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Ce samedi 7 juillet 2018 à 20h30, en la Chapelle de Tanya à Laroque-des-Albères (Pyrénées-Orientales), les frères Félix et Lucien Lacquement, deux jeunes prodiges, élèves du Conservatoire de Perpignan, vous proposeront un duo guitare-clarinette autour d'un répertoire emprunté aux musiques savantes et populaires.

Félix Lacquement, né à Perpignan en 1999, commence la guitare classique à l'âge de 9 ans au Conservatoire de Perpignan dans la classe de Patrick Rabarivello avec lequel il poursuit actuellement ses études en cycle spécialisé. Il réalise en mai 2015 sa première création "A singing comet" dans le cadre du festival Syntax au Conservatoire de Perpignan. Il a fondé en 2016 le groupe Liquid Tension Jazz Experiment (LTJE). Il rejoint en 2014 le groupe de musiques et danses catalano-aragonaises de la Compagnie Mirabel avec laquelle il voyage dans le monde pour promouvoir les échanges entre les cultures. Il joue également en duo avec son frère Lucien (né en 2003 à Perpignan) lors de divers événements dans la région.

Lucien Lacquement suit l'ensemble de son cursus musical au Conservatoire de Perpignan dans la classe d'Edwige Giot puis celle de Claire Arnold pour la clarinette classique et celle de Vincent Mascart pour le jazz et l'improvisation. Lauréat de plusieurs concours, il obtient en 2016 le prix d'interprétation délivré par Tito Puentes lors du tremplin jazz et musiques actuelles du Centre d'Information musical de Narbonne avec la formation créée par son frère Félix, le LTJE (voir ci-dessus). Grâce au soutien du festival Jazzèbre, le LTJE a enregistré son premier CD en 2017 "Born to be liquid" et s'est produit au cours de la saison 2017 de Jazzèbre. Seconde clarinette dans l'orchestre des Petites Mains Symphoniques entre 2012 et 2014, il participe à divers projets au sein de l'Orchestre Perpignan Méditerranée dirigé par Daniel Tosi et du Jazz Band du Conservatoire de Perpignan.  

Le concert de samedi à Laroque-des-Albères (entrée 10 euros) sera suivi d'un pot convivial.

Demain, samedi 30 juin 2018 à 20h30, l'association Walter Benjamin organise une lecture de lettres par la Compagnie du Théâtre du Tourtour (Paris) au Mas Reig à Banyuls-sur-Mer dans le département des Pyrénées-Orientales.

En 1936, pendant son exil en Suisse, le philosophe allemand Walter Benjamin (1892-1940) fait paraître à Lucerne sous pseudonyme un recueil réunissant vingt-cinq lettres qui couvrent un siècle entier de 1783 à 1883 sous le titre Deutsche Menschen (Hommes Allemands). Goethe, Hölderlin, Nietzsche, Büchner et Metternich voisinent avec des personnalités moins connues voire inconnues. Ces lettres, précédées d'une brève introduction, avaient déjà été publiées séparément entre 1931 et 1933 dans le Frankfurter Zeitung. Mais tandis que cette publication dans la presse avait eu un grand retentissement, celle du recueil de Benjamin passa complètement inaperçue. Le recueil fut d'ailleurs interdit en Allemagne en 1938.

En réunissant ces lettres, Walter Benjamin, qui ne cessa jamais de croire dans la force de l'écrit face à la barbarie nazie, accomplissait un geste de résistance intellectuelle. Il voulait alerter ses compatriotes sur les risques d'anéantissement de l'esprit allemand tel que les "Lumières" et le romantisme l'avaient façonné. Mais il le faisait à sa manière, discrètement, avec une sobritété égale à celle de ces lettres, soigneusement choisies, agencées et présentées.

Le spectacle de demain soir retiendra onze de ces vingt-cinq lettres. Elles seront lues par Gilberte de Poncheville et Dominique Delpirou. Gilberte de Poncheville a été libraire à Paris. Elle s'est aussi consacrée au théâtre, sa seconde passion, et a joué dans des pièces de Tchékhov, Duras, Beckett... Dominique Delpirou a été directeur artistique de la Compagnie Choliambe et a mis en scène des pièces de Cendrars, Lorca... Il a aussi donné plusieurs cycles de lectures sur la poésie américaine (Williams, Ginsberg, Kerouac) et fait entendre régulièrement Mallarmé.

Le spectacle sera suivi d'une dégustation par les Templiers.

Entrée : 6 euros - 4 euros pour les adhérents de l'association Walter Benjamin

Réservation au 06 31 69 09 32  

"Raoul Dufy est plaisir." Gertrude Stein 

Vingt-huit ans après l'exposition Raoul Dufy et le Midi au Palais des Rois de Majorque, la ville de Perpignan accueillera à partir du 23 juin 2018 une exposition intitulée Raoul Dufy, les ateliers de Perpignan, 1940-1950 au Musée d'art Hyacinthe Rigaud.

Des Dufy, j'en avais vus au musée des Beaux-Arts Jules Chéret de Nice lors de mon séjour dans cette ville en mars 2000. Mais en 2009, lors de ma visite de la Collection Gérard Oury à Artcurial (Paris), quelques mots en bas au centre d'une aquarelle sur papier intitulée Nature morte aux poires et aux citrons* m'avaient intrigué. Il s'agissait d'une dédicace adressée "A Marcelle Oury que je retrouve à Perpignan ce 23 fév. 1946". J'apprenais alors que Raoul Dufy avait habité à Perpignan dans les années 40.En effet, au début de la Deuxième guerre mondiale, Dufy fuyant Nice après que l'Italie eût déclaré la guerre à la France, se réfugiait à Céret puis à Perpignan et y restait de 1940 jusqu'à son départ pour les Etats-Unis en avril 1950. Avant de séjourner dans le chef-lieu des Pyrénées-Orientales, Raoul Dufy avait derrière lui une longue carrière de peintre, de décorateur, d'illustrateur. Ce "grand artiste méconnu" selon Guillaume Apollinaire était devenu au fil des ans "le chantre de la joie, le peintre de la grâce légère, de la fraîcheur, de l'allégresse" pour le critique Louis Vauxcelles.

En mars 1905, Dufy expose pour la troisième fois au Salon des indépendants. Six peintures et deux dessins de lui sont accrochés aux cimaises de cette exposition où Matisse présente son tableau Luxe, calme et volupté qui impressionne Dufy. Les mots de Baudelaire résonnent dans l'esprit de Dufy qui comprend par ce tableau "la nouvelle mécanique picturale", là où Gide y voit "la parfaite définition de l'œuvre d'art". 1905, c'est aussi l'année où les peintures de Matisse et de Derain, faites à Collioure durant l'été, font scandale au Salon d'automne où Dufy ne participe pas. Dufy devient "fauve" par les couleurs qu'il utilise, les sujets qu'il choisit. L'année suivante il obtient sa première exposition particulière chez Berthe Weil (rue Victor Massé, Paris). En 1909, il part pour Munich avec son ami Othon Friesz, natif du Hâvre comme lui, fait la connaissance du couturier Paul Poiret avec qui il monte une entreprise d'impression de tissus. En 1911, il loue un atelier dans l'impasse de Guelma près de Pigalle, local qu'il gardera jusqu'à sa mort. Les tableaux représentant cet atelier avec ses murs bleus sont nombreux (principalement exposés au Musée national d'Art moderne Centre Pompidou de Paris). Si on parle souvent du bleu de Matisse, on parle peu du bleu de Dufy. Car Dufy est le peintre du bleu même si le jaune est, dans ses ateliers, la couleur des miroirs et des consoles.

En 1937, il peint La Fée Electricité pour le pavillon de la Lumière et de l'Electricité de l'Exposition universelle. La même année, il signe avec Matisse, Lipschitz, Zadkine, une protestation contre l'exposition nazie d'art dit dégénéré, Entartete Kunst. La déclaration de guerre le surprend alors qu'il peint un décor destiné au bar-fumoir du Théâtre du Palais de Chaillot (photo ci-dessous). Ce décor, commandé par l'Etat, devait représenter "La Seine, de Paris à la mer" et faire face à l'œuvre de Friesz dont le thème était "La Seine, de la source à Paris". Dans cette évocation de sa Normandie natale, Dufy reprend la formule du panorama déjà employée dans La Fée Electricité. [Retiré du bar-fumoir en 1963, ce décor est déposé depuis 2001 au musée des Beaux-Arts de Lyon.] C'est alors qu'il se réfugie à Nice qu'il quitte précipitamment pour les Pyrénées-Orientales. Atteint de polyarthrite, il réside d'abord à Céret puis est soigné à Perpignan dans la clinique du Docteur Pierre Nicolau qui lui offre l'hospitalité dans sa maison de la rue de la Poste (débaptisée en 1941 en rue Jeanne d'Arc). En 1942, il décline l'invitation des nazis d'aller visiter les musées allemands à laquelle pourtant ont répondu de nombreux artistes dont Friesz avec qui il rompt définitivement. En 1945, il devient le peintre du noir avec ses "Cargos". En 1946, il s'installe dans un atelier sis au coin de la rue de l'Ange et de la place Arago et le peint à nombreuses reprises. Il tisse aussi sous la direction de Jean Lurçat à Sant Vicens. Pierre Camo et Jean Cocteau lui consacrent des ouvrages. Dufy voyage en Espagne : Il se rend dans la station thermale de Caldes de Montbui pour y recevoir des soins et à Tolède. En 1950, il quitte Perpignan pour Boston (Etats-Unis) où un traitement à la cortisone doit lui être administré. Il décède en 1953 à Forcalquier.

L'exposition de Perpignan, à voir du 23 juin au 4 novembre 2018 au Musée d'art Hyacinthe Rigaud de Perpignan, réunira un ensemble significatif des ateliers de Perpignan et fera mention des séjours du peintre à Vernet-les-Bains, au Boulou et à Caldes de Montbui. Trois thèmes chers à Dufy seront développés : la réinterprétation des Maîtres, les représentations de la musique et la peinture des fleurs. Enfin, son activité spécifique dans le domaine des arts décoratifs sera mise en lumière pour la première fois.                     

Musée d'art Hyacinthe Rigaud

21 rue Mailly

66000 Perpignan

Tél : 04 68 66 19 83

* Ce tableau faisait partie de la vente aux enchères de la Collection Oury qui eut lieu à Artcurial le 20 avril 2009. Sa mise à prix se situait entre 10 et 15 000 euros. Je ne sais pas qui a acquis cette œuvre ni à quel prix.

Ce lundi 21 mai 2018 à 16 heures, la municipalité de Villefranche-de-Conflent (Pyrénées-Orientales) invite Canticel afin de célébrer les fêtes de la Pentecôte par un grand concert à l'église Saint-Jacques. Ce superbe édifice du 12ème siècle, classé Monument Historique, possède un patrimoine mobilier et une acoustique exceptionnels. Le duo Canticel, composé de la contralto Catherine Dagois et de l'organiste Edgar Teufel, vous entraîne dans son riche univers musical : Un chant de tendresse et d'espoir composé par Edgar, Douce Lumière (Louanges à l'Esprit Saint) qui donne son nom au programme du concert et une chaleureuse lumière qui irradie l'ensemble des œuvres. Vivaldi sera à l'honneur avec des extraits des Quatre Saisons, ainsi qu'un chef-d'œuvre rarement interprété de Gustav Mahler, Kindertotenlieder, œuvre empreinte d'une profonde humanité.

Le duo Canticel ("Cant" comme chant en catalan), couple à la ville comme à la scène qui fête cette année ses trente ans de carrière, réservera au public de belles surprises à côté du programme habituel. Tous deux diplômés du Conservatoire supérieur de Stuttgart (Allemagne), Catherine et Edgar vivent ensemble leur passion de la musique lors de tournées dans de nombreux pays sur quatre continents. Ce duo est unique par l'originalité de sa formation et l'immense étendue de son répertoire qui va de la Renaissance à la création contemporaine, en passant par Bach, Vivaldi, Debussy, Ravel, Mahler, Wagner, Piazzolla.

Catherine et Edgar sont citoyens d'honneur des villes de Lublin (Pologne) et Carthagène (Espagne), Docteurs Honoris Causa de l'Université de Canton (Chine) et médaillés de l'Ordre de Malte France.

Le concert du 21 mai 2018 à Villefranche-de-Conflent est avec libre participation.

Venez nombreux !

Plus de renseignements et d'informations sont disponibles sur le site internet "Canticel"   

Le dimanche 13 mai 2018 à 17 heures, lors de la Journée Européenne de l'Orgue, le duo Canticel donnera beaucoup plus qu'un simple concert dans la très belle église de Saint-Laurent-de-la-Salanque (Pyrénées-Orientales) et sur son superbe Grand orgue, un des plus beaux de la région, que le duo connaît bien pour y avoir enregistré plusieurs CD et un film dvd L'Orgue enchanteur.

Laissez-vous envoûter par cette soirée originale avec mise en lumière et en espace. Venez apprécier la voix très rare, sombre et profonde de contralto de Catherine Dagois ainsi que la virtuosité d'Edgar Teufel et son extraordinaire orgue orchestre, incarnant ces Chants à Marie en hommage aux merveilleuses églises mariales du Pays Catalan à travers des œuvres qui lui ont été dédiées par les plus grands compositeurs. Seront interprétés des extraits des célèbres Stabat Mater de Vivaldi et de Pergolèse ainsi que des pièces plus rares mêlant musique sacrée et chants du monde et pour finir un Ave Maria inédit créé par Edgar Teufel sur le célèbre "Air" de Jean-Sébastien Bach.

Canticel, c'est une sonorité unique d'une harmonie parfaite créée par la fusion de la voix et de l'orgue. Tous deux diplômés du Conservatoire Supérieur de Stuttgart (Allemagne), ensemble, intensément, ils vivent leur passion de la musique et se sont produits dans vingt-cinq pays sur quatre continents, dans les plus prestigieuses villes, salles, églises, cathédrales.

Ne manquez pas cette soirée pour tout public.

Entrée avec libre participation.