ellipses Editions Marketing S.A., 2001). 

Site internet du Musée des Beaux-Arts de Lyon : mba-lyon.fr

 

    

Vue de Rome depuis la colline du Janicule (fin 17ème siècle) d'un artiste inconnu (Musée Fabre, Montpellier)

Vue de Rome depuis la colline du Janicule (fin 17ème siècle) d'un artiste inconnu (Musée Fabre, Montpellier)

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18 septembre 2023 1 18 /09 /septembre /2023 15:19

 

 

Avec le Teatre-Museu Dalí inauguré le 28 septembre 1974, la ville de Figueres (Alt Empordà, Catalunya) aura bientôt un second lieu ouvert à toutes et à tous et entièrement consacré au peintre catalan décédé en janvier 1989 : sa maison natale. En effet, le 20 octobre prochain, les portes du numéro 6 de la carrer Monturiol, immeuble construit en 1898 sur les plans de l'architecte Josep Azemar i Pont, ouvriront pour accueillir un public averti venu nombreux à la découverte du lieu où Dalí vit le jour le 11 mai 1904.

Si le Teatro-Museu Dalí (Plaça Gala i Salvador Dalí, 1), aménagé dans les ruines du théâtre municipal construit en 1850 et en grande partie détruit lors d'un bombardement durant la guerre civile (1936-1939), renferme un nombre important d'oeuvres qui décrivent à merveille le parcours artistique de Dalí depuis ses premières expériences picturales et les créations surréalistes jusqu'aux réalisations de ses dernières années, il est à ne pas douter que la Casa Natal Salvador Dalí proposera aux visiteurs, photos, archives et objets transcendants qui transporteront tout un chacun dans le mysticisme et l'irrationnel. En attendant cette ouverture tant attendue, on peut toujours consulter le site internet : casanataldali.cat 

 

 

Si plus haut, je parle en français de ville de Figueres - comme je dirais la ville de Montauban ou la ville de Leucate -, en catalan on parle pour désigner le chef-lieu de l'Alt Empordà, de ciutat de Figueres. Comme chaque année, Figueres célébrera le dimanche 22 octobre à partir de 18 heures, el Dia de Ciutat (acte de remise des reconnaissances et distinctions de la municipalité de Figueres), lors d'une soirée qui commémorera l'attribution du titre de ciutat (ville, cité) à Figueres le 19 octobre 1875.   

 

   

Inauguration prochaine de la maison natale de Salvador Dalí
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6 septembre 2023 3 06 /09 /septembre /2023 12:33

 

 

 

Le 35ème Festival International du Photojournalisme VISA POUR L'IMAGE de Perpignan (Pyrénées-Orientales) propose jusqu'au 17 septembre au Couvent des Minimes une exposition photographique sur un coin de l'Etat de Louisiane (Etats-Unis) qui disparaît peu à peu, l'Isle de Jean-Charles où la photographe et reporter Sandra Mehl a effectué six séjours entre 2016 et cette année d'où elle a informé et alerté sur l'exode climatique des habitants de l'île, sur leurs derniers instants passés sur leur terre d'origine et bien aimée à leur relogement plus au nord. 

 

Abritant autrefois une école, une église et comptant jusqu'à 500 âmes, l'Isle de Jean-Charles est à présent une miette de terre cernée par les eaux du bayou. Réduite à 3 kilomètres de long sur 300 mètres de large, l'île a perdu 98% de sa surface depuis 1955. En cause, l'érosion côtière qui déchiquette le littoral, les fréquents ouragans, mais aussi à l'industrie pétrolière et ses 4000 plates-formes offshore implantées dans le golfe du Mexique. Perforé par des dizaines de milliers de kilomètres de canaux destinés à acheminer le pétrole, le sol se fragilise et s'affaisse, précipitant l'engloutissement des terres. L'importante marée noire d'avril 2010 provoquée par l'explosion d'une plate-forme n'a pas freiné cette exploitation dévastatrice. Il faut dire que l'Etat de Louisiane, 4ème producteur de brut des Etats-Unis, fournit une grande partie du pétrole consommé dans le pays. Si sur terre, "le capitaine Anthony F. Lucas qui, s'inspirant des méthodes texanes, avait dressé un derrick à Anse-la-Butte, près de Breaux Bridge, le 10 janvier 1901, le pétrole avait jailli d'une façon spectaculaire (...) faisant naître des vocations de prospecteurs, assurant subitement une nouvelle source de profits aux spéculateurs fonciers" (1), au large, "l'exploitation du pétrole marin a commencé en 1947" et "quelque 3000 plates-formes se dressent maintenant le long des côtes. (...) La Louisiane fournit 29% du pétrole et du gaz américains." (2) En conséquence, dans ces marges côtières du delta du Mississippi, chaque heure, c'est l'équivalent de la surface d'un terrain de football qui est engloutie. L'île se trouve dans l'une des régions du monde où la disparition des terres est la plus rapide. "La prospection fiévreuse des "oil men" a occasionné, par leurs percements désordonnés, l'augmentation de la salinité de l'eau et du sol. (...) Les aménagements fonciers provoqués par l'exploitation du pétrole et du gaz naturel et par l'endiguement progressif des rives du Mississippi ont profondément modifié le régime hydraulique de ces vastes étendues (...) motifs d'inquiétude pour les spécialistes de l'environnement soucieux de l'équilibre écologique de ces marais." (2)

En 2016, le Gouvernement fédéral a alloué 48 millions de dollars à l'Etat de Louisiane pour organiser le relogement des habitants de l'Isle de Jean-Charles à Gray, commune située à 70 kilomètres au nord. Mais en août 2021, un énième ouragan avec des vents atteignant 240 km/heure a violemment frappé l'île dévastant de nouveau la zone avant même que ses habitants ne soient relogés. Pour son malheur, l'île a été exclue du Morganza to the Gulf of Mexico Project conçu pour protéger le sud-est de la Louisiane des inondations répétées, par un système de 130 kilomètres de digues, d'écluses et de vannes. Depuis 2022, les habitants relogés de l'Isle de Jean-Charles sont considérés comme les premiers réfugiés climatiques des Etats-Unis d'Amérique.

 

Ce reportage a été réalisé avec le soutien du Figaro Magazine, de la Région Occitanie et de la SCAM. Deux autres reportages concernant les Etats-Unis sont aussi proposés au Couvent des Minimes de Perpignan.

 

 

(1) Bagatelle de Maurice Denuzière (Editions Jean-Claude Lattès, 1981)

(2) La Louisiane aujourd'hui par Michel Tauriac (Editions J.A., 1986)

 

       

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25 mai 2023 4 25 /05 /mai /2023 10:49

 

 

Le dimanche 28 mai 2023 à 17 heures, le duo Canticel présentera un concert de Pentecôte exceptionnel en la somptueuse église d'Ille-Sur-Têt (département des Pyrénées-Orientales) et sur son grand orgue récemment rénové. La contralto Catherine Dagois, à la voix rare et profonde, toujours en symbiose avec l'organiste virtuose Edgar Teufel, vous offriront une unique prestation de leurs Chants d'Allégresse, voyage musical plein Sud mêlant musique sacrée et art populaire, de l'ouverture du Bourgeois Gentilhomme de Lully à l'Agnus Dei de la Messe Solennelle de Rossini. Edgar Teufel mettra en valeur la richesse sonore du grand orgue de l'église avec, entre autres, la Toccata du compositeur catalan José Elias et l'adaptation pour orgue de Bach du concerto pour deux violons et ensemble à cordes de Vivaldi.

Le duo Canticel, à la ville comme à la scène, vit intensément sa passion pour la musique et a déjà, à ce jour, donné plus d'un millier de représentations dans vingt-cinq pays sur quatre continents. 

 

Ce concert sera précédé à 16 heures par une visite de l'église, guidée par le guide conférencier et assistant de conservation du patrimoine, Alain Sanchez, passionnante présentation du patrimoine mobilier et immobilier de cette église édifiée au 17ème siècle qui abrite un ensemble de peintures de l'atelier des Guerra, famille d'artistes baroques perpignanais. 

 

Entrée avec libre participation.

 

Plus de renseignements sur le site internet de Canticel et au 04 68 81 36 71.

 

 

Ille-sur-Têt (Pyrénées-Orientales)

Ille-sur-Têt (Pyrénées-Orientales)

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3 mai 2023 3 03 /05 /mai /2023 11:38

 

 

Le dimanche 7 mai 2023 à 16 heures, en ouverture de la saison de l'Association des Amis des Orgues de Céret, le duo Canticel donnera un concert de printemps empli d'une douce lumière de joie et d'espoir dans la somptueuse église Saint-Pierre de Céret (Pyrénées-Orientales) et sur son grand orgue, l'un des plus beaux de la région.

 

La voix rare et profonde de contralto de Catherine Dagois se mêlera aux sons de l'orgue-orchestre de Edgar Teufel pour vous offrir de célèbres oeuvres de musique sacrée de Bach, Haendel, Rameau et Rossini. A découvrir aussi, une composition de Edgar Teufel, hymne de tendresse et d'amour qui donne son titre au programme : Chants de Lumière.

 

Entrée avec libre participation.

 

Plus d'informations sur le site internet de Canticel ou au 04 68 81 36 71.

 

 

Eglise Saint-Pierre (Céret, Pyrénées-Orientales)

Eglise Saint-Pierre (Céret, Pyrénées-Orientales)

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27 mars 2023 1 27 /03 /mars /2023 15:41

 

 

Le dimanche 2 avril 2023 à 16 heures en la somtueuse église Notre-Dame des Anges de Collioure dans le département des Pyrénées-Orientales, la voix rare et profonde de contralto de Catherine Dagois et l'orgue de Edgar Teufel vous offriront, ensemble et intensément, un concert pour les Rameaux empli d'une "Douce Lumière" de joie et d'espoir, à travers de célèbres oeuvres de Bach, Haendel, Rameau, Rossini et d'inspiration religieuse. A découvrir aussi une composition de Edgar Teufel qui est un hymne de tendresse et d'amour, donnant son titre au programme.

Canticel, comme chant et ciel en catalan. La Catalogne-Nord est la patrie de coeur du duo, et ce nom sonne avec la fraîcheur des notes de musique qui depuis trois décennies ont constellé le passionnant chemin artistique de ce couple à la scène comme à la ville, à travers le monde, avec plus d'un millier de concerts à ce jour, dans vingt-cinq pays sur quatre continents et l'enregistrement d'une vingtaine de disques.

 

Ce concert est avec libre participation.

Informations sur le site internet de Canticel et au 04 68 81 36 71.

 

L'église Notre-Dame des Anges de Collioure - son célèbre clocher du 17ème siècle, au départ modeste phare est devenu l'emblème de la côte catalane - a été construite après la destruction de l'ancienne ville par Vauban dans les années 1680. Son retable de l'Assomption de 14 mètres de haut (dans le choeur) est l'oeuvre de Joseph Sunyer. Dans la deuxième chapelle latérale à droite, le retable de la Sanch (1708) abrite le Christ en croix et la Vierge aux sept douleurs, statues qui font partie de la procession nocturne de la Sanch qui a lieu dans les rues de Collioure le soir du Vendredi Saint. L'église a été classée aux Monuments historiques en 1923. 

    

  

Collioure (Pyrénées-Orientales)

Collioure (Pyrénées-Orientales)

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20 février 2023 1 20 /02 /février /2023 15:51

 

 

 

La contralto Catherine Dagois et l'organiste Edgar Teufel ont trouvé leurs "racines de coeur" en Pays Catalan et vous proposent de les (re)découvrir en musique tout au long du printemps 2023, dans l'Aude et les Pyrénées-Orientales, dans des lieux parmi les plus beaux, souvent classés Monuments Historiques, à l'acoustique toujours exceptionnelle.

Ce printemps, le duo Canticel offre un tout nouveau programme intitulé Douce Lumière, empli de joie et d'espoir à travers de célèbres oeuvres de musique sacrée, de Bach, Haendel, Rameau, Rossini ou d'inspiration religieuse. A découvrir aussi, une composition d'Edgar Teufel, un hymne à la tendresse et d'amour donnant son titre au programme.

A noter également, un concert unique de Chants d'Allégresse en la majestueuse église d'Ille-sur-Têt et son admirable grand orgue. 

La voix profonde et rare de Catherine Dagois vibre en symbiose parfaite avec les sonorités riches et délicates de l'organiste virtuose Edgar Teufel. Ensemble et intensément, ils ont, à ce jour, donné plus d'un millier de concerts dans vingt-cinq pays sur quatre continents. 

 

Le programme de leurs concerts du printemps 2023 est le suivant :

 

 

Dimanche 12 mars à 16 heures en l'église N.-D. de l'Assomption de Leucate (Aude)

Dimanche 26 mars à 16 heures en l'église de la Sainte-Vierge de Payra-sur-l'Hers (Aude)

Dimanche 2 avril à 16 heures, concert des Rameaux en l'église N.-D. des Anges de Collioure (P.-O.)

Dimanche 7 mai à 16 heures, concert d'ouverture des Amis des Orgues, en l'église St-Pierre de Céret

Jeudi 18 mai à 17 heures, concert de l'Ascension, en l'église Ste-Maris de Palau del Vidre

Dimanche 28 mai à 17 heures, concert de Pentecôte en l'église St-Etienne d'Ille-sur-Têt. Ce concert sera précédé d'une visite guidée de la ville par Alain Sanchez (à partir de 16 heures).

 

Entrée : libre participation à tous les concerts.

Plus d'informations et vérifications des dates et des horaires sur le site internet de Canticel, ainsi qu'au 04 68 81 36 71.

 

 

 

Canticel : Catherine Dagois (contralto) et Edgar Teufel (organiste)

Canticel : Catherine Dagois (contralto) et Edgar Teufel (organiste)

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